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SOUVENT, adv.
A. − [Marque que le procès a lieu dans un grand nombre d'intervalles temporels où il peut se produire] À maintes reprises dans un laps de temps limité. Synon. fréquemment.Je pense souvent à ces grands contrastes qu'établissent les différentes nuances de la société (Krüdener, Valérie,1803, p. 148).Elle... s'agite trop, me bouscule souvent, me vanne dans l'air pattes réunies deux par deux, s'énerve à me caresser, rit haut de moi, imite trop bien ma voix... (Colette, Dialog. bêtes,1905, p. 21).
B. − [À l'intérieur des cas possibles déjà circonscrits, notamment quand l'énoncé a une valeur gén.] Dans la plupart des cas, d'ordinaire; en général; de manière générale. Ces hospices de mon pays, ouverts aux malheureux et aux foibles, sont souvent cachés dans des vallons (Chateaubr., Génie,t. 1, 1803, p. 422).Mius devient habile à hybrider certaines fleurs; et j'ai pu le convaincre enfin que, dans les planches de semis obtenus, les variétés les moins robustes donnaient souvent les plus belles fleurs (Gide, Journal,1910, p. 301).
Le plus souvent. [Indique la plus fréquente parmi plusieurs possibilités] Je doute que son affection pour moi soit bien vive; comme j'étais le plus souvent en pension, elle n'a guère eu le temps de me connaître (Gide, Faux-monn.,1925, p. 944).
Proverbes
On a souvent besoin d'un plus petit que soi. [Ils] montrèrent, dès le premier jour, une sorte de bienveillance, déclarant qu'il fallait s'entr'aider, que l'union fait la force, qu'on a souvent besoin d'un plus petit que soi, etc. (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 243).
Souvent femme varie, bien fol qui s'y fie. [Proverbe sur l'inconstance des femmes, attribué par Brantôme à François Ier] Le cœur de la femme est une énigme dont le roi François Iera écrit le mot sur les vitraux de Chambord: Souvent femme varie, bien fol est qui s'y fie (Hugo, M. Tudor,1833, 3ejournée, 1repart., 2, p. 143).
C. − [Précédé d'un adv. de quantité] Dans un an ou 18 mois, je prendrai un logement à Paris. J'irai plus souvent (Flaub., Corresp.,1852, p. 402).La baronne de Richtoffen, l'a admirablement soigné pendant trois mois. Depuis ce temps, il lui a écrit très souvent et elle lui écrit très souvent aussi (Gyp, Souv. pte fille,1927, p. 124).
Le plus/le moins souvent possible; aussi (peu) souvent que possible. Le plus/le moins/fréquemment possible. Il faut que je retourne le plus souvent possible au Louvre: les tableaux me donnent un maximum de bienfaisant bonheur (Du Bos, Journal,1921, p. 24).C'est le besoin premier de la femme, vivre le plus souvent possible avec ses bras nus, son ventre nu, ses jambes comme avec celles d'une tierce personne (Giraudoux, Sodome,1943, II, 4, p. 109).
Plus souvent! (fam.). Jamais, en aucun cas; sûrement pas. « Viens te promener », dit Brunet. « Plus souvent ! » Il s'enroule dans ses couvertures et ferme les yeux (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 228).
Plus souvent que/le plus souvent que (pop., vieilli). [Pour marquer la dénégation, le refus de faire ou d'envisager qqc.] Allez (...) chez M. le préfet, demandez-lui ses lettres et paquets (...). Le plus souvent que j'irai chez le préfet par son ordre! (Stendhal, L. Leuwen,t. 3, 1836, p. 172).J'ai eu beau lui dire vingt fois: « Jeune homme, je veux rester fille (...) c'est égal, il s'obstine (...) voilà trois mois que ça dure (...). Mais c'est comme s'il chantait. Plus souvent que je renoncerai à ma chère indépendance! (Labiche, Frisette, 1846, 1, p. 217).
Plus souvent qu'à son tour (fam., iron.). Très, trop souvent; plus souvent qu'il ne convient. Il est bien entendu qu'un soldat est aussi brave qu'insouciant, et grossier plus souvent qu'à son tour, et que plus il est grossier et que plus il est brave (Céline, Voyage, 1932, p. 114).
Rem. Souvent peut se trouver dans le champ de la négation (pas souvent, pas très souvent), l'idée est alors que le procès évoqué n'est pas fréq.: Vous ne venez pas souvent au Châtelet? − Jamais! (Goncourt, Journal, 1868, p. 457). Je n'ai pas souvent souhaité mourir (deux ou trois fois seulement) (Gide, Journal, 1932, p. 1144). Il peut aussi modifier un procès négatif, celui-ci est alors déclaré fréq. (souvent (...) pas): Pays où les maladies sont beaucoup moins nombreuses qu'en Europe, mais qui portent toutes à l'inflammation, et dont la plus commune ne laisse souvent pas huit jours aux malades (Baudry des Loz., Voy. Louisiane, 1802, p. 321).
Prononc. et Orth.: [suvɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. Ca 1050 (St Alexis, éd. Chr. Storey, 130; 236); déb. xiies. plus suvent (Benedeit, St Brendan, 48 ds T.-L.); 1538 le plus souvent (Est., s.v. plerumque); 1807 plus souvent que loc. conj. marquant le refus d'envisager quelque chose (Francis, Désaugiers, Moureau, Taconnet chez Ramponneau, 5 ds Quem. DDL t. 19). Du lat. subinde « immédiatement après; successivement; souvent »; sur l'extinction progressive de saepe, devenue totale dès la Peregrinatio Aetheriae [381-388], v. Löfstedt, pp. 276-277. Fréq. abs. littér.: 25 551. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 45 079, b) 33 159; xxes.: 27 480, b) 35 906. Bbg. Blumenthal (P.). Zur kommunikativen Funktion von Adverbien und Umstandsbestimmungen im Frz. Rom. Forsch. 1975, t. 87, pp. 318-319. − Molinier (Ch.). Les Adv. de fréq. en fr. Lexique. 1982, no1, pp. 91-104. − Quem. DDL t. 19, 32. − Ruelle (P.). A. fr. et fr. mod. souvent. Mél. Le Gentil (P.). Paris, 1973, pp. 759-765. − Vet (C.). Temps, aspects et adv. de temps en fr. contemp. Genève, 1980, p. 143.