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PRÉLUDER, verbe
A. − Empl. intrans., MUS. Essayer sa voix ou son instrument par un prélude dans le ton du morceau à exécuter; exécuter l'introduction à une pièce de musique, à une pièce de danse, ou à une manifestation solennelle. Préluder agréablement, savamment, par quelques accords. Ce musicien prélude pour prendre le ton (Ac.1798-1878).Enfin il s'arrêta au piano, se prit à préluder avec frénésie et à chanter, à demi voix, L'Estudiantina (Borel, Champavert, 1833, p.176).Elle était assise au piano (...). Après avoir préludé pendant quelques instants, elle se mit à jouer une des plus charmantes compositions de Louis Lacombe, Le soir (Sandeau, Sacs, 1851, p.61):
1. Des musiciens, de ceux qui courent les rues en Italie, et qui parfois sont excellents, vinrent planter leurs contre-basses sous les fenêtres de la Fausta: après avoir préludé, ils chantèrent assez bien une cantate en son honneur. Stendhal, Chartreuse, 1839, p.212.
[P. méton. du suj.] Les vêpres étaient terminées; l'harmonium préluda encore et toutes les voix des nonnes s'élevèrent (...), chantant le vieux Noël: Il est né le divin enfant (Huysmans, En route, t.1, 1895, p.94).
P. anal. Mais bien que le foehn rageur bousculât fleurs et nuages, on apercevait le rouge-gorge préludant sous son bouquet [d'un pommier du Japon] (Jouve, Trag., 1922, p.119).
Préluder par.Exécuter (tel morceau) pour commencer; faire les premières mesures. (Dict. xxes.). V. infra B 1 a, constr. plus usuelle.
B. − Empl. trans. indir. Préluder à (littér.)
1. [Le suj. désigne une pers.]
a) MUS. Préluder à... par.Exécuter des accords, des improvisations, un prélude servant d'introduction à une pièce musicale. Les bohémiennes préludaient à leurs chants par quelques accords et les choeurs prirent l'attention de tout le monde (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p.95).Maintenant elle tient l'orgue de la chapelle chaque dimanche et prélude au chant des cantiques par de courtes improvisations (Gide, Symph. pastor., 1919, p.920).
b) P. anal. S'exercer préalablement à faire quelque chose en s'essayant à un exercice plus facile; faire une chose qui en prépare, en annonce une autre. Synon. s'entraîner à, se préparer à, s'essayer.Nous avons préludé à nos désastres de 1870 par l'infériorité de notre effort intellectuel (Bourget, Essais psychol., 1883, p.40):
2. Nos critiques français, qui n'ont étudié que le monde grec et latin, ont peine à comprendre que le christianisme ait été d'abord un fait exclusivement juif. Le christianisme est à leurs yeux l'oeuvre de l'humanité entière, Socrate y a préludé... Renan, Avenir sc., 1890, p.281.
2. [Le suj. désigne une chose] Précéder en annonçant, en constituant les préliminaires, le début. Synon. annoncer, augurer, préparer, présager.Éclairs qui préludent à un orage; frissons qui préludent à une fièvre. Il y eut un moment de silence, la brusque accalmie, grosse d'angoisse, préludant à l'exercice périlleux d'un gymnaste (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, 1ertabl., 2, p.32).C'était comme, au travers d'une foule innombrable, ce bourdonnement qui prélude à l'étouffement total du bruit, dans la suspension de l'attente (Bernanos, Soleil Satan, 1926, p.144).Une réflexion désobligeante, qui eût préludé fâcheusement au débat nécessaire qu'il méditait depuis la veille (Aymé, Jument, 1933, p.52).
Prononc. et Orth.: [pʀelyde], (il) prélude [-lyd]. Ac. 1694 et 1718: pre-; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. 1657 «commencer, faire une chose comme essai pour en venir à une autre plus importante» (J. Loret, La Muse historique, 24 mars, 314 ds Quem. DDL t.7); 1725 préluder à qqc. (Fontenelle, Eloge du czar Pierre 1erds Littré); 2. 1673 «essayer sa voix, par une suite de tons différents avant de chanter» (Molière, Malade imaginaire, Premier intermède); 3. 1788 «précéder» (Fér. Crit.). Empr. au lat. praeludere «se préparer à jouer». Fréq. abs. littér.: 150.