SURPRENDRE. v.a.
(Il se conjugue comme Prendre.) Prendre quelqu'un sur le fait, le trouver dans une action, dans un état où il ne croyoit pas être vu. Surprendre un voleur qui crochette un coffre. Il s'emploie communément pour Prendre à l'imprévu, au dépourvu. Nos gens ont surpris l'ennemi. Si on ne fait bonne garde la nuit, on est sujet à être surpris. La Ville a été surprise. Le Sage n'est jamais surpris. Quand vous viendrez dîner avec moi, ne me surprenez pas. Il se prend aussi pour Tromper, abuser, induire en erreur. Vous ne pouvez pas manquer d'être surpris, vous agissez trop franchement. Défiez-vous de cet homme, il vous surprendra. Il est bien aisé de surprendre les simples, les bonnes gens. Ce discours est captieux & propre à surprendre. Il a surpris ses Juges. On dit dans le même sens, Surprendre la religion des Juges. On dit encore, Surprendre, pour dire, Obtenir frauduleusement, par artifice, par des voies indues. Il a surpris un Privilège. On surprit des Lettre au Sceau. On dit, Surprendre des lettres, pour dire, Les prendre furtivement, les intercepter. On dit, Surprendre la confiance de quelqu'un, pour dire, Se l'attirer par artifice. On dit aussi dans le même sens, Surprendre le secret de quelqu'un.

SURPRENDRE, se dit pour Étonner. Cette nouvelle m'a extrêmement surpris. Ce Capitaine fut bien surpris de se voir abandonné des siens. Ne surprenez pas votre cheval, que vos mouvemens soient suivis. Il se dit aussi De toutes les choses auxquelles on ne s'attendoit point. La pluie nous a surpris. Leur carrosse se rompit, & la nuit les surprit en chemin. Il se dit plus souvent Des choses désagréables, & qui traversent nos desseins. On dit d'Un mal qui arrive subitement, inopinément, qu'On en a été surpris. Il a été surpris d'une apoplexie.

SURPRIS, ISE. participe.