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ÉPICE, subst. fém.
A.− Gén. au plur. Substance d'origine végétale, aromatique ou piquante, dont on se sert pour assaisonner les mets. Une pincée, une pointe d'épices. Coupez votre carpe en filets ou à l'ordinaire, par tronçons; mettez-les dans une casserole avec sel, poivre, poudre d'épices fines, trois clous de girofle (Gdes heures cuis. fr., Grimod de La Reynière, 1838, p. 158).Des épices, muscade, gingembre, girofle, cannelle et réglisse (Faral, Vie St-Louis,1942, p. 175).La viande que Didace voulait fortement relevée d'épices, d'ail et de gros sel (Guèvremont, Survenant,1945, p. 45):
1. ... épices et aromates, sous ces titres trop généraux s'abritaient non seulement les condiments de la gourmandise mais aussi tous les adjuvants des extases religieuses et tous les éléments de la pharmacopée : c'étaient les narcotiques, les baumes, les poisons, (...) les aphrodisiaques, les diurétiques... Morand, La Route des Indes,1936, p. 13.
Pain* d'épice(s). « Le pain d'épices » est un aliment dont les éléments constitutifs essentiels sont la farine (...) et un sucre autre que du sucre ordinaire (...) le tout additionné ou non d'épices ou d'aromates (Brunerie, Industr. alim.,1949, p. 19).
Rem. ,,Dans le pain d'épice (...) d'épice reste au sing. comme une sorte de qualificatif dont la valeur originelle est oubliée`` (Dupré 1972).
[P. réf. à la couleur du pain d'épice] Il lui aurait plu assez : un grand brun, sec et leste, tout nerfs et tout muscles, avec un visage de pain d'épice (Pourrat, Gaspard,1930, p. 100).
B.− Au fig. Ce qui ajoute du piquant à un sentiment, à une situation. Le désir. Présent, c'est bien en lui, il me semble, que j'aurais puisé, sans effort, le sens de notre rendez-vous de ce soir, l'épice, le danger qui lui faisait défaut (Colette, Naiss. jour,1928, p. 50):
2. ... le plaisir et l'amour du mal ne sont parfaits que grâce au piquant de la contradiction intérieure et à la saveur du fruit défendu, comme pour ces filles galantes qui ont l'épice d'un prie-dieu. Blondel, L'Action,1893, p. 7.
C.− HIST., au plur. Présents que les plaideurs faisaient aux juges. Évêque, on veut sa dîme, et bailli, ses épices (Hugo, Âne,1880, p. 342).
Rem. On rencontre ds la docum. épicéen, enne, adj. Cette religion épicéenne vient d'une conviction profonde, et peut-être sera-t-elle partagée par ceux qui voudront lire l'analyse physiologique à laquelle nous allons soumettre la personne et la figure de l'épicier (Balzac, Œuvres div., t. 2, 1830-35, p. 11).
Prononc. et Orth. : [epis]. Ds Ac. 1694-1932. Enregistré au plur. ds Fér. 1768. Étymol. et Hist. 1. Ca 1140 plur. « substances aromatiques » (Pèlerinage de Charlemagne, éd. E. Koschwitz, 211); 2. 1245 « friandises sucrées servies après le repas » (G. de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 1343 [cf. 1335, 1337, alemandiers ... figuier ... datier]); cf. 1365-66 plur. espices confites (Compte de la D. d'Anjou, A.N. KK 241, fo11 vods Gdf. Compl.); 3. av. 1454 « présent fait au juge d'un procès » (Procès de Jacq. Cuer, Ms, p. 15 ds La Curne); 1512 (Edit de Louis XII, art. 44 ds Laurière). Empr. au lat.species proprement « espèce » signifiant en b. lat. « denrée; épice, drogue ». Fréq. abs. littér. : 250. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 139, b) 484; xxes. : a) 402, b) 438. Bbg. Darm. Vie 1932, p. 58. − Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Fr. mod. 1963, t. 31, p. 299.