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BÊTE n. f. et adj.
XIIe siècle, substantif, beste ; XIIIe siècle, adjectif. Emprunté du latin bestia, « bête ».

I. N. f.
1. Tout être vivant couramment perçu comme un animal, à l'exception de l'homme. Bêtes et gens. La bête et l'homme (sens collectif). Bêtes à poils et bêtes à plumes. Une belle, une vilaine bête, une petite bête, une grosse bête, un animal que l'on ne peut ou ne veut pas nommer précisément. J'ai aperçu une grosse bête, une belle bête dans la forêt. Les fleurs sont couvertes de petites bêtes, de vilaines bêtes. Bête à bon Dieu, nom usuel de la coccinelle. Les bêtes domestiques. Faire boire les bêtes, le bétail. Panser (régional), soigner, nourrir les bêtes. Un troupeau de cent bêtes. Les bêtes à cornes, les bœufs, les chèvres, certaines races de moutons. Bêtes à lait. Bêtes à poil, à laine. Une bête de selle, un animal servant de monture. Une bête de somme, une bête destinée à porter les fardeaux. Une bête de trait, un animal qu'on attelle. Bête de boucherie. Bête de race, bête dont l'origine est garantie. Ce chien est une bête de race ; il a un magnifique pedigree. Bête de concours, bête primée dans les expositions et les comices agricoles. Une bête farouche. Bête d'aversion (vieilli), voir Aversion. Une bête carnassière (vieilli), carnivore, herbivore. Les bêtes sauvages. Les bêtes fauves, les félins de grande taille ou, officiellement, les animaux dont la destruction est autorisée par la loi. • RELIG. La bête de l'Apocalypse ou, absolt., la Bête, bête à sept têtes, symbole de Satan et de l'Antéchrist. - HIST. La bête du Gévaudan, fauve qui, dit-on, sévit au XVIIIe siècle dans le Gévaudan. Par ext. Monstre légendaire. - ANTIQ. ROM. Les bêtes féroces, les bêtes sauvages ou, simplement, les bêtes, les animaux que les belluaires combattaient dans le cirque ou auxquels étaient parfois livrés les condamnés à mort. Fig. Être livré aux bêtes, être exposé à la critique de gens malveillants. - VÈN. Employé seul. L'animal poursuivi (il convient alors de dire Animal ou Animal de chasse). Ne s'emploie qu'avec une épithète ou un déterminant. Grosses bêtes, gros gibier. Bêtes menues, lièvres. Bêtes mordantes, sangliers, renards et parfois blaireaux. Bêtes noires, sangliers. Bête rousse, autrefois loup ou renard, auj., jeune sanglier de six à douze mois, qui a perdu sa livrée de marcassin. Bête de compagnie, sanglier d'un à deux ans, qui vit en compagnie. Bêtes puantes, renards, loutres.
2. Expr. fig. et fam. En parlant des hommes. Chercher la petite bête, ne voir dans une question importante qu'un détail insignifiant à critiquer, se montrer pointilleux à l'excès. Travailler comme une bête, avec acharnement et efficacité. Être malade comme une bête, souffrir beaucoup. Vivre, mourir comme une bête, sans religion. Être regardé comme une bête curieuse, être dévisagé avec une insistance indiscrète. Être la bête noire de quelqu'un, être pour lui un objet d'aversion ou de haine. Pousser un cri, des cris de bête. Reprendre du poil de la bête, retrouver sa vigueur après une maladie, son ardeur après un échec.
3. Être humain comparé ou assimilé à un animal pour son manque d'esprit, son caractère ou ses mœurs. C'est une bête, une personne stupide et sotte. Une vraie bête, une personne tout à fait bornée. C'est une grande, une grosse bête. Faire la bête, affecter la bêtise. Vous faites la bête, mais vous me comprenez fort bien. Interj. Grosse bête, ma grosse bête, termes d'affection bourrue. La bête humaine, l'homme sous l'emprise de ses instincts considérés comme animaux. Fam. Une mauvaise bête, une vilaine bête, une sale bête, une personne méchante, nuisible. Par méton. Ce qui, chez l'homme, peut être considéré comme animal, instinctif. Dompter, maîtriser la bête. • Expr. fam. Bête à, bête de. Une bête à concours (le plus souvent péj.), un étudiant qui semble voué à réussir brillamment aux examens et aux concours, sans toutefois se distinguer par sa personnalité. Forts en thème et bêtes à concours. Une bête de travail, un bourreau de travail. Une bête de spectacle, de scène, un artiste remarquablement doué et qui se consacre à fond à son métier. • Prov. Morte la bête, mort le venin, un ennemi ne peut plus nuire quand il est mort. L'homme n'est ni ange ni bête. Qui veut faire l'ange fait la bête, à vouloir s'élever au-dessus de la condition humaine, on risque de tomber au-dessous. • Titre célèbre : La Bête humaine, d'Émile Zola (1890).

II. Adj.
1. Qui manque d'intelligence, sot, stupide. Impossible d'être plus bête ! Bête comme ses pieds, comme une cruche, comme une oie. Il est bête à manger du foin. Par litote. Il n'est pas bête du tout, il est malin, intelligent. Il n'est pas si bête qu'il en a l'air. Expr. fam. Pas si bête, accompagne le refus d'une offre dangereuse. Bête et méchant, rien ne plaide en sa faveur. Par ext. En parlant des choses et des actions. Se livrer à un jeu bête. N'obtenir qu'une réponse bête. Son air bête ne le quitte jamais. L'âge bête, ou ingrat, voir Ingrat. Spécialt. Qui ne demande pas grande réflexion, facile. C'est bête comme chou, bête comme bonjour.
2. Étourdi, léger et irréfléchi. Suis-je bête de n'y avoir pas pensé plus tôt ! C'est bête d'avoir oublié ce rendez-vous ! Par méton. Un accident bête, qu'on aurait pu éviter avec un peu d'attention.