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MEUTE, subst. fém.
A. − VÉN. Troupe de chiens courants spécialement dressés pour la chasse à courre. Meute féroce, hurlante; meute pour le cerf, pour le lièvre; lâcher, réunir la meute. Haletant comme une meute qui force le sanglier dans sa bauge (Hugo,N.-D. Paris,1832, p.475):
1. − L'automne (...) c'est la forêt tout entière et le cor retentit. Taïaut! taïaut! la meute aboie; − les cerfs se sauvent. Promenons-nous sous les grands bois. − La chasse accourt; − elle est passée; − avez-vous vu les palefrois? le son du cor s'éloigne, s'éloigne dans les bois. Gide,Tentative amour.,1893, p.83.
Chiens de meute. Chiens qu'on découple les premiers pour attaquer. On «appuie» des chiens de meute avec la voix, et le geste quand la voix ne suffit pas (Clemenceau,Iniquité,1899, p.295).
Cerf, lièvre... de meute. Cerf, lièvre... sur lequel on a lancé la meute. Tous les chasseurs peuvent et doivent crier le vlau: 1 quand ils sont sûrs (...) que c'est sur le lièvre de meute (La Hêtraie,Chasse, vén., fauconn.,1945, p.156).
Clefs de meute (vx). ,,Les meilleurs chiens d'une meute, qui servent à conduire les autres, et à les redresser`` (Ac. 1835, 1878). Au fig., fam. Clef (ou plus ordinairement chef) de meute. ,,Homme qui a beaucoup de crédit dans sa compagnie, dans son parti`` (Ac. 1835, 1878).
B. − P. anal., p. plaisant. Bandes de chiens (ou d'autres animaux familiers) qui s'attachent aux pas d'une personne. Cette pauvre vieillarde amoureuse, je rêvais ce matin que (...) toute la meute de ses petits chiens noirs (...) me déchiraient le bas de mon pantalon (Goncourt,Journal,1891, p.91).
C. − P. anal. ou au fig., péj., souvent dans un cont. métaph.
1. Bande, troupe de personnes qui harcèlent quelqu'un pour en obtenir quelque chose ou qui s'acharnent à sa poursuite pour lui nuire, le perdre. Meute de créanciers, d'envieux. La meute poursuivait toujours Eugénie et ses millions; mais la meute plus nombreuse aboyait mieux, et cernait sa proie avec ensemble (Balzac,E. Grandet,1834, p.230).L'Évangile nous montre le Christ traversant la meute de ses calomniateurs, et continuant droit son chemin, comme s'il n'avait rien entendu (Bremond,Hist. sent. relig.,t.3, 1921, p.206).
2. Ensemble de choses qui poursuivent, qui harcèlent quelqu'un. La meute déchaînée des épouvantes l'avait poursuivi de ses abois (Zola,Bête hum.,1890, 46):
2. ... quand leur dernier écu est mort et enterré, ils [les bohèmes] recommencent à dîner à la table d'hôte du hasard où leur couvert est toujours mis, et, précédés d'une meute de ruses, braconnant dans toutes les industries qui se rattachent à l'art, chassent du matin au soir cet animal féroce qu'on appelle la pièce de cinq francs. Murger,Scènes vie boh.,1851, p.12.
D. − SCOUTISME. Unité formée de louveteaux. La meute porte un foulard à ses couleurs ou, après accord, aux couleurs de la Troupe de scouts à laquelle elle est rattachée (Fédération des Éclaireurs de France,Règlement intérieur,Paris, éd. des «Éclaireurs de France», 1931, p.70).Toutes leurs cérémonies [des louveteaux] font vivre un épisode du Livre de la Jungle. Le mieux est de suivre le texte d'assez près. Mais chaque meute créera sa tradition, aménagera la cérémonie (...). Ce sera le secret de la meute, l'un de ses trésors (Les Éclaireurs de France,Cérémonial,Paris, 1946, p.87).
Prononc. et Orth.: [mø:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 muete «groupe de chiens courants dressés pour la chasse» (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 27); ca 1200 meute (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 9332); 2. 1819 «bande, troupe de gens acharnés à la poursuite, à la perte de quelqu'un» (Boiste). D'un lat. movita, fém. subst. de *movitus, lat. class. motus, part. passé, refait sur le rad. de movere «mouvoir» (cf. lat. médiév. movita «soulèvement, expédition», v. Du Cange, a. it. motta «mouvement; éboulement d'une masse de terre», a. esp. muebda «mouvement; foule»). Du xiieau xvies., meute a aussi signifié «soulèvement, émeute, expédition» (cf. émeute, mutin). Fréq. abs. littér.: 483. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 483, b) 762; xxes.: a) 551, b) 365. Bbg. Pottier (B.). Fr. mod. 1955, t.23, p.235.