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GRABUGE, subst. masc.
A. − Fam. Discussion, querelle qui se manifeste bruyamment, violemment. Ginette est une sale bête, qui ne cherche que le grabuge et la douleur d'autrui (L. Daudet, Cœur et abs.,1917, p. 225).À Donzère, il [le pionnier] avait eu du grabuge et de la bisbille (Arnoux, Rhône,1944, p. 206).
P. ext. Remue-ménage, échauffourée qui en résulte. Ça va faire du grabuge; il va y avoir du grabuge. On n'aura pas ma peau, comme cela, sans grabuge, sans bagarre (Duhamel, Combat ombres,1939, p. 210).Tant qu'il n'y a pas de grabuge dans la rue (Vialar, Curée,1953, p. 119) :
Il y a du grabuge, là-bas, dans l'arrière-boutique (...). Ce sont des types qui se battent ou, plutôt, qui sont en train d'en tabasser un. Giono, Gds chemins,1951, p. 67.
B. − P. anal. Jeu de cartes. Jouer, faire un grabuge. Donne-moi des cartes, et jouons au grabuge, cela me distraira (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 270).Ma tante et ma mère travaillaient un grabuge ou un besigue, avec Anna qui était venue dîner (Gide, Si le grain,1924, p. 442).
Prononc. et Orth. : [gʀaby:ʒ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1526 gaburge « dispute, bagarre » (J. Balard, Journal, éd. Chaponnière, p. 44); 1536 grabuge (Délib. du conseil de la ville de Bourg ds J. Baux, Mém. hist. sur la ville de Bourg, I, 27 ds Gdf. Compl.). D'apr. P. Barbier (Misc. 4, no11), empr. au vénitien garbugio, correspondant à l'ital. garbuglio « tumulte, désordre, confusion » (dep. 2emoitié xves., Savonarole ds Batt.; cf. Rohlfs, § 280) qui est à l'orig. de garbouil, -ouille « querelle » (dep. 1536, Négoc. du Levant, I, 294 ds Barb., loc. cit.); cette hyp. est acceptée par REW3, no1386; EWFS2; DEI; Cor., s.v. garbullo; Hope, p. 200; le [y] de grabuge et la grande densité dans le Nord des formes dial. fr. (v. FEW t. 16, p. 760) font cependant difficulté. L'ital. garbuglio est prob. déverbal de l'a. ital. garbugliare « embrouiller, bouleverser, troubler » (dep. xvies., I. Pitti ds Batt.), composé de bugliare « s'agiter » (dep. xives.; altération du dial. septentr. boglire pour bollire « bouillir ») et d'un 1erélém. qui pourrait être gargagliare « faire du bruit, crier » (dep. xives.; dér. de la racine onomat. garg-, cf. gargouiller; v. Batt.). W. von Wartburg (FEW t. 16, p. 770), qui refuse l'orig. ital. de grabuge pour des raisons phonét., voit dans ce mot une modification, par substitution de suff. (d'apr. déluge*), de grabouille, déverbal de grabouiller, lui-même empr., non pas à l'ital., mais au m. néerl. crabbelen « griffonner » (déjà Haust, s.v. grabouyî; pour l'adaptation de -elen en -ouiller, v. gribouiller) : cependant cette hyp., qui s'accorde avec les nombreuses formes dial. du Nord, fait difficulté, tant du point de vue sém. que de celui de la localisation des plus anc. attest. de grabuge et garbouille. Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 226, pp. 290-291; t. 3 1972 [1930], p. 114, 309, 312, 321. - Wind 1928, p. 179, 206.