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AFFINITÉ, subst. fém.
I.− DR. Lien de parenté par alliance :
1. ... il parut donc naturel et juste que les enfants et les parents, selon le degré de consanguinité ou d'affinité qui les liait au défunt, succédassent à leur auteur. P.-J. Proudhon, Qu'est-ce que la propriété?1840, pp. 184-185.
2. Le degré d'affinité rangeait ce mariage dans la classe des unions prohibées par les lois de l'Église; et bien que le scrupule religieux eût peu de prise sur la conscience des deux amants, ils risquaient de se voir contrarier dans leur désir, faute de trouver un prêtre qui voulût exercer son ministère en violation des règles canoniques. A. Thierry, Récits des temps mérovingiens,t. 2, 1940, p. 69.
Rem. 1. L'ex. 1 oppose les liens du sang et ceux de la parenté par alliance. L'ex. 2 illustre ce que l'Église cath. a déclaré « empêchements dirimants de mariage » dans des cas de parenté par alliance. 2. Les mêmes empêchements existent d'après le droit canon : en cas d'affinité spirituelle, c'est-à-dire entre parrain ou marraine et leur filleul(e).
II.− Rapport de nature ou de convenance entre des êtres ou des choses.
Rem. Constr. rencontrées : affinité de qqc. avec qqc.; de qqn avec qqn; entre qqc. et qqc.; entre qqn et qqn; avec qqc. ou qqn; pour qqc. ou qqn.
A.− [Entre les êtres hum., leurs sentiments, leurs pensées] :
3. Une seule sympathie existe, celle qui est nécessaire de par des lois supérieures, celle qui est une affinité chimique, une correspondance peut-être, d'ancienne unité merveilleuse. P. Valéry, A. Gide, Correspondance,lettre de P. V. à A. G., nov. 1891, p. 135.
4. Quand nous voudrons marquer ces sentiments instinctifs de sympathie par quoi des êtres, dans le temps aussi bien que dans l'espace, se reconnaissent, tendent à s'associer et à se combiner, je propose qu'on parle plutôt d'affinités. M. Barrès, Scènes et doctrines du nationalisme,t. 1, 1902, p. 16.
5. Considéré dans sa pleine réalité biologique, l'amour (c'est-à-dire l'affinité de l'être pour l'être) n'est pas spécial à l'homme. P. Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 293.
Rem. 1. Assoc. paradigm. fréq. a) (Quasi-)synon. amitié, amour, connivence, entente, liaison; attirances, goûts; coïncidence; correspondance, unité; harmonies; parenté des cœurs; prédilections; rapports; ressemblance; sympathie. b) Anton. répulsion, sans affinité. 2. Syntagmes fréq. a) Subst. + adj. affinité métaphysique, mutuelle, mystérieuse, profonde, psychologique, spirituelle, subtile; affinités électives. b) Subst. + compl. affinité d'idées, de doctrines, de pensées.
B.− [Entre des choses concr. ou abstr.]
1. Dans les domaines de la chim., de la biol., de la méd., de l'électr., des arts, ... :
6. Un jour, sans doute, on reconnoîtra que les affinités ne sont point des forces, mais que ce sont des convenances ou des espèces de rapports entre certaines matières, qui leur permettent de contracter entre elles une union plus ou moins intime, à l'aide d'une force générale qui les y contraint, et qui se trouve hors d'elles. J.-B. Lamarck, Philosophie zoologique,t. 2, 1809, p. 103.
7. ... quand on aborde la chapelle par le grand portail, le romain, le roman, le gothique, le rococo et le moderne se mêlent et se superposent sur cette façade, mais sans affinité, sans nécessité, sans ordre, et, par conséquent, sans grandeur. V. Hugo, Le Rhin,1842, p. 70.
8. Les phénomènes de l'attraction, de l'affinité, de l'électricité de la flamme, de la vie même ne se produisent que par le contact ou par l'influence à distance de deux corps l'un sur l'autre. C. Bernard, Principes de médecine expérimentale,1875, p. 199.
Rem. Syntagmes fréq. a) Subst. + adj. affinité chimique, affinités élémentaires, magnétiques, moléculaires, organiques, physiologiques. b) Subst. + compl. affinité de l'oxyde de carbone pour le globule de sang, de l'hémoglobine pour l'oxygène, des fluides, des gaz, des astres.
2. GÉOM. ,,Correspondance entre les points de deux plans qui transforme les droites parallèles de l'un en droites parallèles de l'autre. Les propriétés géométriques conservées dans une telle transformation sont dites affines ou linéaires; leur étude constitue la géométrie affine.`` (Foulq.-St-Jean 1962), cf. affin.
3. LING. ,,Qualité de deux langues qui présentent des analogies de structure indépendantes de leur parenté.`` (Mar. Lex. 1951).
4. LITTÉRATURE :
9. Mais tout n'est pas hasard, car il y a entre les mots bien d'autres affinités que de son; il y a les filiations, les métaphores cachées, les liaisons confirmées déjà par les auteurs ou par le commun usage. Alain, Propos,1935, p. 1289.
10. Il [le poète] assemblera les mots selon leurs affinités sonores, se confiera aux rythmes, aux échos de syllabes, à tous les rapports intérieurs du matériel linguistique. A. Béguin, L'Âme romantique et le rêve,1939, p. 400.
Prononc. ET ORTH. : [afinité]. Fér. Crit. t. 1, 1787 écrit également afinité avec un seul f. Enq. : /afinite1/.
Étymol. ET HIST. − 1. 1160 « région avoisinante » (Benoît, Ducs de Normandie, I, 461, éd. C. Fahlin : Cist les afinitez jermaines E les Paluz Meotidieanes Conquistrent puis e regions Dum ci ne sunt escrit les nons), seulement ds Benoît; 2. ca 1260 dr. « parenté par alliance » (Livre de Jostice, 3 ds Gdf. Compl. : Droit par lignage ou par affinité); 3. 1370 « rapport entre les choses » emploi fig. (Oresme, Ethique, 318, ibid. : Et vertu moral semble avoir grant affinité et estre appropriee aux passions). Empr. au lat. affinitas, attesté dep. Plaute au sens 2 de « lien de parenté par alliance » (Aul., 267 ds TLL, 1219, 58); ds Varron, Rust., 1, 16, 1, ibid., 1220, 81 au sens 1 « (d'une terre) voisinage » au sens 3 « relation étroite, rapport entre 2 éléments » emploi fig. Aulu-Gelle, 4, 13, 4, ibid., 1220, 72 : tanta prorsus adfinitas est corporibus hominum mentibusque et propterea vitiis quoque aut medelis animorum et corporum.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 455. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 667, b), 682; xxes. : a) 473, b) 714.
BBG. − Bailly (R.) 1969 [1946]. − Bar 1960. − Bél. 1957. − Bénac 1956. − Bible 1912. − Boiss. 8. − Cap. 1936. − Chamb. 1970. − Charles 1960. − Chesn. 1857. − Dup. 1961. − Électron. 1963-64. − Fér. 1768. − Foulq.-St-Jean 1962. − Fromh.-King 1968. − Goblot 1920. − Grand. 1962. − Kold. 1902. − Lacr. 1963. − Laf. 1878. − Lal. 1968. − Lar. méd. 1970. − Littré-Robin 1865. − Mar. Lex. 1961 [1951]. − Miq. 1967. − Mucch. Sc. soc. 1969. − Nucl. 1964. − Nysten 1814.20. − Piéron 1963. − Plais.-Caill. 1958. − Prév. 1755. − Réau.-Rond. 1951. − Rougnon 1935. − Spr. 1967. − Springh. 1962. − Uv.-Chapman 1956.