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AGIO2, AGIAU, subst. masc.
A.− Agios ou agiaux. Colifichets, affiquets, parure. Les agiaux de la mariée de village :
1. La planche II [de l'album de Villard] (...) est accompagnée de cette légende : Ci poies vos trover les agies des XII apostres assis. M. Lassus a traduit : « La figure des douze Apôtres. » Le glossaire, au mot agies, donne : « Attitude, disposition, représentation. » Il ajoute qu'ordinairement agies signifie aisances. Je regrette qu'aucun texte n'appuie cette dernière interprétation, qui ne me paraît fondée que sur la ressemblance du mot français avec l'italien agio (...) M. Littré a bien voulu me communiquer quelques textes (...) qui donnent (...) le mot agiaux ou agios, avec le sens de parure, ornements, affiquets. Ménage remarque qu'à Paris on dit les agios de la mariée de village, c'est-à-dire sa parure. Le dictionnaire de Trévoux donne la même locution (...) Agies est bien évidemment l'agios de Ménage : il faut donc interpréter : le costume, ou, comme on dirait aujourd'hui dans nos ateliers : l'ajustement des douze apôtres. P. Mérimée, Étude sur les arts au Moyen Âge,1870, pp. 368-369.
2. Affiquets (...) Agios. I' faut qu'a s' pay' des tas d'agios Pour se coller su' la caf'tière Su' les estomm' et su' l' darrière; ... (Blédort.) Bruant1901.
Rem. Noté comme fam. et inus. ds Lar. 19eet Nouv. Lar. ill., vieilli et peu us. auj. ds Littré; sans notation styl. partic. ds DG.
B.− P. ext. Discours, façons, prétentions, manières. ,,Voilà bien des agios. Faut-il faire tant d'agios?`` (La Châtret. 11865).
Rem. La Châtre t. 1 1865 précise que, au sens actuel de façons, discours, agio ,,n'est plus qu'un terme d'emphase``, tandis que J.-F. Michel, Dict. des expressions vicieuses usitées dans un grand nombre de départemens, et notamment dans la ci-devant province de Lorraine, 1807, p. 3, signale que la loc. faire des agios, n'est pas fr.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aʒjo]. Passy 1914 donne également la possibilité d'une prononc. avec [ɔ] ouvert : -jɔ. 2. Forme graph. − L'ensemble des dict. des xixes. et xxes. écrit : agiau; Besch. 1845 : agiau ou plutôt agio; DG, s.v. agio : ,,Le mot a été écrit aussi agiau``; Quillet 1934 : agiaux ou agios subst. masc. (colifichets).
Étymol. ET HIST. I.− 2emoitié xiiies. agiez, masc. plur. « ornements de toilette, colifichets » (J. de Meung, Testament, ms. Corsini, fo160 b ds Gdf. : Pour Dieu de trop mirer leur agiez [des femmes] [nous gardons] Qui plus poingnent et percent que ne font hericons); id. agiés, masc. plur. « ornements » (Villard de Honnecourt, Album, pl. 2, éd. Lassus ibid. : Ci poés vos trover les agiés des douze apostres assis); 1562 agios, masc. plur. (graphie constante au xvies.) « menus objets; (iron.) reliques » (Calvin, Serm. sur le Deuteronome, 46, éd. Baum et Cunitz, XXVI, 441 ds Hug. : Ils ont pensé qu'en prononçant ces mots, ils faisoyent une conjuration, que cela estoit comme sont ces Agnus Dei en la Papauté, et ces autres agios qu'ils pendent à leur col), qualifié de vieux lang. par Ac. Compl. 1842 II.− xves. agios, masc. plur. « manière cérémonieuse d'agir, de parler » (A. Greban, Mist. de la Passion, 3842 ds Gdf. Compl. : Sus, frappez ens ligierement, Faut il faire tant d'agios?); agios, masc. plur. « (cont. relig.) cérémonies, pratiques extérieures du culte » (Calvin, loc. cit., 22, éd. citée, XXVI, 143 ds Hug. : Au lieu que les Papistes regardent les parois de leurs temples, et puis qu'ils extravaguent apres toutes leurs folles ceremonies, et apres tant d'agios qu'ils font); cf. av. 1598 hagios (Ph. de Marnix, Differ. de la relig., II, iv, 5 ibid. : toutes nos messes, sacrifices et sacrificules, tous nos hagios, kyrieeleison, nos belles mines, grimasses, moues, morgues et chimagrées); graphie agiaux, Cotgr. 1611. I a. fr. agiés, masc. plur. « ornements », sing. agiot (non attesté) prob. du lat. adjectum littéralement « ce qui est ajouté »; II agios, masc. plur., sans doute d'abord, terme relig. au sens de « pratiques extérieures du culte » d'où p. anal. « manière cérémonieuse d'agir », prob. du gr. α ̀ γ ι ο ς « saint », d'apr. les invocations [Agios o Theos, Agios ischyros, Agios athánatos eléison imas] des antiennes appelées « Impropères » chantées, dans le cadre de la liturgie catholique romaine, le Vendredi saint pendant la cérémonie de l'Adoration de la Croix, et accompagnées de signes extérieurs d'adoration (vestige de la liturgie de l'adoration de la vraie Croix célébrée en gr. à Jérusalem au ives.); cette hyp. est rejetée par EWFS2, qui rattache II à I. Par la suite, contamination réciproque de la forme I agiés « ornements » et de II agios puis agiaux « cérémonie » (cf. supra agios « menus objets, colifichets » dep. Calvin, et autres ex. ds Hug.) avec une influence paron. possible, pour le second, du verbe agiter, agios « cérémonies » prenant aussi le sens péj. de « gesticulations ».
BBG. − Gay t. 1 1967 [1887]. − Laborde 1872.