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ACCOURIR, verbe intrans.
Venir en courant à toute hâte vers un lieu (exerçant une attirance sur le sujet); survenir rapidement.
A.− [Le suj. du verbe est un animé gén. humain] :
1. Irrités de son insolence, ils se rassemblèrent en plus grand nombre le dimanche suivant, et ils accoururent en foule pour l'arrêter. Marat, Pamphlets,Nouvelle dénonciation contre Necker, 1790, p. 176.
2. ... la sarigue attentive Se dresse, et, d'une voix plaintive, Jette un cri; les petits aussitôt d'accourir, Et de s'élancer vers la mère, En cherchant dans son sein leur retraite ordinaire. J.-P.-C. de Florian, Fables,La Mère, l'enfant et les sarigues, 1792, p. 68.
Rem. Il s'agit d'une fable où les animaux figurent des êtres humains.
3. Il s'en vengea en véritable Anglais et en homme à qui les guinées ne coûtaient pas grand'chose. Il annonça une autre fête. On crut que c'était pour prendre sa revanche et que la fête serait superbe. On accourt. Grande affluence. Chamfort, Caractères et anecdotes,1794, p. 130.
4. Un pauvre enfant du village, en jouant près de la rivière, a été entraîné par le courant. Gustave se promenait dans les environs; il venait d'être malade; il était faible, et savait à peine nager. Il accourt, s'élance, et saisit l'enfant au moment où il reparaissait sur l'eau; mais, manquant de force et ne voulant pas l'abandonner, il appelait du secours... B.-J. de Krüdener, Valérie,1803, p. 257.
5. Cependant sur les pas d'Agnès, Herminie est accourue, elle voit l'état de sa maîtresse, et vole à son secours : ... MmeCottin, Mathilde,1805, p. 280.
6. C'est ainsi que Mondor est devenu gourmand, et que de toutes parts les gourmands ont accouru auprès de lui. J.-A. Brillat-Savarin, Physiologie du goût,1825, p. 155.
7. Je chantais bien haut dans les airs, et je voyais arriver des campagnes hommes, femmes, vieillards et enfants, accourant, accourant vite et se pressant sous mon portail. G. Flaubert, Smarh,1839, p. 83.
8. Quand on longeait une clôture, les fermiers apparaissaient à la barrière, les gamins grimpaient sur les talus, tout le monde se précipitait au chemin pour voir passer la « noire » que le fils Boitelle avait ramenée. On apercevait au loin des gens qui couraient à travers champs comme on accourt quand bat le tambour des annonces de phénomènes vivants. G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Boitelle, 1889, p. 278.
9. de ciz. − Ma chère, je vous assure que j'ai absolument besoin de vous. Il descend l'escalier. ysé. − J'accours! je vole! (elle fait le geste de battre des ailes!) Et vous, ne bougez pas! je reviens, je vous défends de bouger! je reviens dans un moment. P. Claudel, Le Partage de midi,1949, I, p. 1070.
Rem. 1. Le cont. explicite souvent des composantes secondaires de l'idée d'accourir : intervention rapide (ex. 4), et surtout aide apportée à qqn (ex. 5, 9). 2. Selon Littré, l'auxil. des formes composées est avoir ou être : avec avoir le verbe exprime « l'action d'accourir », avec être « l'état d'une personne qui est accourue ». Les ex. 5 et 6 illustrent cette oppos., qui est celle de l'action en cours (ex. 6) et du résultat de l'action (ex. 5). L'usage cour., où domine être, est moins nuancé.
B.− [Le suj. du verbe peut être un inanimé, sous lequel se perçoit de façon plus ou moins claire l'évocation d'un animé] :
10. À six heures dix minutes, le baron signala un lointain roulement. Tous se précipitèrent; et bientôt la grande voiture accourut, avec ses quatre chevaux toujours au galop, crottés jusqu'au dos, fumants et soufflants. G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Mademoiselle Fifi, 1881, p. 160.
11. Le roi vint s'accouder, en sa tristesse, sur les ruines de la colonne brisée par la foudre; il contempla longuement Azraël. Au-dessous des deux présences, le vent, accouru en toute hâte des mers et des montagnes, entre-heurtait convulsivement les rameaux fatidiques du jardin des oliviers. Ph.-A.-M. de Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, Épilogue, 1883, p. 402.
12. Regardez ces villes italiennes qui de loin se confondent avec les formations géologiques accourant vers la crête où elles s'étaient, crispant leurs racines de pierre qui s'y tassent brunes ou rousses comme elle, arides comme elle, et leurs tours nues qui s'en élancent avec le dur élan, séparé des autres, égoïste, des cyprès montant de toute part. É. Faure, L'Esprit des formes,1927, p. 73.
13. Pour nous, mieux au courant des dimensions et des exigences structurelles du monde, les forces qui, accourant du dehors ou surgissant du dedans, nous pressent de plus en plus les uns contre les autres, perdent toute apparence d'arbitraire et tout danger d'instabilité. P. Teilhard de Chardin, Le Phénomène humain,1955, p. 274.
Prononc. − 1. Forme phon. : [akuʀi:ʀ], j'accours [ʒaku:ʀ]. Enq. : /akuʀ/. Conjug. parler, var. courir. 2. Dér. et composés : accoures. Cf. courir.
Étymol. ET HIST. − Mil. xies. intrans. « courir vers » suj. animé (Alexis, st. 102 e ds Gdf. Compl. : Toit i acorent li grant e li petit); début xiiies. « id. » p. ext., suj. inanimé, (Péan Gatineau, Vie de St Martin, éd. Söderhjelm, 122 ds T.-L. : de sa bonté acort A l'emperiere la novele). Du lat. accurrere, empl. avec suj. animé dep. Plaute (Cistellaria, 710 ds TLL s.v., 344, 21), avec suj. inanimé dep. Cicéron (De divinatione, 2, 138, ibid., 344, 79 : imagines accurrant); changement ultérieur de conjug. d'apr. courir.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 2551. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 4 365, b) 4 556; xxes. : a) 4 218, b) 2 143.
BBG. − Dem. 1802. − Hanse 1949. − Thomas 1956.