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ACCOTEMENT, subst. masc.
Ce qui accote quelque chose.
A.− P. ET CH., cour. Partie latérale de soutien d'une route, entre la chaussée et le fossé ou les propriétés riveraines.
1. ... dans le virage qui suit le pont, à la descente, la camionnette a pris plus large que de coutume, et ses deux roues de gauche ont laissé un sillage dans l'herbe de l'accotement. M. Genevoix, Raboliot,1925, p. 337.
2. Sur les bas-côtés d'une route nationale ravagée d'automobiles, il pédalerait très lentement (...). En marge de cette route rectiligne, plantée d'ormes classiques, dans les accotements herbus, on trouvait, sans les chercher beaucoup, des esquisses de petits sentiers... J. Malègue, Augustin ou le Maître est là,t. 2, 1933, p. 58.
3. Il gît au ras du sol, sur une civière posée dans l'herbe, au bord de cette route qui est pleine de soldats. Des voitures grinçantes, attelées de mulets, passent, sans arrêt, au pas, le long de lui, soulevant une poussière épaisse. À deux mètres, sur l'accotement, des gendarmes, debout, boivent, chacun leur tour, à la régalade... R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 735.
4. Les attelages civils se glissent au milieu des trains régimentaires qui vont au pas et dont la file occupe le centre de la chaussée. Les fantassins, repoussés sur la droite, marchent où ils peuvent, sur l'accotement, dans le fossé. R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936p. 749.
Rem. 1. Le terme pénètre dans l'usage cour. notamment par l'intermédiaire des panneaux de signalisation routière : accotement non stabilisé, etc. 2. Les dict. signalent en outre le sens : « espace compris entre une maison et un ruisseau » (cf. Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré, Rob., Quillet 1965).
Spéc. Synon. de berme :
5. Souvent, auprès de ces accotements de granit, de ce long chemin de ronde sans familiarité et sans grâce qui borde la mer d'une espèce de glacis de forteresse aux durs enrochements, j'ai songé à quelque grand palais déserté, un Versailles océanique confronté pour l'éternité avec le large... J. Gracq, Un Beau ténébreux,1945, p. 135.
B.− CH. DE FER. Partie latérale du ballast, de part et d'autre du rail :
6. Dans le profil « anglais », aujourd'hui généralisé, le rail est situé entièrement au-dessus du ballast, et la surface de l'accotement ne dépasse pas le niveau supérieur des traverses. Lar. encyclop.1960.
C.− HORLOG. Frottement anormal de 2 pièces qui gêne leur mouvement.
Rem. Attesté ds Boiste 1834, Ac. Compl. 1842, Besch. 1845, Littré et DG.
Prononc. : [akɔtmɑ ̃]. Enq. : /akotmã/.
Étymol. ET HIST. I.− Début xiies. « action de se coucher (du soleil) » (Ps. Cambridge, éd. F. Michel, 103, 19 ds T.-L. : Li soleilz cunut sun acutement [occubitum]); id. « id. » (d'un homme) ibid., 138, 3, ibid. : la meie sente e le mien acutement esventas), seulement en a. fr. II.− 1552 « étai, support » (Est., Dict. fr.-lat. ds FEW t. 24, 1, 90a); 1611 terme techn. (Cotgr. s.v. : Accotement. An undersetting, underdropping; also a prop, shore, supporter), seulement en m. fr.; 1755, Belidor, Dict. port. Ingénieur, s.v. ds Quem. : accotement, terme de paveur. C'est un espace de terrain entre les labourdes du pavé d'un chemin et ce fossé); 1803 horl., Boiste : frottement. I dér. de accoter* I 1 et 2 « se coucher » [cf. Herzog ds Z. rom. Philol., XL, 1920, p. 709 qui dans ms. de Cligès, B. N. fr. 12 560 (francien, xiiies.), relève pour le verbe resconser (vers 4821, éd. Micha : Quant resconser voit le soloil) la var. acoter]; II dér. de accoter* II 3 « appuyer », l'accotement ayant pour fonction d'étayer le centre de la chaussée (et non, comme propose EWFS2, dér. de l'a. fr. acoster après amuïssement du s); suff. -ment*.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 19.
BBG. − Barb.-Card. 1963. − Blanche 1857. − Chabat t. 1 1875. − Chesn. 1857. − Jossier 1881. − Plais.-Caill. 1958.