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ABSORBER, verbe trans.
I.− Emploi trans.
A.− Sens phys.
1. BIOL. et lang. commune [Le suj. désigne un organisme vivant : substance notamment fluide biologiquement assimilable] Faire pénétrer qqc. en soi en vue de l'assimiler :
1. Par exemple, pour ce qui concerne la nutrition, les végétaux, qui sont attachés au sol, absorbent immédiatement par leurs racines les parties nutritives des fluides qui l'imbibent... G. Cuvier, Leçons d'anatomie comparée,t. 1, 1805, p. 12.
2. Le sang absorbe d'autant plus d'oxygène qu'il est plus noir et d'autant moins qu'il est plus rouge. C. Bernard, Cahier de notes,1860, p. 130.
3. Sur toute la surface des arbres tombait maintenant un voile d'eau fine que la forêt épaisse absorbait sans bruit, comme une énorme éponge. A. Camus, L'Exil et le royaume,1957, p. 1661.
Rem. La biol. tend par nature à préciser le sens du verbe : ,,Une première condition indispensable à la vie d'un organisme est un apport de substances énergétiques. Cet apport est représenté par les aliments, qui, lors de la digestion, sont transformés en substances assimilables par les cellules et sont absorbés, c.-à-d. passent dans le sang``. (Encyclop. Lar. t. 2 1968, p. 781).
En partic. dans la lang. commune [L'obj. désigne une boisson] Boire jusqu'au bout :
4. ... le père Roland leva son verre (...) le but par petits coups (...), le cœur plein (...) de regrets, dès qu'il eut absorbé la dernière goutte. G. de Maupassant, Pierre et Jean,1888, p. 335.
2. [Le suj. désigne une source de chaleur ou de lumière agissant sur un liquide ou la lumière d'un corps désignés par l'obj.] Faire disparaître qqc. comme par assimilation progressive :
5. L'esprit sévère de l'édifice vient surtout de la pierre dont il est construit, un granit grisâtre qui fait des arêtes sèches et absorbe la lumière sans la refléter. A. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 222.
Rem. Pour le sens précis pris par absorber en opt. et dans diverses technol., cf. absorption, absorbant, absorbeur.
3. Emplois fig. [des sens phys. 1 ou 2 ou parfois des 2 à la fois] :
6. Et, comme le soleil aspire la rosée, Dans ton sein, à jamais, absorbe ma pensée. A. de Lamartine, Méditations poétiques,La Prière, 1820, p. 162.
7. Les affections de l'organisme quand elles sont nombreuses (...) attirent à elles presque toutes les forces de l'âme et la fixent ou l'absorbent dans le corps au point que la personnalité, la liberté peuvent disparaître entièrement et que l'homme se trouve comme réduit à l'état de l'animal. Maine de Biran, Journal,1822, p. 367.
8. ... l'âme a besoin d'absorber les sentiments d'une autre âme, de se les assimiler pour les lui restituer plus riches. H. de Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 227.
9. Piquée par une mouche, la feuille est forcée de fournir une abondance de sève pour envelopper et nourrir son ennemi : image de la passion qui absorbe et dévore la meilleure substance de l'âme. M. Blondel, L'Action. Essai d'une critique de la vie,1893, p. 329.
10. Jésus la traite en enfant gâtée (...); il l'appelle, l'attire, l'absorbe dans la lumière incréée, lui permet, par une avance d'hoirie, de connaître, vivante, les joies du ciel. J.-K. Huysmans, En route, t.2, 1895, p. 74.
11. L'image ne veut pas se laisser mesurer. Elle a beau parler espace, elle change de grandeur. La moindre valeur l'étend, l'élève, la multiplie. Et le rêveur devient l'être de son image. Il absorbe tout l'espace de son image. G. Bachelard, La Poétique de l'espace,1957, p. 160.
Rem. Dans l'ex. 6 survit peut-être le sens anc. « engloutir ». Dans les ex. 7 et 10 apparaît la constr. absorber dans, qu'on retrouvera dans l'emploi pronom.; on constate que la connotation mystique n'est pas la seule possible.
B.− Sens abstr. [Le suj. désigne une pers., ou une pensée, un sent., une sensation, etc.] Occuper exclusivement et totalement l'attention ou l'activité d'un être :
12. Au milieu des affaires, à la tête des troupes, en parcourant les camps, mon adorable Joséphine est seule dans mon cœur, occupe mon esprit, absorbe ma pensée. Napoléon Ier, Lettres à Joséphine,1796, p. 21.
13. Il y a des idées qui entrent en nous, nous rongent, nous tuent, nous rendent fou, quand nous ne savons pas leur résister. (...) Si nous avons le malheur de laisser une de ces pensées-là se glisser en nous, si nous ne nous apercevons pas dès le début (...) qu'elle revient sans cesse, s'installe, chasse toutes nos préoccupations ordinaires, absorbe toute notre attention et change l'optique de notre jugement, nous sommes perdus. G. de Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Divorce, 1888, p. 1095.
14. Tantôt, en effet, nous avons à faire effort pour apercevoir cette sensation, comme si elle se dérobait; tantôt au contraire elle nous envahit, s'impose à nous, et nous absorbe de telle manière que nous employons tout notre effort à nous en dégager, et à rester nous-mêmes. H. Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience,1889, p. 42.
Rem. 1. Dans tous les ex. apparaît une expr. de l'idée de totalité (tout, tout entier) ou de celle d'exclusivité (seul). 2. L'ex. 14 montre comment le sens phys. peut réapparaître sous le sens abstr.
II.− Emploi pronom. S'absorber dans (ou en) qqn ou qqc.[Le suj. désigne une pers. ou une entité spirituelle; le compl. désigne gén. une pers., plus rarement une attitude spirituelle] Se laisser prendre par quelqu'un ou quelque chose au point de s'identifier avec lui :
15. ... que quand un homme, par un dégagement absolu de ses sens, s'absorbe dans la contemplation de lui-même, il parvient à y découvrir la divinité, et il la devient en effet... C.-F. de Volney, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires,1791, p. 196.
16. L'estime des autres pour celui qu'elle aime est pour beaucoup dans l'amour d'une femme, parce que dans son amant elle cherche un appui et un protecteur, parce qu'elle sent qu'elle s'identifie à lui, qu'elle ne devient plus qu'une partie de lui-même, et s'absorbe en lui, et n'aura plus d'autre considération que la sienne, d'autre bonheur que le sien. A. Karr, Sous les tilleuls,1832, p. 112.
17. On dirait que dans la jouissance artistique, la conscience sort d'elle-même et s'absorbe dans un autre être. A. Carrel, L'Homme, cet inconnu,1935, p. 155.
Rem. Pour la constr., cf. sup. I A 3, rem.
Stylistique − De nos jours ce terme se situe à 2 niveaux de lang. différents. Dans la lang. commune absorber évoque l'idée de disparition progressive de l'obj. absorbé. Il s'y ajoute volontiers une idée de rétention (attirer à soi pour retenir) et de décomposition, c.-à-d. de transformation de l'obj. absorbé en une autre matière (les plantes absorbent certains sucs nutritifs qu'elles transforment en sève). On retrouve ces mêmes composantes dans la lang. sc. ou techn. (forte vitalité dans le vocab. de la chim., de la phys. et de la peint.). Dans la lang. litt., l'emploi fig. fait apparaître 2 idées essentielles : d'une part la notion d'identification de l'obj. et du suj., en pensée ou en fait, de fusion − c'est le lang. de la passion (celui qui aime se perd dans l'obj. de son amour) −; d'autre part, dans certains ex. (sém. II), une not. spatiale semblerait s'introduire, absorber signifiant « occuper totalement, tenir toute la place à l'exclusion d'autre chose », mais l'obj. de cette prise de possession est toujours l'être hum. ou sa vie psychol. Le sens fig. de l'adj. corresp. est centré sur le phénomène de l'attention, absorbé signifiant « tout entier occupé à, profondément attentif à » (au point de devenir synon. de « distrait »). D'où sa nuance tantôt laud., tantôt dépréc.
Prononc. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [ab̭sɔ ʀbe] j'absorbe, [ʒab̭sɔ ʀb]. Enq. : /apso2 ʀb/. Conjug. parler. 2. Dér. et composés : absorbable, absorbant, absorbanter, absorbation, absorbement, absorbeur, absorptif, absorptiomètre, absorption, absorptivité, adsorbant, adsorbat, adsorber, adsorption; réabsorber, réabsorption, résorbable, résorbant, résorber, résorption. 3. Hist. − Le mot apparaît déjà sous la forme actuelle dans un ex. du xiies. (cf. T.-L.); il est attesté régulièrement ds les dict. dep. Cotgr. 1611. Il entre dans la lang. au mil. du xies. sous la forme assorber (cf. étymol.) qui se maintient jusqu'au xvies. (cf. ex. ds Hug.). Fouché Phonét. 1952, p. 871 rappelle que absorber fait partie des mots introd. av. la réforme érasmienne, à la faveur de laquelle se crée le groupe bs ,,dans observer ``(xes.), absence, absorber (xiiies.), subséquent, subsister (xives.)``. Pour l'explication des formes en -ir du type assorbir et absorbir ds Gdf. et T.-L., cf. étymol. Selon Fouché Morphol. 1967, p. 27, ces ,,formes inchoatives qui apparaissent encore pendant la première moitié du xviesiècle semblent n'avoir plus été usitées après cette date; (...) je assorbis, nous assorbissons (à côté de assorbons). Palsgr. p. 529``. Pour les formes en as(s), cf. absoudre (prononc. et orth.).
Étymol. − Corresp. rom. : ital. assorbire; port. absorver; roum. absorbi. I.− 1. Mil. xies. trans. assorber « engloutir (des hommes, en parlant de la terre) » (Alexis, éd. Paris et Pannier, 61eds T.-L. : Ne guardent l'ore que terre les assorbe (var. pour encloded); ca 1200 assorbir « id. » « engloutir (en enfer, en parlant du diable) » (Poeme moral, éd. Cloetta, 41d, ibid. : Ke m'arme n'assorbisset en abisme diables); 2. 2emoitié xiies. trans. asorbir « introduire (dans sa bouche) » trad. (Dial. St. Grég., éd. Förster, 371, 24 : Aleiz vos en, car je sui doneiz par devoreir a un dragon... Il at ia asorbit mon chief en sa boche); début xvies. réfl. s'absorber « pénétrer dans (d'un liquide, qui doit être avalé) » (Gringore, I, 96, IGLF : Mais voulez-vous messieurs les prelatz Que le fleuve Jourdain, sans estre las, Se absorbe en vous, par vostre gorge passe?); d'où « avaler (un liquide) ». II.− 1. 2emoitié xiies. absorbir « avoir raison (de qqc.) » emploi fig. dans texte relig., trad. (Dial. St Grég., éd. Förster, 196, 8 ds T.-L.) : des a tant ke mëisme la mortaliteit de la char avrat absorbit la gloire de la resurrection (quousque et ipsam mortalitatem carnis gloria resurrectionis absorbeat); 2. mil. xiiies. asorbir « détruire (en crevant les yeux) » (Phil. Mousket ds Du Cange s.v. absorbere : ... li Sire li fist Les deux ious asorbir el cief); 3. av. 1307 être assorbi « être dévoré, anéanti (par un sentiment; d'une pers.) » emploi fig. (G. Guiart, Roy. lignages, éd. Buchon, I, 3023 ds T.-L. : D'angoisse est l'enfant assorbi). Empr. au lat. absorbēre (dep. Plaute, Bacchides, 471 ds TLL s.v., 184, 68 « dévorer », emploi fig.), sens propre « avaler, boire (le sujet désigne une pers.) » dep. Horace, Sat. 2, 3, 240, ibid., 183, 79 (emploi méd. ibid. 1, 184, 3 sq.) d'où I 2; « engloutir, faire disparaître » (le sujet désigne la terre) dep. Lucain, Pharsale, 3, 261, ibid., 184, 47 : Tigrim subito tellus absorbet; cf. avec I 1, Cyprien, Epist., 3, 1 ibid., 184, 49 (Chore, Dathan, Abiron... hiatu terrae absorbati ac devorati) et Isidore, Sent., 1, 29, 7, ibid., 184, 66 : illos infernus absorbebit; emplois fig. : « avoir raison de (qqc.) », synon. de devincere, lat. chrét. dep. Irénée, 5, 9, 4 ibid., 185, 18 : ut absorbeatur infirmitas carnis a fortitudine spiritus, cf. avec II 1 Vulg., I, Cor., 15, 54 : absorpta est mors in victoria; « dévorer, anéantir (qqn; d'un sent.) » dep. Cicéron, Brutus, 13, ibid., 184, 74 : hunc quoque absorbuit aestus quidam gloriae; cf. avec II 3 Vulg., II, Cor., 2, 7 : ne tristitia absorbeatur; cf. avec II 2 « détruire, anéantir physiquement » Vulg., II, Rois, XVII, 16 : ne forte absorbeatur rex et omnis populus. Lat. absorbēre devenu *absorbire par chang. de conjug. à l'époque prélitt. (Nyrop t. 2, § 662), d'où formes semi-sav. assorbir, sav. absorbir (cf. ital. assorbire); parallèlement, assimilation aux verbes fr. en -er (Nyrop t. 2, § 632), d'où assorber, absorber; cf. a. fr. sorbir et sorber, ital. sorbire, cat. sorbir, roum., sorbi (< lat. sorbēre); a. prov. eisorbir, a. fr. essorber « éteindre, étouffer », m. fr. essorbir « détruire » (< lat. exsorbēre). HIST. − Le mot est attesté pour la 1refois au xies., dans un cont. relig. au sens fort de « faire disparaître brusquement ». Peu à peu ce sens s'atténue et ne s'emploie plus qu'au fig., dans des domaines où l'idée commune est celle d'une destruction non plus brusque mais progressive de l'élément considéré. Le facteur hist. déterminant semble avoir été un recul de l'influence du lat. chrét. au profit du lat. class. où le sens phys. mod. est cour. Il est en effet remarquable que du xviiieau xxes. « s'imprégner d'un liquide » soit considéré comme le sens propre du verbe et que ses autres applications soient senties comme des ext. On note parallèlement un sens fig. dans le domaine moral et intellectuel, attesté dès le xives., mais ne connaissant une réelle vitalité qu'à partir du xviies. I.− Disparitions av. 1789. − A.− « Engloutir », c.-à-d. « faire disparaître brusquement, abîmer », au sens fort, originel, attesté pour la 1refois mil. xies. (cf. étymol. I 1), ne se maintient pas apr. le xvies. Au xviies., « il est peu en usage au propre » (Fur. 1690) : xiiies. : Se ferirent el flum de la Dynoe si que il furent dedenz absorbi et noié. Chron. de St Denis, ms. Ste Gen., [1274], fo116d (Gdf. et T.-L.). xvies. : Les gouffres de la mer de Libie absorbirent aulcunes nefz des Grecz. Boccace, Des nobles malh., [1515], XV, fo20 ro(Gdf.). Le roy Menelaus qui pas ne fut par tempeste absorby en la mer. Id., ibid. − Rem. S'absorber « s'engloutir », une seule attest. ds Gdf. : Dedens ceste mer horrible une chandelle de feu alumee nage sans afonder et celle qui est estainte incontinent se absorbit et va au fons. Traict. de Salem, ms. Genève 165, fo224 ro. B.− « Introduire dans sa bouche. » Attesté pour la 1refois 2emoitié du xiies. (cf. étymol. I 2). Aucune autre attest. av. le xviies. où il ne se dit plus qu',,en parlant des animaux voraces`` (Fur. 1690); ne subsiste pas apr. Trév. 1752 dans ce sens gén. et fort. C.− « Avoir raison de qqc. » (fig.), 1 ex., 2emoitié du xiies., cf. étymol. II a; un 2eex. ds St. Bern. 33, 39 (T.-L.). Dans les 2 cas, il s'agit de trad. de textes relig. lat. D.− « Détruire, anéantir » (au propre et au fig.). 1reattest. xiiies. (cf. étymol. II 2); disparaît au xvies. : xives. : Apres reviennent les communes Dont l'ost n'est pas trop assorbie. Guiart, Roy. Lign. 1306, 6602 (Gdf.). D'angoisse est l'enfant assorbi. Id., ibid., I, 3023. xves. : Qui (le fait de la marchandise) par les inconveniens dessusdiz, l'en y dit grandement estre adommagié et asorby. Ord., 1401, VIII, 490 (Gdf.). xvies. : [Un livre] A l'honneur est de la foy crestienne Pour assorber l'erreur Lutherienne. J. Bouchet, Epistres familieres du Traverseur, [1536], 47 (Hug.). II.− Hist. des sens et emplois attestés apr. 1789. − A.− Sém. I A « faire pénétrer en soi », sens atténué du sens fort originel. 1. 1reattest. prob. xvies., cf. étymol. I 2 « avaler (un liquide) », et aussi Cotgr. 1611. 2. xviies. Le mot est princ. empl. au fig., surtout en parlant des biens (il signifie alors « consumer » et s'emploie péjor., cf. Ac. 1694 ,,il se prend le plus souvent en mal``), mais aussi en parlant de toute chose qui peu à peu est engloutie par une autre ou se perd dans une autre : Ce goinfre a absorbé tout son patrimoine. Fur. 1690. La voix est absorbée dans les voutes. d'Ablancourt (Fur. 1701). La question de l'infaillibilité de l'Église absorbe toutes les autres controverses. Claude (Fur. 1701). 3. xviiies. Il subsiste dans tous ces emplois, mais est aussi empl. « au propre », en parlant d'un élément liquide, et il entre dans la lang. sc. et techn. : Les sables, les terres sèches et légeres absorbent les eaux de la pluye en un moment. Ac. 1718. Absorber, Se dit aussi, En parlant des couleurs, des sons, des odeurs, des saveurs. Le noir absorbe toutes les autres couleurs. (...) Le goust de l'ail absorbe le goust de toutes les autres choses. Ac. 1718. − Rem. Emplois sc. et techn. Ils sont cités ci-dessous dans l'ordre chronol. de leur apparition. Chim., 1reattest. ibid., subsiste : On dit en Chymie, que, Les alcalis absorbent les acides, pour dire, qu'Ils en émoussent la pointe, (...), qu'ils en suppriment l'activité. Jard., attest. ds Trév. 1752 (mais le sens est à peine techn.) : Se dit (...) des branches gourmandes qui naissent sur les arbres fruitiers, et qui ôtent aux autres branches la plus grande partie de la nourriture dont elles ont besoin. Il faut être très-soigneux de retrancher les branches gourmandes, crainte qu'elles n'absorbent la substance nécessaire pour nourrir le reste du corps de l'arbre. Phys., 1reattest. xviiies., subsiste : La disposition des corps à réfléchir les rayons d'un certain ordre et à absorber tous les autres. Voltaire, Lettres philosophiques, 16 (DG). − Rem. Autre emploi techn. en peint. (attesté ds Lar. 20eet Lar. encyclop., cf. sém.). B.− Sém. I B. Ce sens apparaît avec une certaine vitalité à partir du xviiies., comme un emploi profane dér. de l'emploi relig. (constr. avec prép. dans ou en), qui lui-même est un emploi fig. du sens « engloutir »; cf. Bossuet, Or., 10 ds Littré : Cette récompense nous absorbe tout à fait en Dieu. xviiies. : Absorbé dans ses spéculations, il devait naturellement être et indifferent pour les affaires et incapable de les traiter. Fontenelle, Newton (Littré). − Rem. Le part. passé adjectivé est très usité dans ce sens, surtout à partir du xviiies. (cf. Ac. 1718 à 1798, Trév. 1752 et 1771, et sém.; le sens mod. profane est tout à fait acquis lorsque la prép. dans est remplacée par la prép. par). C.− Sém. II. S'absorber. Attesté dès le xvies. au sens phys. (cf. étymol. I 2), cet emploi connaît à partir du xixes. une plus grande vitalité au fig.; paraît dér. du sens noté ci-dessus sous B, mais avec maintien de la constr. avec les prép. dans ou en.
STAT. − Fréq. abs. litt. : 1 476. Fréq. rel. litt. : xixes. : a) 1 873, b) 1 738; xxes. : a) 2 459, b) 2 267.
BBG. − Chesn. 1857. − Gramm. t. 1 1789.