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ALBUMINE, subst. fém.
A.− BIOL., TECHNOL. Substance organique (appartenant au groupe des protéines, composée de carbone, d'azote, d'oxygène, d'hydrogène), blanchâtre, généralement visqueuse, soluble dans l'eau, thermocoagulable, se trouvant dans le blanc d'œuf, le lait, le sérum sanguin, les muscles, certains tissus végétaux, etc. Albumine animale, végétale; albumine de lait, d'œuf, de sang :
1. L'analyse chymique de ces substances tant solides que fluides nous y démontre un assez petit nombre de principes qui se trouvent presque tous dans chacune d'elles, quoique dans des proportions très-différentes. Quelques terres, quelques sels, le phosphore, le carbone, l'azote, l'hydrogène, l'oxygène, un peu de soufre, un peu de fer, combinés d'un grand nombre de manières, produisent divers composés, comme la gélatine, l'albumine, la fibrine, etc., qui, en s'unissant à leur tour, forment les solides et les fluides animaux tels que nous les connoissons. G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 1, 1805, p. 20.
2. L'albumine se trouve également dans la chair et dans le sang; elle se coagule à une chaleur au-dessous de 40 degrés; c'est elle qui forme l'écume du pot au feu. J.-A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût,1825, p. 69.
3. Dans le végétal, l'albumine ou la matière protéique se fait-elle avec les éléments de l'air? Expérimenter sur des cactus qui peuvent croître très vite. Croîtront-ils avec ou sans oxygène, avec ou sans azote, etc.? C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 131.
4. Quelle merveille que de retrouver chez les êtres vivants les mêmes substances qui composent les minéraux! Néanmoins ils éprouvaient une sorte d'humiliation à l'idée que leur individu contenait du phosphore comme les allumettes, de l'albumine comme les blancs d'œufs, du gaz hydrogène comme les réverbères. G. Flaubert, Bouvard et Pécuchet,t. 1, 1880, p. 60.
5. Dans la transplantation du rein, par exemple, lorsque la circulation sanguine est rétablie par la suture des vaisseaux, l'organe fonctionne immédiatement. Il se comporte d'abord de façon normale. Au bout de quelques semaines cependant, de l'albumine, puis du sang apparaissent dans l'urine. Et une maladie, semblable à la néphrite, amène rapidement l'atrophie du rein. Mais si l'organe greffé appartient à l'animal lui-même, il reprend intégralement et de façon permanente ses fonctions. Les humeurs reconnaissent, dans les tissus étrangers, des différences de constitution qui ne sont décelables par aucune autre épreuve. A. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 287.
Rem. 1. Employée en méd. (comme solution adoucissante, contrepoison, etc. : cf. Besch. 1845, Nouv. Lar. ill., Lar. mén. 1926, Lar. 20e) et en gastr., peint., phot., etc. (cf. Besch. 1845, Lar. mén. 1926, Quillet 1965, Mont. 1967). Procédé à l'albumine ,,l'un des procédés utilisés pour préparer les plaques de tirage offset. La couche sensible est principalement à base d'albumine`` (Comte-Pern. 1963; cf. également Duval 1959, Lar. 3). 2. Autres accept. données par certains dict. techn. : ,,Nom générique ancien des matières azotées, coagulables par la chaleur et fournissant, par hydrolyse, des acides aminés`` (Duval 1959); ,,Ensemble des protéines solubles (Impropre)`` (Méd. Biol. t. 1 1970).
B.− MÉD. et lang. cour. Avoir de l'albumine. Être affecté d'albuminurie :
6. Et voilà qu'on analyse des petites bouteilles de mon urine, et j'ai de l'albumine. J. Renard, Journal,1909, p. 1230.
7. − Mais j'ai aussi un peu d'albumine. − Vous ne devriez pas le savoir. Vous avez ce que j'ai décrit sous le nom d'albumine mentale. Nous avons tous eu, au cours d'une indisposition, notre petite crise d'albumine que notre médecin s'est empressé de rendre durable en nous la signalant. M. Proust, À la recherche du temps perdu,Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 303.
8. Le patron Martrodin comprimait de ses doigts courts les petites poches séreuses qu'il avait sous les yeux. « Comment vont les reins? » Que je lui demandais en le voyant faire. Je le soignais pour les reins. « On ne prend plus de sel au moins? » − Encore de l'albumine docteur! J'ai fait faire l'analyse avant-hier au pharmacien... oh, je m'en fous moi de crever qu'il ajoutait, d'albumine ou d'autre chose, mais ce qui me dégoûte c'est de travailler comme je travaille... à petits bénéfices! ... L.-F. Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 390.
Prononc. : [albymin].
Étymol. ET HIST. − 1792 méd. et chim. (Encyclop. Méth., Chymie, Pharmacie et Métallurgie, t. 2 : L'albumine, mot nouveau [...] est une matière composée organique). Empr. au b. lat. albumen « blanc d'œuf » (albumen*); du même étymon les formes pop., a. fr. abun « id. », 1217 (Pierre Le Picard de Beauvais, Mappemonde ds Gdf. : Tout autressi comme l'escaille de l'euf qu'entor l'abun se donne), aubin, début xives. (Ph. de Vitry, Mét. d'Ovide, p. 7, Tarbé ibid. : En l'oef, ce me semble a trois choses, Qui sont dedans la coque encloses, Le moieulx, l'aubin, la pelette, Qui plus est pres de la coquette), attesté encore en 1845 sous cette forme ds Besch., qualifié de vieilli par DG.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 55.
BBG. − Bél. 1957. − Boiss.8. − Chesn. 1857. − Comte-Pern. 1963. − Delorme 1962. − Duval 1959. − Fromh.-King 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Grand. 1962. − Lar. méd. 1970. − Lar. mén. 1926. − Littré-Robin 1865. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Mont. 1967. − Nysten 1814-20. − Uv.-Chapman 1956.