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ACCUSER1, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− DR. Déférer à la justice un individu désigné comme l'auteur d'une infraction, d'un délit ou d'un crime, afin de le faire condamner :
1. Nul homme ne peut être accusé, arrêté ni détenu que dans les cas déterminés par la loi, et selon les formes qu'elle a prescrites. Déclaration des droits de l'homme,1789, art. 7.
B.− Courant
1. Accuser qqn de qqc.Reprocher, imputer à qqn un défaut, une faute, une action coupable et répréhensible.
[Le compl. d'obj. second. est exprimé, le suj. désigne une pers. ou une chose] ,,On l'accusa d'avoir eu des intelligences avec les ennemis.`` (Ac. 1835-1932) :
2. fabio. − Rassurez-vous, madame! J'ai honte d'avoir fait cet éclat et d'avoir cédé à un premier mouvement de surprise. Vous m'accusez d'imposture, et votre belle bouche ne peut mentir. Vous l'avez dit, je suis fou, j'ai rêvé. G. de Nerval, Les Filles du feu,1854, p. 672.
3. Il ne faut jamais dire aux jeunes gens qu'ils font des enfantillages : rien ne les excite davantage. Et en vérité on ne peut guère accuser la jeunesse d'enfantillages, car elle a une force bouillante et active qui peut amener de grands désastres. Il faut, au contraire, compter sérieusement avec elle. L.-E.-E. Duranty, Le Malheur d'Henriette Gérard,1860, p. 20.
[Le compl. d'obj. second. n'est pas exprimé, le suj. désigne une pers. ou une chose personnifiée] :
4. Voulez-vous de mes jours?... sans cesse je prie, sans cesse je pleure; je n'ose regarder le ciel, la nature entière m'accuse, et la prière, les privations ne me paroissent jamais assez sévères!... H. de Balzac, Annette et le criminel,t. 2, 1824, pp. 179-180.
5. Il disait sans amertume : « j'ai de grands talents, mais on les a pour rien, c'est comme si j'étais un crétin! » Et il se condamnait au lieu d'accuser les hommes. H. de Balzac, Splendeurs et misères des courtisanes,1848, p. 128.
2. Accuser qqc. de qqc.Reprocher à qqc. un état de fait, une situation (que l'on voudrait voir s'améliorer).
[Le compl. d'obj. second. est exprimé, le suj. désigne une pers. ou une chose] :
6. Emma portait sa lettre au bout du jardin... Rodolphe venait l'y chercher et en plaçait une autre, qu'elle accusait toujours d'être trop courte. G. Flaubert, Madame Bovary,1857, p. 180.
[Le compl. d'obj. second. n'est pas exprimé, le suj. est une pers. ou une chose personnifiée] :
7. Je n'ai pas cru cependant à la nécessité du décret qui vous fut proposé de juger sans désemparer. Ce n'est pas que je me détermine par le motif de ceux qui ont cru que cette mesure accuseroit la justice, ou les principes de la convention nationale. M. Robespierre, Discours,Sur le jugement de Louis XVI t. 9, 1792, p. 186.
8. Accusez les choses, les événements de la vie, ses traverses, mais ne m'accusez pas. Je n'ai jamais cessé un moment d'être le même pour vous. Il est vrai que le devoir, ou ce qui me paraissait tel, m'a poussé en des voies qui, à quelques égards, semblaient nous séparer. F.-R. de Lamennais, Lettres inédites... à la baronne Cottu,1841, p. 311.
Rem. Cf. en emploi abs., le célèbre J'accuse, titre d'un art. d'É. Zola paru dans l'Aurore du 13 janv. 1898 :
9. Aux yeux de notre ami, le fameux article J'accuse... est « l'affirmation courageuse d'une conscience convaincue..., un acte qui fait honneur à l'homme et à l'artiste et ne peut inspirer à tous les esprits impartiaux que de la sympathie. » G. Clemenceau, L'Iniquité,1899, p. 249.
II.− Emploi pronom. [Le compl. d'obj. second. est ou n'est pas exprimé]
A.− Forme réfléchie. S'accuser de qqc.Se reconnaître coupable, se confesser :
10. Mes rêves ne vont pas au-delà des horizons qui bornent ces campagnes. Et pourtant je sens que ma présence à Paris ne vous serait pas tout à fait inutile, je sens qu'en plus d'une occasion je pourrais vous être de quelque secours. Il y a des instants où ma sollicitude s'effraie, où ma tendresse s'épouvante, des instants où je m'accuse d'égoïsme, où je me demande si ma place n'est pas auprès de vous. J. Sandeau, Sacs et parchemins,1851, p. 37.
En partic., RELIG. ,,Déclarer ses péchés au prêtre au tribunal de la Pénitence.`` (Ac. t. I 1932). ,,Il faut s'accuser de tous ses péchés`` (Ac. 1798-1932) en confession.
B.− Forme réciproque. S'accuser de qqc.Se reconnaître mutuellement coupable :
11. Ainsi la haine entre les deux partis ne s'était point assoupie; ils continuèrent à s'accuser des crimes les plus odieux. Les Armagnacs rapportaient que le duc de Bourgogne avait formé le dessein de faire tuer à Auxerre les princes d'Orléans et le duc de Berri; qu'il avait communiqué ce projet aux sires de Jacqueville et Désessart; que celui-ci s'était refusé à ce crime, et en avait fait secrètement prévenir les princes. P. de Barante, Hist. des ducs de Bourgogne,t. 3, 1821-1824, pp. 323-324.