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METTRE. (Je mets; nous mettons. Je mis. Je mettrai. Mets. Que je misse. Mettant. Mis.) v. tr.
Placer une personne, ou un animal, ou une chose dans un lieu déterminé. Mettre un malade dans une baignoire. Mettre un mort en terre. Mettre un cheval dans l'écurie, à l'écurie; un oiseau dans une cage, en cage. Mettre du foin dans le grenier, au grenier. Mettre du bois dans la cheminée. Il faut mettre chaque chose en son lieu, à sa place. Par extension, Mettre de l'eau dans du vin, du sel dans un ragoût, du bois dans le feu, au feu. Mettre le pied dans une maison, Y entrer. Je n'ai jamais mis le pied dans cette maison.

METTRE signifie aussi Placer, dans un certain rapport de position, un être animé avec un autre, ou une chose avec une autre, ou un être animé avec une chose. On m'a mis à côté de lui à table. Se mettre à table. Se mettre au lit.' Mettre un enfant à terre, par terre. Mettre quelqu'un hors d'une maison, ou, simplement, le mettre dehors. Mettre un gigot à la broche. Mettre des marchandises à bord d'un navire. Mettre la main à la plume. Mettre le pied à l'étrier. Se mettre en route, en chemin, en voyage. Mettre les chevaux à la voiture. Mettre un mors, une bride, une selle à un cheval. Mettez ces livres ensemble. Mettre un écran devant le feu. Mettre ses pieds sous la table. Mettre l'adresse à une lettre. Mettre la main sur quelqu'un, au collet de quelqu'un. Mettre un tableau dans son jour, Mettre pied à terre. Mettre le pied sur quelque chose. Se mettre sur les rangs. Il ne peut mettre un pied devant l'autre, Il est si faible, si languissant, qu'il ne peut marcher. Fig., Mettre un homme dans l'embarras, dans son tort. Mettre son bonheur, sa gloire dans la vertu. Mettre son espérance dans les bontés de quelqu'un. Mettre en quelqu'un ses affections, ses complaisances. Mettre un homme au-dessus, au-dessous, à côté d'un autre. Mettre quelqu'un au nombre, au rang de ses amis. Mettre quelqu'un à la tête d'une affaire. Mettre des obstacles, des bornes à quelque chose. Mettre le comble à ses bienfaits, à son ingratitude, etc. Il s'emploie aussi, dans les mêmes significations, en un grand nombre de phrases figurées et proverbiales. Mettre à la porte. Mettre la main à l'œuvre, à la pâte. Mettre la main sur la conscience. J'en mettrais ma main au feu. Vous avez mis le doigt sur la plaie, sur le mal. Mettre à quelqu'un le poignard sur la gorge. Mettre les fers au feu. Mettre le feu aux poudres. Mettre le nez dans les affaires, dans les livres. Mettre une question sur le tapis. Mettre quelqu'un dans de beaux draps. Mettre quelqu'un au tombeau. Cette nouvelle l'a mis aux champs. Mettre quelqu'un hors de combat, hors des gonds. Mettre quelque chose sur le compte, sur le dos de quelqu'un. Mettre la charrue avant les bœufs. Mettre quelqu'un sur la voie. Mettre un homme sur les dents. Mettre une armée sur pied. Mettre quelqu'un au pied du mur. Mettre le marché à la main à quelqu'un. Fig. et pop., Mettre quelqu'un dedans, Le tromper.

METTRE, en parlant des Personnes, signifie souvent Envoyer, conduire en un lieu, y faire entrer, y établir. Mettre un enfant dans un collège, au collège; dans une pension, en pension; dans une école, à l'école. Il a mis son fils chez un notaire, chez un avoué. Par extension, Mettre quelqu'un dans les affaires, dans le commerce, dans l'industrie. Mettre un enfant en nourrice, en apprentissage. Fig., Mettre un prince sur le trône, L'y établir. Mettre quelqu'un dans un poste, Lui conférer un emploi. Mettre au monde un enfant, Lui donner naissance. Fig., Ne savoir où se mettre, Être embarrassé de sa contenance. Se mettre à quelque chose, S'en occuper. Je me suis mis au travail, à l'étude. Je n'ai pas renoncé à cet ouvrage, je m'y mettrai incessamment. Se mettre à tout, Se rendre utile en toute occasion, ne se refuser à rien. Se mettre à deux, à trois pour faire quelque chose, Se réunir deux ou trois. Se mettre à, suivi d'un infinitif, marque ordinairement le Commencement d'une action. Dès qu'on lui en parle, il se met à pleurer. Aussitôt il se mit à parler tout bas. Tout le monde se mit à rire, à crier. Il s'est mis tout de bon à étudier.

METTRE se dit aussi en parlant de Certaines peines qu'on inflige, qu'on fait subir. Mettre un homme en prison, au cachot, aux arrêts, à l'amende. Mettre un enfant en pénitence. Mettre un prince, une ville au ban de l'Empire signifiait autrefois Déclarer qu'ils ont encouru la déchéance et autres peines prononcées par les lois de l'Empire. Voyez BAN. Fig., Mettre quelqu'un au ban de l'opinion, de l'Europe, de l'Humanité, Le dénoncer au mépris public dans son pays, dans l'Europe, dans le monde entier.

METTRE, en parlant des Personnes, s'emploie aussi dans le sens de Réduire ou en un sens voisin. Mettre un homme à la mendicité, en chemise, à sec. Mettre quelqu'un aux abois, à quia, à bout. Mettre un homme à la retraite, en réforme. Mettre à pied. On dit à peu près dans le même sens Se mettre au régime, Se mettre au lait, Commencer à user de régime, à faire usage de lait. Il s'emploie quelquefois, dans le même sens, en parlant des Choses. Mettre une fontaine à sec.

METTRE, en parlant de Ce qui sert à l'habillement, à la parure, signifie Le revêtir, le mettre sur soi. Mettre sa chemise, son habit, ses souliers, ses gants, son chapeau, etc.

SE METTRE signifie absolument S'habiller. Cet homme se met d'une façon négligée. Il ne sait pas se mettre. Votre frère se met avec goût. Cette femme se met avec élégance. Il se met ordinairement en noir. Bien mis, mal mis, Bien vêtu, mal vêtu. Il signifie quelquefois Porter habituellement sur soi. Il ne met pas de manchettes. Mettre sur soi tout ce qu'on gagne, Le dépenser en parures.

METTRE, en parlant des Choses qui se mangent, signifie Les accommoder, les apprêter d'une certaine façon. Mettre une carpe à l'étuvée, au bleu, en matelote; un poulet en fricassée; un lièvre en pâté; des épinards au jus; des œufs à la poulette; des fruits en compote.

METTRE, en parlant de l'Argent qu'on possède, signifie Le placer, l'employer d'une certaine manière. Mettre son argent, ses fonds dans une entreprise industrielle. Mettre son argent en rentes, en viager, à fonds perdu. Il a mis une partie de son argent en chevaux, en bijoux. Il a mis beaucoup d'argent au jeu. Absolument, Mettre au jeu, Déposer son enjeu. Mettre à la loterie, Prendre un billet de loterie. Mettre du sien, Faire quelque sacrifice d'argent. Il voudrait entrer dans cette affaire sans y mettre du sien. Cette affaire s'annonce bien pour l'avenir, mais en attendant j'y mets du mien. Fig., Mettre du sien, Faire quelque concession. Si l'on veut s'entendre, il faut que chacun y mette du sien. Pour d'autres sens figurés de cette expression, voyez SIEN.

METTRE, en parlant des Terres, signifie Les ensemencer, les planter, les employer d'une certaine manière. Mettre une terre en blé, en orge, en seigle, en avoine. Il a mis son terrain en vigne, en bois.

METTRE se dit en parlant de Ce qu'on écrit sur le papier, dans un livre. Il a mis cette remarque en marge. Il a mis son nom au bas de la lettre. Il fut mis sur la liste. Il mit ses raisons par écrit. Mettre en italiques.

METTRE se dit encore, au sens physique et au sens moral, en parlant des Personnes et des choses qu'on fait passer d'un état à un autre et, dans cette acception, le complément est souvent précédé de la préposition en. Mettre une chose en morceaux, en pièces, en poudre, en poussière, en cendre. Mettre une vigne en espalier. Mettre une armée en bataille, en ligne. Mettre une pensée en vers. Mettre du latin en français. Mettre des paroles en musique.

METTRE signifie quelquefois Ajouter à quelque chose une partie qui y manque. Mettre un manche à un balai, un pied à une table, une corde à un violon, un bouton à un habit, une roue à une voiture, un fer à un cheval. Mettre du temps, Employer un certain temps. J'ai réussi, mais j'y ai mis le temps. Virgile mit douze ans à composer son Énéide.

METTRE, en parlant de Qualités et de dispositions morales, signifie Les employer, les manifester dans ses actions, dans ses discours, dans ses ouvrages. Mettre de la bonne foi, de l'adresse, de la réserve, de la modération, du mystère, de la discrétion dans sa conduite. Mettre de la passion, de la haine, du ressentiment, de la colère, de l'injustice dans une action. Mettre de la douceur, de la sévérité, de l'aigreur, de la dureté dans ses discours, dans ses réprimandes. Mettre de la chaleur, de la vivacité dans ses paroles. Mettre de l'esprit, du jugement, du goût, de l'imagination, de l'art, du sentiment dans ses écrits. Mettre de l'âme, de l'expression dans son chant, de l'accent dans son langage.

METTRE, dans quelques phrases, a pour complément direct un substantif non précédé de l'article. Mettre fin à une affaire, à un ouvrage. Mettre ordre à ses affaires. J'y mettrai bon ordre. Mettre obstacle, mettre empêchement à quelque chose.

METTRE, suivi des prépositions en ou à, s'emploie, tant au propre qu'au figuré, en parlant des Personnes ou des choses, dans un nombre considérable de locutions, où il a un sens plus ou moins rapproché, plus ou moins éloigné de sa signification primitive. Nous allons en citer un certain nombre d'exemples.

METTRE, avec en. Mettre quelqu'un en colère, en fureur, en peine, en gaieté, en joie, en bonne ou en mauvaise humeur. Mettre quelqu'un ou quelque chose en danger, en péril. Cette action l'a mis en faveur, en crédit, en honneur, en réputation, en vogue. Mettre sa conscience en repos. Mettre ses affaires en ordre. Mettre quelqu'un en avant, en frais, en dépense. Mettre une armée en campagne, en déroute, en fuite, en désordre, en désarroi. Mettre une terre en valeur, une maison en vente. Mettre une parole en oubli. Mettre une chose en œuvre, en ligne de compte, en état, en évidence, en sûreté, en question, en doute, en délibération, en fait. Mettre un homme en cause, en jugement. Mettre quelqu'un ou quelque chose en mouvement, en train, en repos. Mettre de l'argent en dépôt, des effets en gage. Mettre en état de siège. Mettre quelque chose en tête à quelqu'un.

METTRE, avec à. Mettre une affaire à jour. Mettre une ville à contribution. Mettre une chose à profit, à exécution. Mettre à bout. Mettre quelqu'un à même de... à portée de... Mettre quelqu'un à couvert. Mettre à prix la tête de quelqu'un. Mettre une chose à haut prix, à bas prix. Mettre un homme à terre, un homme à mort, etc.

METTRE, avec à, suivi de l'article. Mettre un homme à la raison, à l'épreuve. Mettre une ville au pillage. Mettre un cheval au pas, au trot, au galop. Mettre un écrit au net. Mettre les choses au pis. Mettre quelqu'un au fait. Mettre deux personnes aux mains, aux prises. Mettre quelqu'un ou quelque chose à l'abri, à l'écart. Mettre quelqu'un au régime. Mettre un malade au lait. Mettre une chose à l'enchère, à l'encan. Mettre quelque chose à la discrétion de quelqu'un.

METTRE, avec à, suivi d'un verbe à l'infinitif, signifie Faire consister. Mettre sa gloire, son plaisir, son bonheur à faire quelque chose. Je mets mon orgueil à vous imiter.

METTRE, avec la préposition de, signifie Faire participer. On le met de toutes les fêtes, de toutes les corvées.

METTRE, avec la préposition sur, signifie Faire parler. On le mit sur ce chapitre.

METTRE se construit aussi avec certains adverbes, de manière à former un sens particulier. Ils avaient de la peine à se rapprocher, je les ai mis bien ensemble, Je les ai réconciliés. La jalousie les a mis mal ensemble, Les a brouillés. Cette chienne a mis bas, Elle a fait des petits. Ce cerf a mis bas, a mis sa tête bas, Il s'est dépouillé de son bois, son bois est tombé. Mettre habit bas, Ôter son habit. Mettre ses habits bas, Se déshabiller. Mettre bas son chapeau, ou Mettre chapeau bas, ôter son chapeau. Mettre pavillon bas, Baisser le pavillon pour annoncer qu'on se rend. Fam., METTRE, avec que et l'indicatif ou le subjonctif, signifie Admettre, supposer. Mettez que je n'ai rien dit. Mettons que ce soit vrai.

METTRE s'emploie quelquefois sans complément direct. Mettre de côté, Épargner son revenu, amasser de l'argent.

METTRE s'emploie dans plusieurs locutions spéciales à la Marine. Mettre un vaisseau à la mer, à flot, à la cape, en panne. Mettre tout au vent. Mettre vent en poupe. Mettre les voiles dedans. Mettre les voiles dehors, toutes voiles dehors. Mettre le cap en route. Etc. Voir, pour l'explication, les mots MER, FLOT, CAPE, PANNE, etc. Absolument, Mettre à la mer, Mettre à la voile.

METTRE s'emploie aussi avec le pronom personnel, dans la plupart des acceptions où il a pour sujet un nom de personne. Se mettre à la place de quelqu'un, au-dessus de quelqu'un. Se mettre à table. Se mettre au soleil, au jour, devant la cheminée, derrière la porte. Se mettre dans les affaires. Se mettre aux pieds de quelqu'un. Je me mettrais au feu, je me mettrais en quatre pour lui. Se mettre en danger, en évidence, en sûreté, à l'abri, à l'écart, à couvert. Se mettre en garde, en défense. Se mettre à la suite d'une personne. Se mettre en pension, en apprentissage, en service. Se mettre en eau, en sueur, en nage. Se mettre en crédit, en renom, en réputation. Se mettre en colère, en fureur, en peine. Se mettre de mauvaise humeur. Se mettre en humeur de faire quelque chose. Se mettre en repos, en mouvement, en train, en avant, en frais, en jeu. Se mettre en retard. Se mettre à portée, à même, en état de faire une chose. Se mettre au fait d'une chose. Se mettre sur les rangs. Se mettre bien, se mettre mal avec quelqu'un. Se mettre en course, en route, en chemin, en voyage. Se mettre sur le pied de faire telle chose. Etc. Mettez-vous là, Asseyez-vous, prenez place. Pop., Se mettre avec une femme, Vivre maritalement avec elle.