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GUIRLANDE, subst. fém.
A. −
1. Ornement de décoration, composé d'éléments divers (fleurs naturelles ou artificielles, motifs en papier découpé, etc.) liés en un cordon léger que l'on suspend en feston ou en couronne pour décorer une rue, une salle, etc. Guirlande lumineuse, de Noël; composer une guirlande; faire des guirlandes; orner de guirlandes. On n'y voit pas une guirlande aux murs, pas un bouquet sur le coin du comptoir (Colette, Naiss. jour,1928, p. 60).
[Suivi d'un compl. prép. indiquant la nature des éléments de compos.] L'établissement en fête était orné de girandoles, de guirlandes en veilleuses de couleur, de grappes de lumières (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Femme de Paul, 1881, p. 1226).Les guirlandes de fleurs en papier et de lampions coloriés, tendues au bord des trottoirs (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 39) :
1. Les avenues resplendissaient de guirlandes de lampions, d'arbre en arbre, à perte de vue. De quadruples cordons de lanternes colorées dessinaient les damiers du parterre, où çà et là, des arcs de triomphe en architectures de feux, arrêtaient la foule par pelotons. Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 2.
2. P. méton., B.-A. Représentation peinte, sculptée, d'une guirlande, généralement de fleurs ou de feuillages. Benassis avait complété cet ameublement (...) par deux consoles de bois à guirlandes sculptées (Balzac, Méd. camp.,1833, p. 54).La frise du rez-de-chaussée déroulait des mosaïques, une guirlande de fleurs rouges et bleues, alternées avec des plaques de marbre (Zola, Bonh. dames,1883, p. 762).La peau de la caisse [d'une batterie de jazz] portait cette inscription, au-dessous d'une guirlande peinte : « The Select's Jazz » (Nizan, Conspir.,1938, p. 96).
3. En partic. Garniture vestimentaire, de disposition analogue. Une robe de bal en poult-de-soie bleu avec (...) guirlande de volubilis roses (Mallarmé, Dern. mode,1874, p. 776).Un petit chapeau (...) : de la paille de riz, et rien qu'une guirlande de roses (Zola, Pot-Bouille,1882, p. 248).
B. − P. anal.
1. Disposition de végétation qui rappelle une guirlande. Guirlande de lierre. Sous le toit, régnait une guirlande de capucines et de pois de senteur (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 166).Une véranda que garnissaient des guirlandes de vanille (Loti, Mariage,1882, p. 113).La guirlande d'un cep et de ses pampres verts réjouit l'œil sur un mur (Pourrat, Gaspard,1922, p. 56).
2. Série d'objets, alignement de personnes évoquant une guirlande. Guirlande de danseurs, de pierreries; former une guirlande. La fontaine n'a pas non plus sa guirlande habituelle de villageoises, leurs bidons à la main (Amiel, Journal,1866, p. 366).On la voyait [la farandole] galoper en rond (...) dérouler à contre-lueur une guirlande d'ombres noires (Genevoix, Assassin,1948, p. 149) :
2. L'amphithéâtre courbait longuement au-dessus du parterre sa guirlande de diamants, de fleurs, de chevelures, de chairs, de gaze et de satin. A. France, Lys rouge,1894, p. 351.
Loc. à valeur adj. En guirlande(s). Disposé comme une guirlande. Le front vêtu De pierres gemmes en guirlande (Moréas, Cantil.,1886, p. 225).Les oignons en guirlandes (Samain, Chariot,1900, p. 53).
C. − Au fig.
1. LITT., vx. Recueil de poésies, de pièces musicales. Il s'était appliqué surtout à recueillir les trésors poétiques de ceux des Grecs qui allaient déjà être des Anciens, à en faire un bouquet et, comme on disait, une guirlande (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 5, 1846-69, p. 320).Le Liederkreis : « An die ferne Geliebte ». Cette guirlande de chants d'amour nostalgique (Rolland, Beethoven, t. 2, 1937, p. 545).
En partic. La Guirlande de Julie. Recueil de madrigaux composés en l'honneur de Mademoiselle de Rambouillet, dont chaque feuillet était orné d'une fleur peinte. La Guirlande de Julie, un peu fanée, est arrivée jusqu'à nous (Chateaubr., Rancé,1844, p. 17).Le recueil qu'on a des diverses pièces à sa louange [de Louise Labé] forme toute une guirlande qui est comme la célèbre guirlande de Julie (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 4, 1863, p. 301).
2. Gén. au plur. [Le compl. éventuel désignant un mode d'expr. littér., mus.] Ornements superflus. Synon. fioritures.Sainte-Beuve, qui dans l'étude sur Théophile Gautier a défendu ce que je nommerai l'entortillement critique, l'opinion cachée sous les guirlandes de la phrase (Zola, Doc. littér., Sainte-Beuve, 1881, p. 242).Il se prit à chanter, d'une voix grêle et agréable, en s'accompagnant au piano, avec des fantaisies, des accords, des guirlandes et des arabesques (Duhamel, Passion J. Pasquier,1945, p. 47).
Loc. Sans guirlandes. Sans enjolivements. Il me raconte ainsi ses faits et gestes, sans commentaires, sans guirlandes (Colette, Vagab.,1910, p. 248).
REM. 1.
Guirlander, verbe trans.,vx. a) Orner de guirlandes. Synon. usuel enguirlander. (Ds Littré, Rob.).b) Au fig. Enjoliver. Que je les étrangle! les fourbes qui chantent l'amour, qui le guirlandent et le mirlitonnent, qui le font un enfant joufflu (Borel, Champavert,1833, p. 225).
2.
Guirlandeur, euse, adj.,vx. Qui est d'une douceur flatteuse et affectée. Synon. mielleux.Il vous moule, ce costume! (...) Il ajouta, banal et « guirlandeur » : − Et c'est ce qu'il peut faire de mieux! (Gyp, Leurs âmes,1895, p. 55).La supérieure me déplut, avec ses manières guirlandeuses et son air papelard (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 82).
Prononc. et Orth. : [giʀlɑ ̃:d]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1403 guerlande « couronne de métal précieux » (Christine de Pisan, Dit de la pastoure, 1123 ds Œuvres, éd. M. Roy, t. 2, p. 258); 1540 Guirlande « chapelet de fleurs porté dans les cheveux » (N. Herberay des Essars, Premier Livre de Amadis de Gaule [trad. de l'esp.], éd. H. Vaganay, p. 1); 1549 girlande (Rabelais, Sciomachie ds Œuvres, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 401); 1553 ghirlande (Ronsard, Amours ds Œuvres, éd. P. Laumonier, t. 4, p. 87, var.). Empr. à l'ital.ghirlanda « couronne, surtout de fleurs ou de feuillages tressés », attesté dep. le xiiies. (Cronica fiorentina ds Batt.), lui-même prob. empr. à l'a. prov. guirlanda « couronne de fils d'or » (2emoitié xiiies. [date des mss], Bertran de Born d'apr. DEAF, s.v. garlande; aussi dér. guirlandar « affubler d'une coiffure », ca 1200, Blacatz, ibid.), d'orig. frq., comme l'a. fr. garlande (attesté du xiiieau xves., v. Gdf. Compl., T.-L. et DEAF) et l'a. prov. garlanda (aussi xiiie-xves., v. Rayn. et Levy Prov.) : à la base se trouve un a. b. frq. *wēra qui, vers l'an 800, serait devenu *weara (d'où garlande, -anda) et *wiara (d'où guirlanda), le sens étant fourni par l'a. h. all. wiara, wiera « bijou d'or fin que l'on portait sur la tête comme couronne ou ornement du heaume »; la formation de ces mots est complexe : il s'agirait de dér. en -anda (cf. lat. médiév. vivanda « nourriture ») d'un anc. verbe en -eler, -elar (cf. étinceler) formé sur a. b. frq. *wiarōn, *wierōn, dér. des deux subst. (v. FEW t. 17, pp. 574-575 et DEAF, loc. cit.). Cor., s.v. guirnalda a proposé une hyp. plus simple : garlande, -anda seraient issus par dissimilation de *garnande, -anda, dér. en -anda du verbe garnir* (peut-être déjà formés en frq. : v. Cor. t. IV, Adiciones), mais il lui faut recourir à l'explication peu convaincante d'un croisement avec d'autres mots tels que guinsalh « corde » ou guimpla « guimpe » pour expliquer l'a. prov. guirlanda. Pour la réfutation d'autres hyp., v. encore Cor. et EWFS2. Dans l'attest. supra 1540, le mot a peut-être été introduit par l'intermédiaire de l'a. esp. guirlanda (attesté dep. 1300 d'apr. Cor.). Fréq. abs. littér. : 586. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 887, b) 1 127; xxes. : a) 961, b) 553. Bbg. Hope 1971, p. 41, 149.