Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ALAMBIQUÉ, ÉE, part. passé et adj.
I.− Part. passé de alambiquer*.
II.− Emploi adj., péj.
A.− [En parlant d'une pers., d'une fonction ou d'une manifestation de l'esprit hum.] Trop subtil, trop raffiné. Esprit alambiqué (Ac. t. 1 1932) :
1. De là le crédit et la vogue qu'eurent d'abord les romans de Durfé, de Scudéry, de Calprenède, et en général ce système de galanterie alambiquée où l'amour se trouvait toujours associé avec la grandeur d'ame, et avoué par la vertu. J.-F. Marmontel, Essai sur les romans,1799, p. 309.
2. Il a le cynisme sale. Sur l'amour, dont il cause souvent, il a toutes sortes de thèses alambiquées, raffinées, des thèses de parade et de pose. E. et J. de Goncourt, Journal,déc. 1862, p. 1183.
3. ... il cause de choses et d'autres, dans une conversation où il se montre alambiqué, pointu, confus, fatigant, faiseur de boniments et ambitieux de m'étonner. E. et J. de Goncourt, Journal,févr. 1872, p. 872.
4. C'est [Bergotte] un esprit des plus confus, alambiqué, ce que nos pères appelaient un diseur de phébus et qui rend encore plus déplaisantes, par sa façon de les énoncer, les choses qu'il dit. M. Proust, À la recherche du temps perdu,À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, p. 474.
5. C'était un boulot magique qu'il enlevait superbement, la synthèse explicative, péremptoire, irrécusable des pires hypothèses saugrenues, les plus ergoteuses, alambiquées, insubstantielles... L.-F. Céline, Mort à crédit,1936, p. 405.
B.− RHÉT. [En parlant d'un aut., d'un ouvrage, d'un style] Raffiné, compliqué à l'excès. Discours alambiqué (Ac. 1835-1878), style alambiqué (Ac. t. 1 1932) :
6. Au reste, beaucoup de ces défauts de goût en théologie, du moins pour la subtilité et l'emploi alambiqué des métaphores, nous les retrouverons dans M. de Saint-Cyran même, dont le Père Bouhours, en fin jésuite qu'il était, s'est donné le plaisir de citer de longues phrases dans sa Manière de bien penser comme de parfaits modèles du galimatias ... Ch.-A. Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 1, 1840, p. 255.
7. Le peuple des villes ne peut pas être simple; il va toujours chercher, de préférence, les expressions alambiquées. Olivier ne comprenait pas l'action que ces phrases ampoulées pouvaient avoir sur l'auditoire. R. Rolland, Jean-Christophe,Le Buisson ardent, 1911, p. 1277.
8. Du même coup, le style, pour la plus grande satisfaction de ces « gens de goût » qui inspiraient à Proust tant d'appréhension craintive, retrouverait ce galbe pur, cette élégante sobriété, si difficilement compatibles avec les contorsions, les piétinements, les subtilités alambiquées ou les lourdeurs embourbées du psychologique. N. Sarraute, L'Ère du soupçon,1956, p. 13.
9. Ayant effleuré du regard mes auteurs favoris, mon père les jugea prétentieux, alambiqués, baroques, décadents, immoraux; ... S. de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée,1958, p. 187.
P. anal. [En parlant de l'intelligence d'un artiste] :
10. Je suis frappé, en lisant les lettres du paysagiste Rousseau, du côté alambiqué, rhéteur, sophiste, qu'il y a dans toutes les grandes intelligences du dessin et de la peinture, à commencer par Gavarni, à finir par Rousseau, par tous les peintres de talent que j'ai connus. E. et J. de Goncourt, Journal,août 1870, p. 582.
Orth. − Fér. Crit. t. 1 1787 : ,,Le plus grand usage d'alambiquer est au participe employé adjectivement.``
STAT. − Fréq. abs. litt. : 32.