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LOTIR, verbe trans.
A. −
1. Vieilli. Partager un ensemble de choses en lots. Des libraires ont acheté cette bibliothèque en commun, ils vont la lotir entre eux (Ac.1798-1878).
Au fig. Je suppose mes facultés de perception et d'intellection telles qu'elles sont aujourd'hui en moi, car ce sont elles qui lotissent le réel, elles qui découpent les faits dans le tout de la réalité (Bergson,Évol. créatr.,1907, p. 367).
Rare. Faire un lot de certains objets, de certaines marchandises. Ah! ces énormes chapeaux de Lantelme, assez, assez! Qu'elle les lotisse! (Colette,Ces plais.,1932, p. 197).
Emploi abs. Acheter par lots. Les rôtisseurs (...) ont exclusivement le droit de lotir, c'est-à-dire d'acheter en gros (Alm. des gourmands,1806, 155 ds Quem. DDL t. 1).
En partic., vx. Partager une succession entre les divers héritiers. Lotir une succession. Lotir les effets d'une succession (Ac. 1798-1878).
2. URBAN. Partager un terrain en parcelles généralement dans l'intention d'y construire des habitations. Lotir une propriété, un parc (Ac. 1935). Nous avons été nous asseoir Ghéon et moi dans le grand parc d'Orsay, qu'on est sur le point de lotir (Gide,Journal,1914, p. 429).Nous suivions tous les deux les rues à lotir, sous la pluie (Céline,Voyage,1932, p. 120):
... le long des rues larges et aérées, leurs hangars alternaient avec des îlots de vieilles maisons, des jardins mutilés et des terrains à lotir. Martin du G.,Thib.,Été 14,1936, p. 21.
B. − Pourvoir quelqu'un d'un lot provenant d'une succession. Emploi pronom. réfl. Toute la succession étant à liquider, les propriétaires voisins auraient de quoi se lotir sans faire monter les mises à prix (Pourrat,Gaspard,1925, p. 9).
Prononc. et Orth.: [lɔti:ʀ], (il) lotit [lɔti]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xiies. «partager en lots» (Denis Piramus, St Edmund, 381 ds T.-L.); b) 1906 lotir un terrain (Pt Lar.); 2. a) av. 1615 «pourvoir quelqu'un d'un lot» (Pasquier, Recherches de la France, éd. de 1665, p. 94); b) 1666 fig. bien loti (La Fontaine, Contes ds Œuvres complètes, éd. H. Régnier, t.4, p. 299, 23). Dér. de lot*; dés. -ir.
DÉR. 1.
Lotissage, subst. masc.,rare. Action d'acheter ou de vendre par lots certains produits, certaines marchandises. Tous ces avantages ont déterminé, non seulement un grand nombre de consommateurs, mais même des pâtissiers du premier rang, qui n'ayant pas le droit de lotissage, ne peuvent acheter sur le carreau (Alm. des gourmands,1806, p. 157 ds Quem. DDL t. 2). [lɔtisa:ʒ]. Att. ds Ac. 1762-1878. 1resattest. a) 1723 «division d'une chose en diverses parts pour être tirées au sort entre plusieurs personnes» (Savary), b) 1762 «action de prendre au hasard dans un tas de minerai pulvérisé de quoi faire un essai» (Ac.); du rad. du part. prés. de lotir, suff. -age*.
2.
Lotisseur, subst. masc.,urban. Personne spécialisée dans le lotissement des terrains à bâtir. Trois lotisseurs viennent d'entrer en prison. On s'organise, cette transformation foncière locale n'échappe pas à Baryton. Il regrette amèrement de ne pas avoir su acheter d'autres terrains encore dans la vallée d'à côté vingt ans plus tôt (Céline,Voyage,1932, p. 519).La maison avait disparu. Sur le terrain, retaillé par les lotisseurs, croissaient de ces bicoques où le génie moderne se manifeste avec intempérance et, somme toute, naïveté (Duhamel,Terre promise,1934, p. 68). [lɔtisoe:ʀ]. 1reattest. 1292 lotisséeur «personne chargée de faire la division et l'attribution des lots» (Paris sous Philippe-le-Bel, Rôle de la Taille, éd. H. Géraud, p. 50b); du rad. du part. prés. de lotir, suff. -eur2*.
BBG. Darm. 1877, p. 83 (s.v. lotissage), p. 104 (s.v. lotisseur).