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COUP n. m.
IXe siècle, colp. Du latin populaire colpus, du latin classique colaphus, « soufflet, coup de poing ».

I. Rencontre brutale, heurt d'un corps en mouvement qui vient en frapper un autre ; choc ainsi produit. Recevoir, porter un coup. Se donner un coup contre un mur. Le coup fut si violent qu'elle perdit connaissance. Recevoir une grêle de coups. Rouer quelqu'un de coups. Esquiver les coups. Un coup mortel. • Expr. fig. Subir les coups du destin. Un coup du sort. Rendre coup pour coup, riposter à chacune des attaques auxquelles on est soumis. Sans coup férir, sans frapper un seul coup, sans tirer l'épée, sans éprouver de résistance. Fam. Faire à quelqu'un le coup du lapin, lui porter un coup mortel sur la nuque, comme on fait pour tuer un lapin en lui brisant les vertèbres cervicales.

II. Action caractérisée par ce qui frappe : une partie du corps, un objet ou un outil.
1. Ce qui frappe est une partie du corps. Donner des coups de pied. Frapper quelqu'un d'un coup de genou. Enfoncer une porte d'un coup d'épaule. Avancer dans la foule à coups de coude. Écraser un serpent d'un coup de talon. Donner un coup de poing. Expr. Faire le coup de poing, participer avec d'autres à une bagarre. Coup-de-poing, voir ce mot. • Spécialt. PRESSE. En apposition. Un titre coup de poing, un titre dont la vigueur force l'attention du lecteur. • En parlant d'animaux. Coup de bec, de sabot, de griffe, de corne, etc. Expr. fig. Le coup de pied de l'âne, par allusion à une fable de La Fontaine, attaque lancée par un être faible ou lâche, contre un adversaire sans défense.
2. Ce qui frappe est un objet ou un outil. Autrefois, on châtiait les écoliers à coups de verges. Le cheval s'est cabré sous les coups de fouet du cocher. Enfoncer un clou à coups de marteau. Déblayer une tranchée à coups de pelle. Le bûcheron a coupé la branche d'un coup de hache. Couper une feuille de papier d'un coup de ciseau. • Spécialt. Une arme blanche. Un coup de poignard, de sabre. Blesser son adversaire d'un coup d'épée à l'épaule. La victime a été blessée d'un coup de couteau. Une arme à feu. Les coups de canon ont détruit la position ennemie. Une salve de vingt et un coups de canon salua l'arrivée du chef de l'État. Tirer plusieurs coups de fusil. Essuyer des coups de feu. Un pistolet à six coups. Fusil à deux coups, fusil de chasse à double canon, avec lequel on peut tirer deux coups de suite, sans être obligé de recharger. Expr. Faire le coup de feu, participer à un combat, les armes à la main. Coup de grâce, coup par lequel on achève un supplicié. CHASSE. Coup double, coup de fusil qui atteint deux pièces de gibier. • Expr. fig. Un homme sec comme un coup de trique, un homme très maigre, décharné. Un coup de baguette magique, une action qui règle, comme par enchantement, une affaire difficile. Un coup de fouet, très vive excitation qui redonne de l'énergie. C'est un coup d'épée dans l'eau, un geste vain, sans effet. Un coup de poignard dans le dos, un acte de traîtrise, spécialement quand il est commis contre un allié, un ami. Donner le coup de grâce à quelqu'un, le perdre, le ruiner définitivement. Frapper un grand coup, produire un effet considérable, décisif. Faire coup double, atteindre deux objectifs à la fois. Faire d'une pierre deux coups, venir à bout de deux choses par un seul moyen, profiter d'une même occasion pour terminer deux affaires. Fam. Avoir un bon coup de fourchette, avoir généralement un très bon appétit. C'est le coup de fusil dans cet hôtel, c'est extrêmement cher. Pleure un bon coup, cela te soulagera. Pop. Avoir un coup de pompe, ressentir une fatigue intense et brutale. • Loc. adv. Coup sur coup, à de très courts intervalles. Apprendre coup sur coup de mauvaises nouvelles. Sur le coup, immédiatement. Il a été tué sur le coup. • Loc. prép. Sous le coup de, sous l'effet de et, par ext., sous la menace de. Tomber sous le coup de la loi.
3. Par ext. Effet produit par un phénomène naturel de courte durée. Un coup de tonnerre, un coup de foudre. Un coup de chaleur. Un coup de froid. Spécialt. Coup de grisou, explosion du grisou dans une mine de charbon. MARINE. Coup de mer, mouvement de lames assez violent. Coup de roulis, coup de tangage, mouvement brusque et violent de roulis, de tangage. Coup de vent, augmentation passagère de l'intensité du vent. Fam. Coup de tabac, tempête forte et subite. Essuyer un rude coup de tabac. • Fig. Coup de foudre, passion amoureuse soudaine. • Loc. adv. En coup de vent, en passant très rapidement. Entrer en coup de vent, à l'improviste et d'une manière brusque.

III. Par méton. Ce qui résulte de ces actions.
1. Marque, contusion, blessure. Un visage marqué de coups. Il avait le dos noir de coups. DROIT. Coups et blessures, constituant une atteinte portée à l'intégrité physique d'une personne. Porter plainte contre quelqu'un pour coups et blessures. • Par anal. Un coup de soleil, une insolation localisée. Attraper un coup de froid, un refroidissement. Par ext. Un coup de sang, une congestion.
2. Bruit, son. Le coup de gong a mis fin au combat. Les coups de fusil avaient effrayé le gibier. Entendre un coup sec frappé à la porte. Coup de cloche et, ellipt., coup, son produit par une cloche qui tinte. Sur le coup de dix heures, à dix heures. Au douzième coup de minuit. Par ext. Un coup de sifflet. Un coup de sonnette. Un coup de klaxon. THÉÂTRE. Frapper les trois coups, pour annoncer le début de la représentation.
3. Atteinte morale qui blesse ou abat. La mort de son père lui a porté un coup terrible. Recevoir un coup au cœur. Le scandale a porté un coup à son autorité.
4. Expr. fig. Être aux cent coups, être dans la plus grande anxiété, dans l'affolement. Fam. En prendre un coup, subir un choc violent, qu'il soit physique ou, plus souvent, moral. C'est un coup dur, c'est une épreuve difficile à supporter. Tenir le coup, résister avec succès alors que l'on se trouve dans une situation très difficile. Accuser le coup, se montrer physiquement ou moralement affecté par une épreuve douloureuse.

IV. Mouvement rapide exécuté pour obtenir un certain résultat.
1. Mouvement d'une partie du corps. Jeter un coup d'œil sur un journal, y lancer un regard rapide. Ellipt. Respirer un grand coup, respirer à pleins poumons. MUS. Coup de gosier, émission de voix liée. • En parlant des animaux. Une chatte qui lave ses chatons à coups de langue. D'un coup d'aile, l'oiseau a pris son vol. • Par méton. Fam. Quantité de liquide avalée dans un seul mouvement de gosier. Boire à petits coups. Payer un coup à boire. Le coup de l'étrier, verre de vin ou d'alcool que l'on servait au moment du départ. Pop. Avoir bu un coup de trop et, triv., avoir un coup dans le nez, dans l'aile, être légèrement ivre. • Expr. fig. et fam. Au premier coup d'œil, il n'inspire guère confiance. Donner un coup de collier, faire un effort bref et violent. En mettre un coup, faire un gros effort. Donner un coup de main à un ami, lui porter assistance, lui venir en aide. Attraper, avoir le coup de main, avoir la dextérité, l'habileté nécessaires à la fabrication d'un objet, à l'exécution d'une tâche. Donner un coup de pouce, aider discrètement à la réussite d'une affaire. Un coup de cœur, un coup du cœur, un mouvement affectif spontané. Un coup de colère. Un coup de folie. Agir sur un coup de tête, obéir à une impulsion soudaine, sans réfléchir davantage. Avoir un coup de sang, avoir un mouvement de colère incontrôlé. Pop. Donner un coup de gueule, manifester, par des paroles très vives, une soudaine irritation.
2. Mouvement rapide imprimé à un objet, à un instrument, à un appareil. Donner un coup de chiffon, de balai, de brosse, d'aspirateur, procéder à un nettoyage rapide en utilisant ces objets et, ellipt. et fam., donner un coup au salon, le nettoyer de façon superficielle. Se donner un coup de peigne. Faire une esquisse en quelques coups de crayon. Coup de chapeau, bref salut ébauché en levant son chapeau. Donner un coup de frein, freiner brusquement. Coup de filet, jet du filet dans l'eau pour prendre du poisson. Par anal. Réussir un joli coup de filet, parvenir à appréhender en une seule fois plusieurs malfaiteurs. CUIS. Coup de feu, action vive et soudaine du feu sur une poêle, une casserole. Expr. fig. Donner un coup de balai (fam.), en parlant d'une entreprise, d'une société, etc., procéder à une réorganisation générale accompagnée de l'élimination des personnes jugées incompétentes. Donner un coup de chapeau à quelqu'un, lui rendre un hommage admiratif. Réaliser un coup de filet, réaliser en une seule fois des gains considérables. Un coup de frein, une action brusque qui modère des ardeurs excessives. Le coup de feu, la période de la journée où l'activité est la plus intense (se dit particulièrement dans la restauration). Spécialt. Un coup de téléphone ou, fam., un coup de fil, un appel téléphonique. • Loc. prép. Péj. À coups de, en recourant systématiquement à une aide extérieure, à des moyens expéditifs, inefficaces ou répréhensibles. Faire une version latine à coups de dictionnaires.

V. Action brève et décisive.
1. Entreprise limitée, audacieuse et rapidement conduite. Un coup d'éclat, un coup de génie. Un coup d'audace. C'est un coup de maître, c'est une parfaite réussite. Un coup de force. Manquer son coup, ne pas atteindre l'objectif visé. Monter un coup, préparer un coup, manigancer une affaire douteuse. Risquer, tenter le coup. Faire un coup, un mauvais coup et, iron., un joli coup. Un coup monté, un traquenard, un piège. Fam. Être sur un gros coup. Mettre quelqu'un dans le coup, l'associer à une opération en cours. Le laisser en dehors du coup, le tenir à l'écart. C'est lui qui a fait le coup, c'est lui le coupable. Faire les cent coups, les quatre cents coups, avoir un comportement agité, mener une existence dissipée. Être dans le coup, être moderne, adopter les idées et les comportements à la mode. Pop. Allez-y, ça vaut le coup, cela vaut la peine de se déranger, c'est intéressant. • Spécialt. Coup d'État, machination politique par laquelle on prend ou tente de prendre le pouvoir en violant les lois ou les règles constitutionnelles. MILIT. Coup de main, attaque hardie, lancée à l'improviste, et qui n'engage qu'un petit nombre d'hommes. - LITTÉRATURE. Coup de théâtre, péripétie tout à fait inattendue qui bouleverse la situation dramatique et, fig., évènement imprévu qui retourne une situation. • Expr. fig. et fam. Faire à quelqu'un le coup de, imaginer un stratagème particulier en vue de le tromper. Faire à quelqu'un le coup de la main tendue, l'abuser par de fausses protestations d'amitié. Faire le coup de l'enfant malheureux. Argot. Le coup du père François, consistant à étrangler sa victime pendant qu'un complice lui vide les poches. Par ext. Faire à quelqu'un le coup du père François, l'attirer dans un traquenard.
2. Tentative, occasion. Coup d'essai, première tentative. Réussir du premier coup, d'un seul coup, à tout coup. Il gagne à tous les coups. Il vient à tous coups me chercher querelle (vieilli), à tout propos. Comprendre du premier coup, comprendre immédiatement.
3. Loc. adv. D'un coup, en une fois. Tout d'un coup, en une seule fois. Tout à coup, soudainement. Tout à coup, la tempête s'est levée. Ce coup-ci, cette fois-ci. Du même coup, du coup, par la même occasion. Essayer encore un coup, encore une fois. Régler une affaire au coup par coup, la régler en traitant l'une après l'autre les difficultés qu'elle présente. Après coup, une fois l'occasion passée, l'évènement survenu, la chose faite. Je n'ai compris qu'après coup le piège qu'on m'avait tendu.

VI. Dans l'affrontement de deux joueurs ou de deux équipes de joueurs, chaque action de jeu.
1. SPORTS. Choc donné ou reçu. - ESCR. Porter un coup droit en marchant sur son adversaire. Coup fourré ou coup double, ensemble des deux coups portés simultanément par les tireurs. Coup de pointe ou, vieilli, coup d'estoc, coup donné avec la pointe de l'épée. Coup de taille, coup donné avec le tranchant de l'épée, du sabre. - BOXE. Coup bas, coup porté au-dessous de la ceinture. - CATCH. Coup de sabre, coup donné en frappant du tranchant de la main. • Impulsion donnée à une balle. JEUX DE BALLON. Coup d'envoi, au début de chaque mi-temps ou à la remise en jeu. Coup franc, accordé à une équipe en réparation d'une faute commise par un joueur de l'équipe adverse. - TENNIS. TENNIS DE TABLE. Coup droit, voir Droit.
2. JEUX. Manœuvre effectuée selon les règles du jeu. Jouer un coup gagnant. Bien calculer son coup. Prévoir le prochain coup de l'adversaire. Dans cette position, les noirs peuvent faire mat en trois coups. Un coup de poker, un coup très hasardeux, où l'on joue gros. Par anal. Un coup de Bourse, une spéculation financière. Dans les jeux de hasard, où l'idée de calcul est exclue. Un coup de dés ou de dé, le fait de lancer les dés ou le dé.
3. Expr. Compter les coups. Un coup pour rien, coup que les joueurs conviennent d'annuler et, fig., action qui n'aboutit pas au résultat espéré. Discuter le coup, l'expliquer, le commenter, parfois le contester et, fig. et fam., parler de choses sans importance, bavarder. Discuter le coup autour d'un verre. Marquer le coup, le noter et, fig., montrer qu'on est affecté par un fait imprévu. Le coup est joué, on ne remettra pas en cause un résultat obtenu. Tous les coups sont permis. Fig. Jouer sa fortune, son avenir sur un coup de dés, prendre les plus grands risques en une seule fois. Agir à coup sûr, agir sans risque d'échec. Nous réussirons à coup sûr, immanquablement. Coup fourré, préparé hypocritement, sournoisement. Coup bas, malhonnête, irrégulier. Coup de Jarnac, coup déloyal, acte de traîtrise, par allusion au duel au cours duquel Jarnac, en 1547, trancha d'un coup d'épée le jarret de son adversaire.