Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
DIATRIBE, subst. fém.
A.− RHÉT. ANC. Genre littéraire consacré à la prédication morale, pratiqué d'abord par les philosophes de l'école cynique, se caractérisant par des dialogues avec un interlocuteur fictif, l'emploi des procédés de la rhétorique et le mélange du sérieux et du plaisant :
1. Un de ces disciples [d'Épictète], Arrien, nous a conservé sous le nom de Diatribes (ou Entretiens) un grand nombre de propos du maître : (...) conformément au genre de la diatribe déjà pratiqué par les cyniques, exhortations véhémentes adressées au disciple pour qu'il se détourne de la vie aliénée dans la passion et se convertisse à la sagesse. P. Aubenque dsEncyclopaedia Universalis,Paris, t. 6, 1968, s.v. Épictète.
B.− P. ext.
1. Vieilli. Dissertation critique sur un ouvrage, un point de doctrine. Mon impertinente diatribe sur les formes savantes (J. de Maistre, Corresp.,t. 3, 1808-10, p. 267).La diatribe de Napoléon Landais sur le livre moderne (Claudel, Corresp.[avec Gide], 1910, p. 126).
2. Écrit ou discours dans lequel on attaque, sur un ton violent et souvent injurieux, quelqu'un ou quelque chose; critique violente. Une diatribe contre qqn, qqc. Synon. pamphlet, libelle.Il improvisait de véhémentes diatribes contre les parlementaires (Duhamel, Maîtres,1937, p. 206).La discussion fait place aux diatribes et trop souvent, hélas, l'argument à l'insulte (Chazelle, Diplom.,1962, p. 53):
2. Il [Thiers] m'a dit : − [...] Cent journaux me traînent tous les matins dans la boue. Mais (...) je ne les lis pas. − Je lui ai répondu : − C'est précisément ce que je fais (...) Lire des diatribes, c'est respirer les latrines de sa renommée. Hugo, Choses vues,1885, p. 276.
SYNT. Partir, se lancer, se jeter dans une diatribe; grande, longue, violente; une diatribe injurieuse.
Prononc. et Orth. : [djatʀib]. Demi-longueur du [i] ds Passy 1914. Ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1558 sans indication de sens (S. Fontaine, Histoire catholique de nostre temps, 1576 ds Fr. mod. t. 5, p. 74); 1638 « étude, dissertation critique » (J. Chapelain ds Hunter); 1764 « discours injurieux » (Voltaire, Dict. phil. Libelle ds Littré). Empr. au b. lat.diatriba « entretien, discussion » (gr. δ ι α τ ρ ι ϐ η ́ « passe-temps, conversation » et en partic. « entretien philosophique »). Fréq. abs. littér. : 93.