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SUBSTANTIF, -IVE, adj. et subst. masc.
A. − GRAMMAIRE
1. Adjectif
a) Vx. Qui exprime la substance, l'existence; qui relève de la catégorie de la substance. La forme substantive ou nominale renferme toujours l'idée d'existence; car, dire qu'une idée a tel nom, est nommée de telle manière, c'est dire implicitement qu'elle est, qu'elle existe (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 67).
Nom substantif (p. oppos. à nom adjectif). Nom signifiant une substance ou un être ayant une existence propre. Quelques grammairiens ont défini le nom substantif, un mot qui signifie une substance (Dem.1802).
Verbe substantif (p. oppos. aux autres verbes (verbes attributifs) exprimant l'accident). Verbe être considéré comme exprimant l'existence d'une substance, indépendamment de tout attribut. L'oreille française (...) [a] exigé mal à propos que la lettre s ne se prononçât point dans le monosyllabe est, troisième personne singulière du verbe substantif (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 125).
b) Qui a rapport au nom. Synon. nominal.Proposition substantive. Les constructions substantives diffèrent des constructions verbales qui sont les plus ordinaires (...). La construction substantive offre le moyen d'exprimer sans verbe, une notion d'existence, ou d'état (...). La construction substantive offre aussi le moyen d'exprimer l'action, indépendamment de toute notion verbale (Dagn.1965).
2. Subst. masc.
a) Vx. Mot désignant une substance, ce qui existe essentiellement (supra 1 a nom substantif). L'infinitif n'est, pour ainsi dire, pas un mode du verbe; c'est un vrai substantif. C'est le nom par lequel on désigne et le verbe lui-même et l'état qu'il exprime (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 53).L'esprit (...) aboutit (...) à trois espèces de représentations: 1 les qualités, 2 les formes ou essences, 3 les actes. À ces trois manières de voir correspondent trois catégories de mots: les adjectifs, les substantifs et les verbes, qui sont les éléments primordiaux du langage. Adjectifs et substantifs symbolisent donc des états (Bergson, Évol. créatr., 1907, p. 303).
b) Unité du lexique caractérisée par des traits formels (marques du genre et du nombre, combinaison avec des morphèmes spécifiques qui la déterminent en exprimant des modalités particulières: articles, démonstratifs, possessifs, etc.) et correspondant sémantiquement à la constitution d'une classe d'objets. Synon. nom.Substantif masculin, féminin; substantif au singulier. Il n'emploie presque jamais les substantifs convenables; il les remplace par deux ou trois mots omnibus: « Vous voyez ce truc? C'est absolument comme un machin... » Et il s'étonne, si l'on ne comprend pas (Duhamel, Journal Salav., 1927, p. 74):
Maugham raconte que lorsqu'il était jeune il avait écrit un récit sans adjectifs. J'eus la même idée en 1923. Sous l'influence de la Bible, j'écrivis une assez longue histoire où les substantifs disaient ce qu'ils avaient à dire et se tiraient d'affaire comme ils pouvaient sans le secours de mots qui les qualifiassent. J'obtenais ainsi des phrases d'une nudité exemplaire à mes yeux. Green, Journal, 1949, p. 319.
Substantif verbal. Substantif dérivé d'un verbe. Trousse, substantif verbal de trousser (tortiare), est devenu en anglais truss et nous est revenu drosse (terme de marine) (Gourmont,Esthét. lang. fr.,1899,p. 84).
B. − CHIM., adj. [En parlant d'un colorant] Qui peut être fixé directement sur les fibres textiles sans l'intervention d'un mordant (d'apr. Duval 1959).
Prononc. et Orth.: [sypstɑ ̃tif], fém. [-i:v]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1365 subst. gramm. (Psautier de Metz, 72ods F. Apfelstedt, Lothringischer Psalter, p. 3); b) 1550 verbe substantif (Meigret, Traité de la gramm. fr., éd. F.-J. Hausmann, p. 22, 7); 2. a) fin xives. adj. « constant, sûr » (Eustache Deschamps, Œuvres, V, 223, 13 ds T.-L.) − déb. xvies. au sens de « substantiel, matériel » (v. Gdf.); b) 1845 chim. couleurs substantives (Besch.). Empr. au lat. tardifsubstantivus (dér. de substantia, v. substance) « substantiel, qui a une existence réelle, qui existe par lui-même » chez les aut. chrét. (dep. le iiies., v. Blaise Lat. chrét.) et en gramm. usité par Priscien dans l'expr. verbum substantivum pour qualifier le verbe être quand il n'est pas empl. en tant qu'auxil., terminol. reprise au xiies. par les grammairiens et les logiciens (v. Thurot, pp. 177-179). Fréq. abs. littér.: 168.
DÉR.
Substantivement, adv.a) Philos. En tant que relevant de la substance, qu'appartenant à la substance. J'ai dû reconnaître qu'il est absurde de parler du « toi » et de prendre ainsi substantivement ce qui est au fond la négation même de toute substantialité (G. Marcel, Journal, 1923, p. 293).b) Gramm. En tant que substantif, avec la valeur d'un nom. α) [Corresp. à supra A 2 a] Il faut (...) dans chaque rejet et dans chaque attribut (...) énoncer d'abord l'idée principale, puis celle qu'on y ajoute. Or, dans tout sujet, cette idée principale est un nom, ou une phrase prise substantivement qui par-là même devient le nom d'une idée (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 178). β) [Corresp. à supra A 2 b] Adjectif pris substantivement. On insiste peu, la plupart du temps, sur la distinction entre le nombre pris adjectivement (trois fantassins) et le nombre pris substantivement (trois de l'infanterie) (Gds cour. pensée math., 1948, p. 359).− [sypstɑ ̃tivmɑ ̃]. − 1reattest. 1606 (J. Masset, Acheminement à la lang. fr. (à la suite de Nicot) p. 10 a: ces pronoms possessifs, Mien, tien... sont aussi pris substantivement); de substantif, suff. -ment2*.
BBG.Blanche-Benveniste (C.), Chervel (A.). Rech. sur le syntagme substantif. Cah. Lexicol. 1966, t. 9, no2, pp. 3-37. − Cf. bbg. nom.