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ÉPOUVANTABLE, adj.
A.− Qui suscite ou qui est de nature à susciter de l'épouvante. Cris, évocations, histoires, hurlements, scènes, spectacles, tableaux, visions épouvantables. (Quasi-)synon. affreux (cf. ce mot A), effroyable (cf. ce mot A), horrible, terrifiant; anton. rassurant.Une paix (...) qui, plus épouvantable que la plus épouvantable guerre, glacera d'effroi l'univers (France, Bergeret,1901, p. 332).L'éclat de rire se transforme en un épouvantable cri de désespoir (une voix unique) (Claudel, Parab. festin,1926, p. 1103).Emmanuel fut pris d'une espèce de frémissement. Car subitement il avait cru comprendre une chose épouvantable, horrible, qui surpassait l'imagination, choquait la raison, et pourtant semblait contenter l'homme (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 387):
1. Armand se taisait comme s'il n'eût rien compris à ces menaces déguisées, mais il devenait tout froid, terrifié, avec le seul espoir que sa mère ne s'aperçût pas qu'il la devinait (...). Il regagnait sa chambre avec la terreur du petit jour. Au matin, le réveil épouvantable le jetait à l'école avec des yeux qu'on remarquait. Aragon, Beaux quart.,1936, p. 53.
SYNT. Accidents, calamités, cataclysmes, catastrophes, chaos, chutes, ténèbres épouvantables; cauchemar épouvantable.
[Avec l'idée de vive réprobation morale] Qui suscite la répulsion, l'horreur. Atrocités, carnages, combats, crimes, cruautés, dépravations, forfaits, massacres, supplices épouvantables. (Quasi-)synon. abominable (cf. ce mot I A), affreux (cf. ce mot A 2), atroce (cf. ce mot A), monstrueux.Je ne pleurai pas sur le sort de cette malheureuse créature, si brillante aux yeux du monde et si épouvantable pour qui lisait dans son cœur (Balzac, Gobseck,1830, p. 411).C'est un grand malheur! Quel malheur épouvantable! (Duhamel, Notaire Havre,1933, p. 229):
2. En une nuit l'inviolabilité de la loi, le droit du citoyen, la dignité du juge, l'honneur du soldat, ont disparu. D'épouvantables remplacements ont eu lieu; il y avait le serment, il y a le parjure; il y avait le drapeau, il y a un haillon; il y avait l'armée, il y a une bande... Hugo, Hist. crime,1877, p. 153.
B.− P. ext.
1. Souvent p. hyperb. [Pour exprimer un jugement de valeur] Très mauvais, très désagréable, inquiétant. Avoir une mine épouvantable; chemin, froid, pluie, tempête, temps épouvantable. (Quasi-)synon. abominable (cf. ce mot II), affreux (cf. ce mot A 3 a), détestable, exécrable, insupportable.Pour en finir avec cet énervement, avec cette épouvantable inaction (Cocteau, Machine infern.,1934, I, p. 27).Il eut un haut-le-cœur, un vomissement épouvantable, qui le plia en deux (Van der Meersch, Invas. 14,1935, p. 182):
3. Puissent du moins nos architectes ne pas introduire sur le quai d'Orsay le style barbare dont ils ont donné (...) sur l'avenue des Champs-Élysées, un épouvantable exemple!... France, Riquet,1904, p. 83.
SYNT. Être dans un état, une situation, des circonstances épouvantable(s); avoir une vie, une existence épouvantable; odeur, puanteur épouvantable; décoration, façade, mobilier épouvantable; admonestations, sanctions épouvantables.
2. [L'idée superl. seule subsiste] Extrême, extraordinaire, excessif (en grandeur, en quantité, en intensité, etc.). Difficultés, emmerdements, encombrements épouvantables; besoin, envie, tentation épouvantable. Notre-Dame de Paris se promènerait la tête haute dans la nef du milieu, qui est d'une élévation épouvantable (Gautier, Tra los montes,1843, p. 328).Il y a une épouvantable profondeur dans la première idée venue (Baudel., Curios. esthét.,1867, p. 285).En dépit de mes efforts une pitié épouvantable venait noyer mon grief (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 325):
4. La dormeuse remua doucement, et se pelotonna contre le ventre de l'homme. Une épouvantable tendresse s'empara d'Edmond, avec la peur de bouger. Dire qu'elle rouvrirait ses yeux, qu'elle reprendrait son assurance et son détachement. Aragon, Beaux quart.,1936p. 379.
SYNT. Bruit, clameurs, fracas, détonations, tintamarre, tumulte, vacarme épouvantable(s); choc, cohue, désordre, mêlée épouvantable; chaleur, confusion, débauche, dépense, énergie, vitesse épouvantable; frayeur, frousse, panique, peur, terreur épouvantable.
C.− Emplois affectifs, princ. dans la lang. parlée
1. Constr. impers. emphatique. C'est épouvantable, il est épouvantable de, etc. C'est terrible de, c'est horrible de, c'est affreux de. C'est épouvantable comme je l'aime! (Bourdet, Sexe faible,1931, III, p. 408).
2. Emploi subst. à valeur de neutre. C'est ce que je me demande, Armand! C'est là l'épouvantable! Mon mari d'hier n'est pas là! (Giraudoux, Lucrèce,1944, III, 3, p. 161).
Prononc. et Orth. : [epuvɑ ̃tabl̥]. Ds Ac. 1694, s.v. espouventable. Noter cependant que dans les ex. on écrit -van-. Ds Ac. 1718, s.v. espouvantable. Ds Ac. 1740-1932 sous la graph. mod. on se rappelle que jusqu'au xviies. les graph. an et en pour le son [ɑ ̃] ont alterné (cf. Bourc.-Bourc. 1967, § 61 II). Étymol. et Hist. 1remoitié xiies. « qui cause de l'épouvante » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 75, 6 : Tu espowentables ies); p. hyperb. 1663 « mauvais, affreux » (Molière, Critique de l'École des femmes, 5 ds Rob.). Dér. du rad. de épouvanter*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 1 616. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 868, b) 3 215; xxes. : a) 3 237, b) 1 608.