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HÂTER, verbe trans.
A. − Emploi trans.
1. Vieilli. [Avec un compl. désignant une pers.] Inciter (quelqu'un) à faire vite, à se presser, se dépêcher. Synon. presser.Charles d'Este ne tenait pas à terre, d'impatience; il grondait, hâtait ses gens (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 208).Les autres affligés, placés tout de suite après le cercueil (...) hâtaient les porteurs à voix étouffée (Toulet, J. fille verte,1918, p. 290).Vous excellez à hâter le client indécis, à le pousser adroitement dans le sens de son vœu (Arnoux, Roi,1956, p. 184).
Proverbe, vx. On l'a bien hâté d'aller. ,,On lui a fait une rude réprimande`` (Ac. 1835).
2. [Avec un compl. désignant un moment ou un événement] Rapprocher dans le temps. Synon. anticiper, avancer, brusquer, presser; anton. ajourner, différer, remettre, repousser, retarder.Hâter son départ, un voyage. La pensée ne lui venait même pas de hâter le mariage (Zola, Joie de vivre,1884, p. 888).Ce n'est pas assez que notre recherche soit vaine; chaque effort hâte notre fin (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 302) :
1. ... il faut que je campe devant moi, pour m'y conformer, mon rêve fait de tous les soupçons de beauté qui me troublent parfois jusqu'à me faire aimer la mort, parce qu'elle hâte le futur. Je suis un point dans le développement de mon être... Barrès, Homme libre,1889, p. 164.
Absol. Le comité demande une loi d'exception pour M. Necker. Le mot d'« exception » est fâcheux. Je ne sais pas s'il faut retarder, hâter (Staël, Lettres div.,1793, p. 460).
3. [Avec un compl. désignant un acte, une action] Rendre plus rapide, faire évoluer plus vite. Synon. accélérer, activer, dépêcher, expédier (fam.), précipiter, presser; anton. arrêter, freiner, paralyser, ralentir.Hâter le mouvement; hâter des préparatifs. Des soins hygiéniques, destinés à prévenir les complications et à hâter la cicatrisation des plaies (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 339).Il passa dans mon salon en me priant de hâter ma toilette (G. Leroux, Mystère ch. jaune,1907, p. 12) :
2. N'y a-t-il point dans le concours fortuit des choses, des circonstances qui déterminent, éloignent, hâtent, ou ralentissent l'effet de tel ou tel événement? C'est ce qu'il faut maintenant examiner. Chateaubr., Essai Révol., t. 2, 1797, p. 54.
En partic. Hâter le pas. Marcher plus rapidement. Synon. se presser.Comme les chevaux qui sentent l'écurie, je hâte le pas à l'approche de mon logis (A. France, Bonnard,1881, p. 279).Quand elle le voit si vieux, elle hâte le pas et se sauve (Renard, Journal,1908, p. 1178) :
3. J'entendais derrière moi le tintin du grelot pendu à son collier, un tintin qui s'accélérait et se ralentissait alternativement, selon que moi-même, plus ou moins, je hâtais le pas ou le modérais. Courteline, Gend. sans pitié,1899, 2, p. 160.
P. ext. [En parlant de plantes] En avancer la maturité ou l'éclosion. Synon. forcer.Les seringas que hâtait la chaleur (Colette, Duo,1934, p. 15).
B. − Emploi pronom.
1. Faire diligence, faire vite, aller vite. Synon. se dépêcher, s'empresser, se grouiller (pop.), se précipiter, se presser; anton. attendre, muser, traînasser, traîner.Hâtez-vous! Le juge avait compris qu'il ferait bien de ne pas se hâter, de ne rien risquer sans approbation préalable (Zola, Bête hum.,1890, p. 73) :
4. L'homme qui concentrait sur lui tous ces regards gravit lentement les marches de la tribune. Il promena un coup d'œil circulaire sur l'assemblée; il s'installa dans sa forteresse d'acajou, sans se hâter, avec la tranquillité voulue de l'acrobate... Vogüé, Morts,1899, p. 3.
Expr. proverbiale. Hâte-toi lentement. [Maxime gr. puis lat.] (Dict. xixeet xxes.).
Se hâter vers (suivi d'un compl. désignant un lieu).Profitant de mon silence, il se hâta vers son logis (Villiers de l'I.-A., Contes cruels,1883, p. 305).Il n'hésita pas une seconde; il se hâta vers la descente (Courteline, Ronds-de-cuir,1893, 5etabl., p. 197).
2. Se hâter de + inf.Synon. s'empresser (de), se presser (de).Se hâter de sortir, de terminer un travail. Je me hâte d'ajouter que je ne fais pas ici le procès de M. Boilvin qui a ni plus ni moins de talent que ses confrères (Huysmans, Art mod.,1883, p. 185).Hâtons-nous aujourd'hui de jouir de la vie! (Proust, Sodome,1922, p. 843) :
5. − Cette nuit tu m'accusais. Que t'ai-je dit? − Vous m'avez dit : attends la fin. − Eh bien, maintenant tu me remercies; et je te dis encore : attends la fin! Tu te pressais peut-être trop de m'accuser, tu te hâtes peut-être trop de me remercier. Hugo, Rhin,1842, p. 221.
3. Rare. Se hâter à
a) [Suivi de l'inf.] Les femmes se hâtaient derrière nous à lier les javelles (Bosco, Mas Théot.,1945, p. 141).
b) [Suivi d'un subst. désignant une action] Comme partout, il se hâte à la tâche, craignant de manquer de temps, d'être débordé par le travail (Pesquidoux, Livre raison,1932, p. 85).
Prononc. et Orth. : [ɑte] init. asp., (il) hâte [ɑ:t], je hâte [ʒ ə ɑ:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. a) Ca 1100 haster « faire diligence, s'empresser de » (Roland, éd. J. Bédier, 3445); b) 1160-74 haster « rendre plus prompt, faire dépêcher » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 3011); c) ca 1160 soi haster « se presser » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 5608) [ca 1100 attesté indirectement par soi ahaster « se hâter » (Roland, éd. J. Bédier, 2277; v. FEW, t. 16, p. 124b, note 3)]. Dér. de hâte*; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 3 699. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 5 833, b) 5 627; xxes. : a) 5 823, b) 4 227.