Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
ACCENTUER, verbe trans.
I.− Emploi trans. Placer l'accent (sens I) sur une syllabe, ou placer le signe graphique appelé accent sur une lettre voyelle.
II.− Placer les accents avec netteté, ou force. Synon. marteler, rythmer, scander, moduler :
1. [Le vieux poète] se mit à célébrer les douceurs de l'amour et les grâces de la jeunesse. Il ne s'accompagnoit plus de la guzla, mais il accentuoit ses vers avec bien plus de véhémence, et rassembloit tout ce qu'il avoit de forces, comme un homme dont la raison est dérangée par l'ivresse ou par une passion violente. Ch. Nodier, Jean Sbogar,1818, p. 104.
2. Elle a une façon ordinaire de parler un peu traînarde, elle chante la fin des mots et les accentue comme en psalmodiant des vers, mais parfois sa voix, qui se module comme une flûte, éclate précipitée en cris déchirants ou bondit dans la colère avec des sanglots désespérés... G. Flaubert, La Première éducation sentimentale,1845, p. 75.
3. − Ne touchez pas les petits, bégaya-t-elle. Vous êtes laid! Elle accentua ce mot avec un si étrange mépris que l'abbé Mouret tressaillit, comme si la laideur du frère l'eût frappé pour la première fois. É. Zola, La Faute de l'abbé Mouret,1875, p. 1279.
Absolument :
4. Cet acteur accentue parfaitement. Ac.1835.
III.− Mettre en relief.
A.− En partic. dans le domaine des B.-A.Mettre en relief, souligner :
5. [Le bois] ne fournissait-il pas spontanément les poutres et des éléments essentiels de charpente? Leur agencement et leur superposition étaient indiqués par la matière même; ils s'expriment dans les piliers qui supportent l'édifice, les angles en saillie qui en dessinent les côtés, les toits qui en rehaussent et accentuent le sommet, les auvents ou galeries qui en garnissent les bords. P. Vidal de La Blache, Principes de géographie humaine,1921, p. 149.
B.− P. ext. Augmenter :
6. Les hostilités en se poursuivant leur auraient permis d'accentuer et d'augmenter ces résultats probants sans en modifier l'espèce. F. Foch, Mémoires,t. 2, 1929, p. 322.
Syntagmes fréq. : accentuer le caractère de qqc.; - une impression, une ressemblance...
IV.− Emploi pronom. S'accentuer[En parlant d'une chose] Devenir plus fort ou plus net; augmenter :
7. Avec la nuit, la tempête s'accentua encore. En voyant l'obscurité se faire, et avec l'obscurité s'accroître la tourmente, John Bunsby ressentit de vives inquiétudes. J. Verne, Le Tour du monde en quatre-vingts jours,1873, p. 118.
8. Il y a une dose d'opium au-delà de laquelle l'effet s'émousse au lieu de s'accentuer... R. Vaillant, Drôle de jeu,1945, p. 37.
Prononc. − [aksɑ ̃tɥe], j'accentue [ʒaksɑ ̃ty]. − Rem. La consonnification de la voyelle u apparaît déjà dans la notat. de Land. 1834 (suivi par DG), les voyelles u et é, et u et a sont regroupées sous la même syllabe : ak-san-tué et ak-san-tua-sion; à comparer avec Littré : a-ksan-tu-é et a-ksan-tu-a-sion (-tu-é ds Fér. 1768, Gattel 1841, Nod. 1847; -tu-a- ds Besch. 1845, Nod. 1847). Enq. : /aksãty/. Conjug. parler.
Étymol. ET HIST. − a) Ca 1300 « prononcer suivant les règles de l'accent tonique » (Gloss. de Salins, ds Gdf. Compl. : accentuo, accentuer); fin xives. « id. » (Lexique Aalma, Bibl. Nat., 13 032, éd. Roques, Rec. gén. lex. Moy. Âge, II, p. 8, 80 : accentuo, -as : accentuer); b) 1511 « réciter un poème (selon les règles de la prosodie) » (Lemaire de Belges, La Concorde des deux langages, 304-6, éd. Frappier, p. 20 ds Fr. mod., 21, 1953, p. 216 : La maint gosier barritonnant bondit, Qui lai pronunce ou balade accentue, Virelay vire ou rondel arrondit); c) 1549 « marquer (une lettre, une syllabe) d'un accent » (R. Estienne, Dict. François lat. : Accentuer une syllabe en hault, ou en bas, ou en circunflex, Syllabam acuere, vel eleuare, Grauare, vel deprimere, Circunflectere); d) av. 1850 « donner plus de relief, de saillie » fig. (Balzac ds Journet-Petit t. 1 1966 : Les vieilles filles n'ont-elles pas toutes un certain talent pour accentuer les actions et les mots que la haine leur suggère?). Empr. au lat. médiév. accentuo, -uare, attest. au sens a dep. 1146-1148, (Nivardus [Rhenanus?] magister Gandavensis, Ysengrimus, 5, 559 ds Mittellat. W., 78, 56 : dumque docent amén quasi Graecum, accentuat ágne); le m. fr. accenter (dep. 1remoitié du xives. « id. », accenter, Gloss. Paris, B. N. lat. 7692 et Conches 1 ds M. Roques, Lex. fr. Moy. Âge. p. 242 : accentuare : accenter; 2emoitié xives. inf. substantivé « action de donner à la voix plus d'intensité sur une syllabe », acenter, Hist. de Jean IV, Preuv. de l'Hist. de Bret., nouv. éd., t. 2, col. 363 ds Du Cange s.v. accentuare : Lire sçeis tu, voire chanter; L'en le sçait bien à l'Acenter) est soit empr. au lat. accentare, var. de accentuare (xiies. Opusculum de accentibus, P 42 vods Thurot, Mss. lat. Moy. Âge, p. 393 : cum dico dominus, hec sillaba do elevatur et accentatur), soit plus prob. dér. de accent*; accenter a été supplanté par accentuer.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 549. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 58, b) 523; xxes. : a) 1 052, b) 1 369.
BBG. − Alex. 1768 (s.v. accent).Bar 1960. − Bénac 1956. − Gramm. t. 1 1789. − Hanse 1949. − Le Clère 1960. − Rougnon 1935. − Thomas 1956.