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GUEULE n. f.
Xe siècle, gola. Issu du latin gula, « gorge, gosier ; bouche, palais » et, à l'époque impériale, « gourmandise ».

I. Bouche de certains animaux. S'emploie surtout en parlant d'animaux carnassiers. La gueule du chien, du crocodile. Le loup emportait sa proie dans sa gueule. La gueule d'un brochet, d'un requin. Gueule béante. Expr. fig. et proverbiale. Se jeter dans la gueule du loup, se livrer soi-même, par étourderie ou par témérité, au danger dont on est menacé. • VÈN. Chaud de gueule, se dit d'un chien qui aboie à tout propos, hors de propos. Un limier qui chasse la gueule, qu'on laisse à dessein aboyer sur les traces du gibier. • Fig. Se dit de la bouche largement ouverte de certains êtres mythologiques ou monstrueux. La gueule d'un dragon, d'un démon. La gueule de l'enfer, telle qu'elle est représentée allégoriquement dans les Jugements derniers des fresques médiévales.

II. Ouverture, orifice de certains objets creux. La gueule d'une cruche. La gueule d'un four, d'un poêle. Charger un canon jusqu'à la gueule (anciennt.), en bourrer l'âme de poudre et de mitraille. CHASSE. Entrée d'un terrier (on dit aussi Bouche).

III. En parlant d'un être humain, dans des expressions familières ou populaires, souvent vulgaires ou très vulgaires.
1. La bouche, considérée comme l'organe du goût. Les choses, les plaisirs de la gueule, la nourriture et la boisson. Être porté sur la gueule, sur les plaisirs de la table. Pop. Avoir la gueule pavée, être capable d'avaler des aliments très épicés ou très chauds. Avoir la gueule de bois, voir Bois. Par méton. Une fine gueule, un gourmet.
2. Fam. ou pop. La bouche, considérée comme l'organe de la voix. Donner de la gueule, parler fort, crier. Un coup de gueule, des éclats de voix accompagnant un mouvement de colère. Être fort en gueule, avoir coutume de parler fort, sans redouter les mots crus. Des mots de gueule (vieilli), des paroles brutales et grossières. Crever la gueule ouverte, mourir en appelant à l'aide en vain. Vulg. Avoir une grande gueule, parler beaucoup et avec aplomb. Fermer la gueule à quelqu'un, le faire taire d'autorité ou par un argument sans réplique. Très vulg. Ferme ta gueule ! et, ellipt., Ta gueule ! Vos gueules ! Par méton. Une grande gueule, un individu braillard, une personne qui parle plus qu'elle n'agit.
3. Pop. Face, visage, tête. Une gueule de voyou. Avoir une vilaine, une sale gueule, avoir un visage qui inspire l'antipathie et la méfiance, ou avoir mauvaise mine. Avoir une belle gueule, des traits plaisants. La gueule enfarinée, voir Enfariné. Avoir la gueule de l'emploi, voir Emploi. Vulg. Faire la gueule, bouder. En prendre plein la gueule, essuyer un affront, de violentes réprimandes, ou subir les pires coups du sort. Casser la gueule à quelqu'un et Se casser la gueule, voir Casser. Très vulg. Donner sur la gueule à quelqu'un, lui donner un coup de poing au visage. • Par méton. Une gueule d'amour, un être dont le visage semble fait pour l'amour. Les gueules cassées, se disait, notamment dans l'entre-deux-guerres, des soldats gravement blessés au visage. Les gueules noires, les mineurs. Vulg. Gueule d'empeigne, voir Empeigne. • Par ext. En parlant de choses. Expr. Avoir de la gueule, avoir beaucoup d'allure, faire grand effet. Ce manoir a de la gueule. Son geste a de la gueule. • Titre célèbre : Gueule d'amour, d'André Beucler (1926).