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LIBERTINAGE, subst. masc.
A. − [Correspond à libertin A]
1. Cour. Conduite de celui qui a des mœurs très libres, qui s'adonne sans retenue aux plaisirs de la chair. Un libertinage effréné; camarades de libertinage. Parmi les emportements sensuels de son amour, il y avait tout à la fois des tendresses de jeune fille et du libertinage de courtisane (E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 216).Le peintre s'est amusé à cette transposition d'une société élégante et frivole, qui pare encore son libertinage des voiles légers du sentiment (Nolhac, Boucher,1907, p. 57).La république de Sade n'a pas la liberté pour principe, mais le libertinage (Camus, Homme rév.,1951, p. 57):
1. Ah! monsieur, vous commencez bien plus tôt que mon père cette carrière de libertinage, de prodigalité qui déshonore un père de famille, qui diminue le respect des enfants, et au bout de laquelle se trouvent la honte et le désespoir. Balzac, Cous. Bette,1846, p. 235.
P. méton. Acte libertin. Il causait avec elle des amants qu'elle avait, sollicitait le récit de ses libertinages, et même il finissait par y trouver plaisir (Rolland, J.-Chr., Foire, 1908, p. 708).
2. Vx. Attitude de celui qui refuse les contraintes, les sujétions. (Dict. xixeet xxes.).
3. Vieilli ou littér. Attitude de celui qui refuse le dogmatisme des croyances établies ou officielles et en particulier celui de la religion et la contrainte de sa pratique. [Théodore Jouffroy] aimait de la religion justement ce que les athées par libertinage en détestent : sa règle austère et son enseignement vertueux (Bourget, Essais psychol.,1883, p. 55):
2. Le libertinage n'est pas, comme on l'a trop longtemps soutenu, l'attitude tapageuse et paradoxale de quelques jeunes fous. C'est un vaste mouvement où confluent les tendances les plus diverses, les courants d'idées les plus puissants de l'Europe intellectuelle (...). Le libertin n'admet qu'une faculté de connaître, la raison, organe de la critique individuelle. Il l'oppose fortement à l'autorité et à la tradition. A. Adam, Théophile de Viau et la libre pensée fr. en 1620, Paris, Droz, 1935, p. 432.
B. − [Correspond à libertin B]
1. Caractère de ce qui appartient au libertin, de ce qui est inspiré par le dérèglement des mœurs. Comme ce libertinage invisible de ma pensée ne pouvait choquer l'austérité de mes mœurs, je m'y livrais sans remords (Sand, Lélia,1833, p. 202).Dès que la luxure de la Renaissance s'annonça (...) ce fut, avec le libertinage de la statuaire et de la peinture, le grand stupre des basiliques (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 153).
2. Vx. Caractère de ce qui dénote le refus des contraintes, l'absence de gêne, le goût de l'aventure. Libertinage d'une vie; libertinage d'opinion, de sensibilité. Cet écrivain s'abandonne au libertinage de son imagination. Un libertinage d'esprit qui ne laisse approfondir aucun sujet (Littré).C'est par tout le dessin, un très heureux et très habile libertinage de crayon (Goncourt, Ét. art,1893, p. 133).Ça été lui [Michel-Ange] qui a introduit le libertinage dans l'architecture par une ambition de faire des choses nouvelles et de n'imiter aucun de ceux qui l'ont précédé (Lemonnier, Art fr. Louis XIV,1911, p. 127):
3. ... on m'apporte des bouts d'étrennes. (...) ces trompettes d'un sou, ces bonbons à corset de dentelle, (...) ces odeurs de colle, ces parfums de vanille, ce libertinage du nez et cette audace du tympan, ce brin de folie, (...) ah! comme c'est bon, une fois l'an! Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 69.
P. anal. ou au fig. Ici, je laisse à d'autres l'ordre et la mesure. C'est le grand libertinage de la nature et de la mer qui m'accapare tout entier (Camus, Noces,1938, p. 16).
Prononc. et Orth. : [libε ʀtina:ʒ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1603 « attitude de celui qui s'est affranchi des croyances religieuses » (Peleus, Actions forenses, 139, 161 ds Delb. Notes mss); 2. 1611 « licence de mœurs » (Cotgr.); v. aussi W.H. Lemke ds St. fr., no58, p. 58; 3. 1680 « indépendance, refus de toute sujétion » (Sév., Lettre à Mmede Grignan, éd. M. Monmerqué, t. 6, p. 460). Dér. de libertin* aux sens 2 et 3; suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 151. Bbg. Lemke (W.H.). Libertin : from Calvin to Cyrano. St. fr. 1976, t. 20, pp. 58-60. - Quem. DDL t. 12. - Rizza (C.). Théophile de Viau : libertinage e libertà. St. fr. 1976, t. 20, pp. 430-462.