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SALIQUE, adj.
HIST. (Haut Moy. Âge). Qui appartient, qui est relatif aux Francs Saliens, aux Saliens. Ceux qui ne pillent pas ne savent que gémir, Et, tremblant comme au temps des empereurs saliques, Adorer une châsse et baiser des reliques! (Hugo, Burgr., 1843, p. 64).
Loi salique. Recueil des coutumes nationales saliennes, rédigé en latin à l'époque de l'invasion de la Gaule, revu officiellement sous Charlemagne, et qui contient essentiellement les tarifs de composition pécuniaire en cas de délits privés, des règles de procédure et de droit privé. Pour la vie d'un esclave domestique, on donnait de quinze à trente-cinq sous d'or (...), pour un Romain propriétaire cent sous, et le double pour un Frank ou tout autre barbare vivant sous la Loi Salique (Thierry, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 6).V. composition ex. 9.
En partic. Titre LIX de abodis de la Loi Salique, excluant les femmes de la succession à la terra salica [terre salique, v. infra] et invoqué par les juristes du xives. pour régler la succession au trône de France en en excluant non seulement les filles mais les parents par les femmes. Sans les exclusions de la Loi Salique, toutes particulières à nos aïeux, le même souverain aurait commandé, dès le quatorzième siècle, à la France et à l'Angleterre (A. de Broglie, Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 251).Son cousin, le comte Raymond III de Tripoli, aurait eu toutes les qualités nécessaires pour recueillir le lourd héritage; mais, la Loi Salique ne jouant pas ici, ses droits ne venaient qu'après ceux des deux sœurs de Baudouin IV, Sibylle et Isabelle (Grousset, Croisades, 1939, p. 213).
Terre salique (lat.: terra salica). Terre venue des ancêtres par opposition à la terre récemment acquise, faisant partie du patrimoine familial, qui doit être transmise telle quelle à la génération suivante par le chef de famille et dont les filles n'héritaient pas puisqu'à leur mariage elles passaient définitivement dans la famille de leur époux. Le royaume, patrimoine du roi, est partagé comme un patrimoine ordinaire. Les filles en sont exclues, parce que la coutume franque les écarte de la terre salique; mais tous les fils, légitimes ou bâtards, viennent à la succession et partagent également (Fr. Olivier-Martin, Hist. du dr. fr., 1984 [1950], p. 39).
Prononc. et Orth.: [salik]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1390 loy salique (Jean de Montreuil, Responses du roi de France ds Opera, III, p. 77, in Perspectives médiév., juin 1987, n o13, p. 71 et p. 78, note 32); 2. a) 1586 François Saliques (Le Loyer, Spectres, 1repart., p. 370); b) 1690 terre salique (Fur., v. aussi s.v. lex). Empr. au lat. médiév.salicus, lex salica (v. Nierm.), dér. de Salii, v. salien2. On note vers 1371-75: loy [...] dicte salica (Raoul de Presles, Cité de Dieu, livre III, chap. 21 d'apr. Perspectives médiév., n o13, p. 78, note 31). Fréq. abs. littér.: 41.