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-MENT1, suff.
Suff. formateur de subst. masc. à partir d'un rad. verbal et parfois d'un adj. ou d'un subst.
A. − [Le subst. exprime une action, un processus]
1. [Le subst. correspond à un verbe trans. ou à l'emploi trans. d'un verbe; le compl. éventuel du subst. correspond gén. au compl. d'obj. du verbe]
a) [L'action exprimée par le subst. n'affecte pas la nature de l'obj. sur lequel elle porte]
[Le compl. désigne le plus souvent un inanimé concr.] V. acheminement, chargement, débarquement, dénombrement, établissement, franchissement, maniement, paiement, remplacement, renoncement.
[Le compl. désigne le plus souvent une pers.] V. hébergement, logement, rapatriement, rançonnement, tutoiement.
b) [L'action exprimée par le subst. évoque un changement d'état, de condition de l'obj. sur lequel elle porte]
[L'action porte le plus souvent sur une chose] V. abaissement, assainissement, blanchiment, bouleversement, comblement, débrouillement, démembrement, effacement, empierrement, endommagement, (en)gazonnement, nettoiement, peuplement, ravinement, traitement.
Rem. Alluvionnement a pour base le subst. alluvion; remembrement a pour base le subst. membre, d'apr. démembrement.
[L'action porte le plus souvent sur une pers.] V. abrutissement, anoblissement, assujettissement, dénigrement, empoisonnement, emprisonnement, endoctrinement, envoûtement, étranglement, licenciement, pervertissement.
Rem. Quelques subst. (correspondant à des verbes trans.) ont une var. en -age de même sens ou avec spécification des emplois (v. -age IC).
2. [Le subst. correspond à un verbe intrans. ou pronom. ou à l'emploi intrans. ou pronom. d'un verbe; le compl. éventuel du subst. correspond gén. au suj. du verbe, agent de l'action ou siège de l'événement]
a) [L'action ou le processus exprimé par le subst. n'implique pas de transformation, de changement de nature] V. assoupissement, avènement, endormissement, étincellement, miroitement, scintillement, rougeoiement, verdoiement.
[Le subst. exprime un mouvement] V. avancement, ballotement, bondissement, cheminement, écoulement, giclement, jaillissement, remuement, ruissellement, tournoiement, vacillement.
[Le mouvement est propre à une pers.] V. accoudement, accroupissement, agenouillement, boitement, cillement et clignement (d'yeux), dandinement, pelotonnement, prosternement, trémoussement, trépignement.
[Le subst. exprime la production d'un bruit, d'un cri (et, p. méton., ce bruit, ce cri lui-même)]
[La production du bruit est due à une chose] V. clapotement, craquement, crépitement, ferraillement, grincement, grondement, raclement, roulement, tintement, vrombissement.
[La production du bruit, du cri est le fait d'un animal] V. aboiement, bêlement, beuglement, coassement, hennissement, jappement, miaulement, pépiement, piaffement, rugissement.
[Le subst. évoque la production d'un bruit humain ou une manière de parler] V. balbutiement, bégaiement, bougonnement, bredouillement, chuchotement, fredonnement, marmonnement, reniflement, ricanement, vagissement, zézaiement.
Rem. Un certain nombre de subst. s'emploient aussi bien pour une chose, un animal, une pers., ainsi hurlement, sifflement.
b) [Le subst. exprime une transformation ou une évolution (d'une chose ou d'une pers.) se déroulant d'elle-même] V. adoucissement, affermissement, amuïssement, dépérissement, développement, épaississement, fléchissement, gauchissement, rapetissement, réchauffement, vieillissement; blanchissement, bleuissement, rosissement, rougissement, verdissement.
B. − [Le subst. exprime un état: résultat d'une action ou d'un processus d'évolution; il correspond surtout à un emploi passif du verbe]
1. [Le subst. exprime l'état d'une chose] V. bombement, cloisonnement, délabrement, enchevêtrement, encombrement, ensoleillement, épuisement, gonflement, hérissement, isolement, raffinement.
2. [Le subst. exprime l'état d'une pers.]
a) [sur le plan physique] V. endolorissement, engourdissement, enrouement, essouflement, étourdissement, évanouissement, fourmillement, harassement, rassasiement, soulagement.
b) [son état, son attitude sur le plan moral, sentimental, intellectuel] V. affolement, agacement, ahurissement, attendrissement, contentement, déchirement, découragement, écoeurement, émerveillement, énervement, étonnement, ravissement.
[Le subst. exprime une qualité ou un trait de caractère] V. acharnement, attachement, désintéressement, détachement, dévouement, entêtement.
Rem. Certains subst. exprimant un état ont pour base un adj.: enneigement b enneigé, sous-développement b sous-développé, surpeuplement b surpeuplé; aveuglement b aveugle, désoeuvrement b désoeuvré, enjouement b enjoué.
C. − [Le subst. désigne une chose concr. ou abstr.]
1. [La base est un verbe]
a) [Le subst. exprime le plus souvent le résultat de l'action] V. amoncellement, assortiment, bâtiment, chargement, détachement, enfoncement, lotissement, pavement, placement, rebondissement, rendement.
[Le subst. désigne un acte, un ensemble d'actes] V. acquiescement, agissements, applaudissements, consentement, errements, raisonnement, remerciement.
[Le subst. désigne un bruit, un cri (supra A 2 a)]
b) [Le subst. exprime le moyen, l'instrument de l'action ou le suj. de l'action] V. accompagnement, assaisonnement, cuirassement, déguisement, divertissement, embêtement, encouragement, enjolivement, pansement, rafraîchissement, renseignement.
[Le subst. désigne une faculté] V. discernement, entendement, jugement, sentiment.
c) [Le subst. désigne un lieu] V. accotement, emplacement, établissement, logement.
Rem. Dans certains subst. la base verbale est de moins en moins ressentie, ainsi arrondissement, département, garnement, gisement, parlement. Ameublement, assentiment, battellement viennent de verbes disparus aujourd'hui. Événement vient du lat. evenire sur le modèle de avènement, lui-même dérivé de l'anc. verbe avenir.
2. [La base est un subst., gén. préfixé] V. appontement, embranchement, empiècement, enrochement, entablement, piètement.
Rem. gén. 1. Les dér. en -ment ont dans de nombreux cas des valeurs variables et le même subst. peut désigner une action et un état ou une action et une chose, ou correspondre à l'emploi trans. et à l'emploi intrans. d'un même verbe. 2. On peut noter à côté d'eux a)de nombreux empr. au lat., venant de subst. en -mentum: argument, détriment, élément, excrément, filament, fondement, instrument, médicament, nutriment, pigment, piment, sacrement, sédiment, tourment; b)quelques empr. à l'ital.: appartement, compartiment; c) à l'angl.: désappointement; d) à l'ar.: truchement.
Morphologie A.-ement s'ajoute au rad. des verbes du 1eret du 3egroupe même s'il est terminé par une voyelle, ainsi battement, changement, dénouement, éternuement, gréement, licenciement (sauf dans agrément, châtiment, braiment, où il y a eu amuïssement du -e-) et au rad. des subst. et des adj. L'adjonction du suff. -ement entraîne une transformation du rad. .y > i dans les verbes en -yer: les formes -ayement, -oyement, ainsi bégayement, déployement (ou parfois -aîment, -oîment, ainsi atermoîment, flamboîment) ont disparu au profit des formes en -aiement, -oiement. Ac. 1932 ne note plus enrayement, étayement mais enraiement, étaiement. Grasseyer cependant donne grasseyement. .Transformation de [ə] ou [e] en [ε], se traduisant graphiquement par -è-: achèvement, dégrèvement; affrètement, blèsement, règlement. Rem. Dans abrégement, allégement, hébétement, la graph. ne correspond plus à la prononciation. .Dans les dér. des verbes en -eler, -eter, [ε] se traduit graphiquement par -è- (p. ex. écartèlement, décèlement, démantèlement, halètement) ou par un redoublement de consonne (p. ex. amoncellement, bossellement, ensorcellement, morcellement). Il y a hésitation dans cisèlement/cisellement, cliquètement/cliquettement, craquèlement/craquellement, craquètement/craquettement, martèlement/martellement. .Assourdissement de la consonne finale du subst. dans piètement. B.-issement (syll. «inchoative» -iss- + suff. -ement) est la forme des dér. des verbes du 2egroupe: blanchissement (v. aussi infra blanchiment), gauchissement et de quelques verbes du 3egroupe: accroissement, bruissement (a remplacé l'anc. bruiement), connaissement, endormissement (à côté de endormement). C.-iment 1. Remplace -ement. La forme médiév. sentement a donné sentiment (sous l'inf. de sentir, senti, et peut-être de l'ital. sentimento). De même dissentement, ressentement, fournement ont donné dissentiment, ressentiment, fourniment (peut-être sous l'infl. de l'ital. furnimento). 2. Sous l'infl. de ces mots, des dér. en -iment ont été créés à partir de verbes en -ir: assortiment, blanchiment, pressentiment. On trouvait en a. fr.: amortiment, baniment, enchériment (cf. Nyrop t. 3 1936, § 412). Blanchiment pourrait aussi venir de l'a. fr. blanchier avec amuïssement de-e-. Productivité. -ment a perdu de sa vitalité au profit du suff. -age pour désigner des opérations techn. sauf dans le domaine écon.: financement date du xixes.; barrement (d'un chèque), intéressement, investissement (dans son emploi en écon.) du xxes. Il garde une certaine vitalité dans ses autres emplois; on peut citer parmi les créations nouvelles: a) au xixes.: affairement, ahurissement, apitoiement, assouplissement, chambardement, conditionnement, décuplement, déraillement, emballement, embourgeoisement, encanaillement, fonctionnement, jacassement, rancissement, sifflotement; b) au xxes.: actionnement, apparentement, défoulement, enneigement, louvoiement, positionnement, ressourcement, tiédissement. Les créations à partir de subst. sont peu nombreuses et datent en majorité des xixeet xxes.: au xixes.: alluvionnement, empiècement; au xxes.: piètement, remembrement.
Prononc.: [-mɑ ̃]. Étymol. et Hist. -ment vient du suff. lat. -mentum qui s'ajoutait à un rad. verbal pour former des dér. exprimant le résultat de l'action exprimée par le verbe (p. ex. frangere > fragmentum) ou les moyens, l'instrument de cette action (p. ex. alere > alimentum, ornare > ornamentum). Le fr., dès les premiers temps, partant des formes de la 1reconjug., a considéré la voyelle -a- comme appartenant au suff. qui devient -amentum et donne -ement (cf. Darm. 1877, p.77). Dès le lat. pop. tardif et en fr., le suff. est utilisé pour former des noms d'action. Bbg. Bruneau (Ch.). N. créés au moy. du suff. -ment. In: [Mél. Orr. (J.)]. Manchester, 1953, pp.22-33. _ Brunet (É.). Le Vocab. fr. de 1789 à nos jours d'après les données du TLF. Genève-Paris, 1981, t.1, pp.431-435. _ Dubois (J.). La Trad. de l'aspect et du temps ds le code fr. Fr. mod., 1964, t.32, pp.24-26. _ Lüdtke (J.). Prädikative Nominalisierungen mit Suffixen im Französisch. Tübingen, 1978, pp.94-108. _ Merk (G.). La Vitalité des suff. nominaux, du lat. au fr. R. Ling. rom. 1970, t.34, pp.194-223. _ Pouradier Duteil (F.). Trois suff. nominalisateurs. Tübingen, 1978, pp.142-158.