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CRAMPE1, subst. fém.
A.−
1. Forte contraction involontaire, spasmodique, douloureuse et paralysante de certains muscles ou groupes de muscles, généralement de courte durée et souvent due à un trouble fonctionnel (fatigue, trouble métabolique, vasculaire, etc.). Crampe musculaire; avoir une crampe au bras, au mollet; être pris de crampes; les membres noués, tordus de crampes. Il avait (...) des crampes, des spasmes et des élancements dans les flancs (A. France, Chemise,1909, p. 171).Elle ne pouvait répondre. Une crampe lui serrait le gosier, l'étranglait (Martin du Gard, Thib.,Été 1914, 1936, p. 175):
1. On regardait se former des crampes, des boules de muscles crispés, sous la peau mince et sans graisse. Il suffisait de fléchir l'avant-bras, la jambe, pour que surgît au mollet, au jarret, au biceps, la crampe, la torture de cette espèce de nœud de muscle qu'amène le surmenage. Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 362.
Crampe fonctionnelle ou professionnelle. « Trouble tonique occasionné par un acte musculaire ou un geste bien déterminé et toujours identique, observé fréquemment dans les professions où se produit une répétition des mêmes gestes » (Méd. Biol. t. 1, 1970). Synon. spasme fonctionnel, professionnel, de fatigue.
Crampe des écrivains. « Crampe douloureuse de la main susceptible de se produire chez un individu au cours de l'activité graphique » (Méd. Biol. t. 1, 1970). La crampe des écrivains paresseux (Renard, Journal,1903, p. 800).
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi anal. de crampe pris au sens de tension intellectuelle ou psychol. Des sortes de crampes psychiques qui simulent la persévérance (Mounier, Traité caract., 1946, p. 409).
2. P. ext. Toute douleur de type spasmodique. Crampe abdominale, gastrique, intestinale. Elle commençait à souffrir de crampes d'estomac et d'intestins (Du Bos, Journal,1923, p. 328).
B.− Au fig.
1. Fam. Personne ou chose importune, ennuyeuse. La sale crampe, non pas de jouer son rôle, mais justement le rôle qui dégoûte! (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 105):
2. Ah! ça pouvait devenir drôle quand même un curé pareil... ah! la chienlit! ah! quel bouzin! quelle sale engelure!... quel sale chiot!... quelle crampe!... Céline, Mort à crédit,1936, p. 672.
2. Loc. arg. (avec le sens de « raideur »). Tirer sa crampe.
a) « S'enfuir, s'évader » (Esn. 1966).
b) Accomplir l'acte sexuel. Ce qui manque, dit-il, c'est un bobinard. − Tu pourrais tirer ta crampe à six heures du matin? demanda Charlot avec indignation (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 46).
Rem. 1. On rencontre, dans la lang. arg., les dér. suiv. : a) Crampage, subst. masc.; crampette, subst. fém. Copulation. b) Cramper, verbe intrans. α) S'arquer en arrière, la nuque aux talons. β) Accomplir l'acte sexuel. γ) Emploi pronom. Se cramponner; s'évader. 2. On rencontre chez Céline, Mort à crédit, 1936, p. 137, le subst. fém. crampée. Érection. Je voyais plus que des bites, des culs, des bateaux, des voiles... Le linge sur les cordes à flotter ça me foutait des crampées terribles... Ça gonfle... Ça provoque... tous les pantalons des voisines.
Prononc. et Orth. : [kʀ ɑ ̃:p]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. A. Av. 1105 judéo-fr. cranpe (Raschi, éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, no268); mil. xiiies. crampe « contraction musculaire » (Huon Le Roi, Abecés, 315 ds T.-L.). B. Début xiiies. adj. mains cranpes (Miracle de Sardenai, éd. G. Raynaud ds Romania, t. 11, 536, 327); ca 1223 goute crampe (H. d'Andeli, Bataille des vins, éd. A. Héron, 25, 56). C. 1690 « crampon » (Fur). A, du subst. a. b. frq. *krampa, que l'on peut déduire du m. néerl. crampe, néerl. cramp, m. b. all. krampe et de l'all. Krampf « crampe » (Verdam; Falk-Torp). B, de l'adj. a. b. frq. *kramp que l'on peut déduire de l'a. h. all. kramph « recourbé » et de l'a. nord. krappr « étroit, grêle » (Graff t. 4, col. 597; De Vries Anord.). C, réfection de crampon*. Fréq. abs. littér. : 139.