Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
LECTURE, subst. fém.
A. − [Correspond à lire I A]
1.
a) Action de lire, de déchiffrer visuellement des signes graphiques qui traduisent le langage oral. Lecture à haute voix, mentale, silencieuse. Le seul danger est qu'une licence n'en amène une autre et que l'orthographe ne devienne tellement personnelle que la moindre lecture exige un travail de déchiffrement (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 71).
ENSEIGN. [Matière de l'enseignement élémentaire] Livre de lecture; écriture et lecture. Alors, j'entendis et je vis qu'un exercice de lecture au tableau était déjà en train, dans la classe des grands, éclairée sur la cour et séparée de celle-ci (Frapié, Maternelle,1904, p. 24).Un premier accessit de lecture (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 206).
SYNT. Apprentissage de la lecture par des méthodes analytiques ou globales, mixtes, gestuelles, synthétiques ou phonétiques.
PSYCHANAL. Erreur, faute de lecture. Dans les erreurs de lecture, nous nous trouvons en présence d'une situation psychique qui diffère nettement de celle des lapsus de la parole et de l'écriture (Freud, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1923, p. 82).
b) Fait de savoir lire. Jusqu'ici, et depuis la plus haute antiquité, la lecture et l'écriture étaient les seuls modes d'échange comme les seuls procédés de travail et de conservation de l'expression par le langage (Valéry, Variété III,1936, p. 48).
2. Déchiffrage de toute notation.
Lecture d'une carte. On me rase avec cette histoire de certificat militaire. On en a reçu le programme. (...) la gymnastique, mouvements, boxe, etc... et la lecture de la carte d'état-major (Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1907, p. 231).
MUS. Lecture d'un morceau de musique, d'une partition. Reconnaître, à lecture et à audition, la tonalité d'un fragment sans altérations chromatiques dans les modes classiques et le mineur (Enseign. mus., 1, 1950, p. 14).
En partic.
Lecture labiale, lecture sur les lèvres. ,,Observation faite par une personne sourde des mouvements articulatoires et faciaux qui accompagnent le langage parlé pour arriver à sa compréhension`` (Kamen. 1972). Synon. labiolecture (s.v. labio-).
Lecture tactile. Lecture pratiquée par les aveugles qui se servent de livres imprimés en relief (Ds Greimas-Courtés 1979).
Lecture de pensée. Fait de lire la pensée cachée de quelqu'un en observant ses manifestations musculaires involontaires (ds Piéron 1973).
B. −
1.
a) [Correspond à lire I B] Action de prendre connaissance du contenu d'un texte écrit pour se distraire, s'informer. Lecture favorite; lecture d'un auteur, d'un écrivain, d'un poète; être absorbé, enfoncé, plongé dans la lecture d'un journal, d'un livre; un livre d'une lecture entraînante. La lecture des romans fausse l'imagination des jeunes personnes du sexe en leur créant une nature humaine idéale qui désenchante les relations communes de famille, de société (Maine de Biran, Journal,1816, p. 126).Je m'absorbai dans la lecture de l'affiche et j'évitai de me retourner (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 132):
1. Le couple donc, − deux hommes, − a sonné tout à l'heure à ma porte, alors que, confiant dans la trève mondaine du dimanche, j'étais plongé dans la lecture de Bajazet, tragédie turque de M. Racine. Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 60.
Lecture cursive*.
[Sans compl.] La première lecture garde trop de passivité. Le lecteur y est encore un peu un enfant, un enfant que la lecture distrait. Mais tout bon livre à peine achevé doit être immédiatement relu. Après l'esquisse qu'est la première lecture, vient l'œuvre de lecture (Bachelard, Poét. espace,1957, p. 38).
BIBLIOTHÉCON. Près d'un milliard d'ouvrages était consacré aux bibliothèques de lecture publique (Masson, Salvan, Bibl.,1961, p. 92).
Locutions
Cabinet de lecture. Lieu où moyennant un abonnement, on peut lire ou emprunter des livres. Dumouchel prit, en leur nom, un abonnement à un cabinet de lecture (Flaub., Bouvard, t. 1, 1880, p. 120).
Salle de lecture. C'est à la bibliothèque de Saint-Pétersbourg, hiver 1905. La grande salle de lecture est silencieuse comme un tombeau (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 103).
Salon de lecture. Salon-bibliothèque.
ENSEIGN. Lecture rapide. L'expression « lecture rapide » désigne en fait la lecture efficace moderne; cette efficacité porte sur : la vitesse de lecture; la compréhension du texte lu; la mémorisation du texte lu (d'apr. Commun. 1971). La Lisibilité et la Lecture Rapide ne visent nullement à brimer écrivains et lecteurs, mais au contraire à leur permettre de communiquer sans déformation, ni entrave (F. Richaudeau, La Lisibilité, Paris, Denoël, 1969, p. 141).
RELIG. [Portant sur les textes de l'Écriture, de la Vie des Saints que l'on lit pour soi ou à haute voix en public] Une heure d'oraison, une demi-heure de lecture spirituelle, le chemin de la croix (Dupanloup, Journal,1855, p. 178).
b) Arg. Être en lecture. [En parlant d'une prostituée] ,,Être occupée avec un client`` (Esn. 1966).
2. [Correspond à lire IB2] Action de porter à la connaissance d'une (ou plusieurs) personnes le contenu d'un texte.
a) Action de lire un texte à quelqu'un pour le distraire, l'informer. Donner lecture; faire la lecture à qqn d'une lettre, d'un livre. Hélène ouvrait sa boîte à couleurs, préparait sa toile et se mettait à peindre, tandis que Gérard lui faisait la lecture (Theuriet, Mariage Gérard,1875, p. 113).Il arrivait aussi que maman me demandât de poursuivre à haute voix la lecture commencée pour moi seul (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 174).
b) Action de lire un texte à quelqu'un de manière officielle. Lecture d'un arrêt, d'une proclamation. Le jury ayant répondu affirmativement à toutes les questions posées, le président fit lecture de la sentence, qui condamnait Apolline à la peine capitale (Borel, Champavert,1833, p. 35):
2. ... les formalités, la lecture du code, les questions posées, la signature des pièces, furent expédiées si rondement, qu'ils se regardèrent, se croyant volés d'une bonne moitié de la cérémonie. Zola, Assommoir,1877, p. 436.
En partic., domaine du théâtre.Examen d'une pièce par un comité. C'est notre lecture à la Comédie-Française,... Déjà! C'est pour après-demain (Goncourt, Journal,1865, p. 159).
Comité de lecture. Il est plus difficile pour vous d'être reçu par le théâtre que par le public. Le vieux comité de lecture vaincu, tout est dit (Hugo, Corresp.,1862, p. 383).
DR. CONSTITUTIONNEL. ,,Dans la terminologie parlementaire, discussion d'un projet ou d'une proposition de loi par une assemblée`` (Jur. 1971). Le conseil de la République examine, pour avis, les projets et propositions de loi votés en première lecture par l'Assemblée Nationale (Doc. hist. contemp., Constitution, 1946, p. 185).
3. Ce qui est lu. Avouez franchement, mon cher sénateur, que vous voulez me séduire et m'embarquer dans vos lectures favorites (J. de Maistre, Soirées St-Pétersbourg, t. 1, 1821, p. 229).À vous deux, vous aviez conçu un projet, inspiré peut-être de vos lectures d'enfant (Mauriac, Mal Aimés,1945, p. 151):
3. Et pourtant, avec un peu de recul, on se prend à aimer cela; en songeant que ç'a été la lecture d'une époque naïve, superficielle, élégante et insupportable! Rivière, Corresp. [Alain-Fournier], 1907, p. 278.
Avoir, prendre de la lecture (fam.). ,,Avoir, prendre de quoi lire`` (Rob.).
Le plus souvent au plur. Bonnes, mauvaises, saines lectures. Il y a de bonnes lectures. Ne pas se croire obligé de tant lire, de tout lire (...). Il y a de mauvaises lectures : peste à éviter (...). Un mauvais livre, un mauvais journal suffisent à perdre une âme, beaucoup d'âmes (Marcel1938).
4. Savoir, culture tirée des lectures. Que d'expériences, de faits, de lectures! Quelle érudition, quelle perspicacité (Flaub., Corresp.,1864, p. 4).
C. − Moderne
1. Manière de comprendre, d'interpréter un texte, un événement. Lecture plurielle. Dans le mal, comme dans le rêve, il n'y a pas de lectures multiples. D'où la simplicité des criminels (S. Weil, Pesanteur,1943, p. 27).
2. SÉMIOTIQUE LITTÉR. ,,Mise en œuvre d'un ensemble de procédures d'analyse portant sur un texte donné`` (D.D.L. 1976).
D. − TECHNOLOGIE
1. ACOUSTIQUE
Lecture rapide. ,,Passage à vitesse accélérée d'une bande magnétique enregistrée sans qu'elle cesse d'être compréhensible`` (Radio 1972).
Lecture au son. ,,Déchiffrage d'un texte en code morse par différenciation de signaux audibles`` (Électron. 1963-64).
Lecture d'enregistrement. Reproduction des sons enregistrés sous leur forme originale. Lecture par le pick-up (cf. Rob.;Électron.1963-64).
Tête de lecture (d'un électrophone). Lecteur terminé par un bras de lecture et par une pointe de lecture, constituée par une aiguille ou un cristal en contact avec le sillon du disque (cf. Rob. Suppl. 1970; ds Lar. Lang. fr.).
Têtes de lecture, d'enregistrement, d'effacement (d'un magnétophone). ,,Circuits magnétiques qui impressionnent ou sont impressionnés par des supports d'enregistrements magnétiques`` (Électron. 1950). Défilant à la bonne vitesse, il ne faut pas pour autant que la bande se balade à son gré devant les têtes de lecture (Que choisir?avr. 1981, no161, p. 20).
2. INFORMAT. Acte de lire un support informationnel pour en extraire le contenu afin de le transcrire sur un autre support, de le coder, de le traiter par algorithmes ou programmes, ou de l'éditer en clair. Lecture directe, magnétique, optique (Bureau 1972). V. magnéto-lecture s.v. magnéto-.
Prononc. et Orth. : [lεkty:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. 1. Ca 1350 « instruction, enseignement » (Gilles li Muisis, Poésies, éd. K. de Lettenhove, I, 106); 2. ca 1380 « texte liturgique » (Jeh. des Preis, Geste de Liege, 38632 ds Gdf.); 3. id. « savoir acquis en lisant » (Id., ibid., 6502 ds Gdf.); 4. 1445 « action de lire, à haute voix » (Livre Roisin, éd. Brun- Lavainne, 415), 1561 « action de lire, pour soi » (J. Grevin, Gelodacrye, éd. L. Pinvert, p. 344); 5. 1676 « ce qu'on lit » (Mmede Sévigné, Lettres, éd. M. Monmerqué, t. 5, p. 43); 6. 1741 « action de déchiffrer toute espèce de notation (ici la musique) » (M. Corette, Méthode de violoncelle, 1); 7. 1789 « chacune des discussions auxquelles est soumise un projet de loi » (Règl. du 29 juillet ds Brunot t. 9, 2, p. 778); 8. 1959 « première phase de la reproduction des sons enregistrés » (Électron.). II. 1717 « discours, sermons » (Nouv. de la République des Lettres, p. 295 ds Barb. Infl., pp. 16-17); 1795 « conférence » (De La Tocnaye, Promenade autour de la Grande Bretagne, 194, ibid.) I empr. au lat. médiév. lectura « lecture, études, érudition, commentaire juridique » (xiveds Nierm.). II empr. à l'angl. lecture « conférence » (1536 ds NED), de même origine que le français. Fréq. abs. littér. : 5 671. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 7 250, b) 9 097; xxes. : a) 7 838, b) 8 342. Bbg. Dossiers de mots... Néol. Marche. 1979, no11, p. 43 (s.v. lecture magnétique), p. 44 (s.v. lecture optique). - Maulnier (Th.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 133-134.