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PIQUER v. tr.
Attesté au XIIe siècle, mais probablement antérieur. Dérivé de pic, avec influence du latin populaire *pikkare, de même sens.

I. Le complément du verbe désigne ce que l'on perce avec un instrument pointu.
1. Percer la peau, entamer superficiellement la chair. Piquer la peau, le bras avec une aiguille. Une épingle l'a piqué. Piquer quelqu'un jusqu'au sang. Piquer les bœufs avec l'aiguillon. Pron. Elle s'est piquée, elle s'est piqué le doigt avec une épine. Absolt. Le chardon pique. • ÉQUIT. Piquer un cheval avec l'éperon ou, absolt., piquer, pour pousser le cheval au galop. Absolt. Piquer des deux, faire sentir les deux éperons à un cheval pour lui faire prendre une allure plus vive et, fig., se mettre à courir, se dépêcher. – MARÉCHALERIE. Faire entrer par maladresse la pointe du clou dans la partie vive du pied du cheval, en le ferrant. • En parlant des Insectes, des Arachnides. Une guêpe l'a piqué au bras. Se faire piquer par un moustique. Les mouches piquent les chevaux. Par anal. Eurydice mourut piquée au talon par une vipère. Absolt. La couleuvre ne pique pas. Expr. fig. Quelle mouche le pique ? ou Quelle mouche l'a piqué ? se dit en parlant d'une personne qui s'emporte ou s'exalte brusquement, sans raison apparente. Au participe passé, adjt. Être piqué, avoir l'esprit un peu dérangé. Il est un peu piqué. • Spécialt. Percer la peau avec une aiguille pour faire une injection. L'infirmière l'a piqué à l'épaule. Piquer un animal, lui injecter une substance qui entraîne sa mort. Faire piquer son chien. Pron. Fam. Se piquer à l'héroïne, s'injecter une dose d'héroïne. • Par ext. Entamer la surface, l'enveloppe de quelque chose. L'oiseau pique la terre de son bec. Piquer une abaisse de pâte avec une fourchette. Piquer une saucisse avant la cuisson. CUIS. Piquer une viande, introduire du lard, de l'ail dans de petits trous ménagés dans la chair. Un morceau de bœuf, de veau piqué de lardons. Piquer d'ail un gigot. On dit de même Piquer un oignon de clous de girofle. – TECHN. Marquer sur une pièce, avec une pointe, la place où l'on fixera une autre pièce. • Par anal. Produire une sensation irritante, semblable à l'effet d'une piqûre. Les embruns salins piquent la peau. Être piqué par des orties. L'odeur d'ammoniac pique la gorge. Ce vin pique agréablement, désagréablement le palais. Absolt. Ce vin pique, il est aigre. Ce fromage pique. Pron. Ce vin, cette boisson se pique, s'altère, devient impropre à la consommation. Fig. et pop. Se piquer le nez, s'enivrer. • Prov. Qui s'y frotte s'y pique, se dit pour mettre en garde quelqu'un contre les risques auxquels il s'expose.
2. Se dit parfois pour Perforer, transpercer par une série de petits trous. En parlant des insectes, des vers. Ce meuble est piqué des vers, par les vers. Pron. à sens passif. Ce bois se pique. Expr. fig. et pop. Voilà qui n'est pas piqué des vers ou des hannetons, se dit d'une chose qui sort de l'ordinaire. • Par anal. Parsemer de petites taches, en particulier de taches de moisissure. L'humidité a piqué le papier. Cette plaque de tôle est piquée de rouille. Un miroir piqué. Pron. à sens passif. Ces étoffes se sont piquées. Une gravure, un livre qui se pique. Ces confitures se piquent.
3. Transpercer quelque chose avec un objet pointu pour s'en saisir, pour le mettre en place, le fixer. Piquer unmorceau de viande avec sa fourchette. Piquer des papillons sur une plaque. • Spécialt. COUT. CORDONNERIE. Transpercer avec une aiguille enfilée une ou plusieurs épaisseurs superposées d'étoffe, de cuir, pour les assembler ou pour les orner de points. Piquer un couvre-pied. Une couverture piquée. Épingler, bâtir et piquer à la machine les manches d'une veste. Piquer des chaussures. RELIURE. Brocher un volume avec un fil métallique. • Fig. et pop. Se saisir de quelqu'un, l'arrêter ; le prendre sur le fait. Ils se sont fait piquer par la police. S'emparer prestement de quelque chose, dérober, voler. On m'a piqué ma valise.
4. Frapper d'un ou de plusieurs coups. Surtout dans des emplois spécialisés. TECHN. Piquer la rouille, faire tomber la rouille d'une pièce métallique en martelant celle-ci. Piquer une chaudière, éliminer le tartre déposé sur ses parois. Piquer un enduit. Piquer une pierre, en tailler le parement à petits éclats avec un pic. Moellon piqué, voir Moellon. – MARINE. Piquer l'heure, sonner l'heure en frappant sur la cloche autant de coups que de demi-heures écoulées depuis le début du quart. – BILLARD. Piquer la bille, la frapper à la verticale, de manière à la faire avancer puis revenir en arrière. – MUS. Piquer une note, la détacher. Note piquée, note surmontée d'un point, que l'on joue en la détachant nettement.
5. Dans des emplois figurés. Faire une impression vive sur l'esprit, sur les sentiments. En bonne part. Piquer la curiosité, l'intérêt. En mauvaise part. Fâcher, irriter, froisser la susceptibilité. Cette remarque a piqué son amour-propre, l'a piqué au vif. Pron. Se sentir offensé, se vexer. C'est un homme qui se pique du moindre mot, au moindre mot. • Pron. Se piquer de, se glorifier de, tirer vanité d'une aptitude réelle ou supposée. Il se pique de bien écrire. Se piquer d'élégance. Se piquer de littérature, de philosophie. Expr. Se piquer d'honneur, voir Honneur. Se piquer au jeu, voir Jeu.

II. Le complément du verbe désigne un instrument que l'on enfonce par la pointe. Piquer une fourche en terre. Piquer des épingles sur une pelote. Par anal. Une fleur piquée dans les cheveux. • Loc. fig. et fam. Piquer une tête, se jeter la tête la première, plonger. Il a piqué une tête dans la rivière.

III. Pour évoquer un mouvement brusque, rapide, dans une direction donnée. Intranst. Le faucon a piqué sur sa proie, il s'est brusquement abattu sur elle. L'avion piqua puis se redressa. Par affaibl. Piquer droit vers le sud. Expr. fam. Piquer du nez, en parlant d'un bateau, d'un avion, enfoncer de l'avant ; en parlant d'une personne, s'assoupir. • Spécialt. MARINE. Piquer au vent, dans le vent, changer de direction pour se trouver face au vent. – VÉN. Piquer dans le fort, pousser son cheval au galop dans le plus épais du bois. Piquer à la queue des chiens, les suivre de près. – CHORÉGR. Prendre appui sur la pointe ou la demi-pointe. Piquer sur la jambe droite. • Transt. Dans un certain nombre d'expressions imagées. Piquer un cent mètres. Piquer un galop. Piquer un fard, rougir soudainement sous l'effet d'une émotion. Piquer un fou rire, une colère. Piquer un somme ou, pop., un roupillon, se mettre à dormir. Pop. Piquer une crise, entrer dans un brusque accès de fureur.