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AFFAMEMENT, subst. masc.,AFFAMATION, subst. fém.
A.−
1. Action d'affamer.
2. État de personnes affamées.
a) [Avec un compl. prép. de + subst. désignant les victimes de l'action] :
1. ... mais l'affamement de millions de chômeurs vaut la moisson des mitrailleuses. Le bourgeois se sent à l'abri; jusqu'à quand?... A. Gide, Journal,1932, p. 1132.
2. ... il eût été, à mon avis, beaucoup plus simple 1ode fermer tous les tripots; 2ode récupérer les fonds secrets de la S.G... 3ode dégorger tous les André et Zographos des milliards de la cagnotte, et d'éviter ainsi l'affamement des milliers et des milliers de pauvres gens... L. Daudet, La Police politique,1934, p. 108.
b) Emploi abs. :
3. Ce blocus est en théorie une mesure de guerre contre l'Allemagne : en pratique, c'est la France qui risque d'en pâtir le plus... Ou bien va-t-on faire fléchir, d'une manière ou d'une autre, la volonté d'affamement de l'Angleterre? L'Œuvre,5 mars 1941.
Rem. Dans cet ex., de l'Angleterre dépend de volonté.
B.− Au fig. [Avec gén. un compl. prép. de + subst. exprimant l'obj. du désir] Désir passionné, engouement :
4. ... cet affamement de lectures romanesques qui tient le peuple de Paris. A. Daudet,Jack,t. 2,1876, p. 278.
5. Jamais ne s'est montré si bien en un événement si triste l'affamement de publicité qu'a le Parisien du xixesiècle! E. et J. de Goncourt, Journal,mai 1887, p. 679.
6. Et il constate avec Bauër l'affamement que dans ce moment le Théâtre-français aurait de pièces gaies, de pièces vaudevillières, de pièces convoitées par Féraudy et la majorité du Comité, ... E. et J. de Goncourt, Journal,avr. 1894, p. 557.
Rem. 1Noter la constr. quasi constante du subst. ainsi que le cont. littér. des 3 ex. du sens fig. dont 2 sont tirés des frères Goncourt. Peut-être est-ce une marque de l'écriture « maniérée ». 2. Au sens propre, comme au fig. il existe, à côté du subst. affamement attesté ds Littré, le subst. affamation, dont on trouve un ex. chez R. de Beauvoir (1840) et qui est cité par Lar. 19e, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20e, ces 2 derniers plaçant les 2 mots sur le même plan. Cependant, affamement paraît l'avoir emporté quoique le nombre de ses occurr. soit également très restreint.
Prononc. − Seule transcription ds Littré : af-fa-me-man.
Étymol. ET HIST. − 1. 1190 « faim, état de celui qui est affamé » (Hermant, Bible, Richel. 24387, fo59 a ds Gdf. : Si cœvre toz li airs que pres tote la gent Muerent tant por paor, tant par afamement); 2. 1580 « action d'affamer » (Ph. d'Alcripe, Le Picard, La Nouvelle Fabrique des excellens traits de verité, éd. G. Duplessis, p. 100 ds Hug. : Quand ils eurent esmotelé ces quatre brioches, commencerent à dire : ce n'est qu'affamement les avoir l'une apres l'autre : Han, l'Hostesse : apportez-en six d'une vollée, afin qu'on n'y aille point si souvent). Non attesté dans les dict. de Cotgr. 1611 à Littré. Dér. de affamer*; suff. -ment1*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 3.