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COQUETTERIE, subst. fém.
A.− [Gén. au sing., précédé ou non de l'art. déf.]
1. [Appliqué à une pers., le plus souvent à une femme] Disposition souvent instinctive à plaire, propension à se faire valoir par son physique, ses manières, son esprit.
a) Goût raffiné pour la toilette, recherche de l'élégance. Elle avait des accès de coquetterie, passait une heure à sa toilette, et rêvait sur les catalogues de Paris (Arland, Ordre,1929, p. 77).S'attifer avec coquetterie (Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 162):
1. Toute la jeunesse attrayante de la jeune fille était adroitement mise en relief par une toilette qui, bien que très-simple, attestait chez elle cette science innée de coquetterie que toutes les femmes possèdent, depuis leur premier lange jusqu'à leur robe de noce. Murger, Scènes de la vie de bohème,1851, p. 58.
Par coquetterie. Par souci d'élégance. Il ne voulait ni grossir ni mincir, par coquetterie (Zola, Assommoir,1877, p. 647).
b) Manifestation du désir de séduire par le comportement. La coquetterie d'un geste, d'un regard. Des mouvements pleins de coquetterie (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 233).Une voix pleine de coquetterie (Balzac, Envers hist. contemp.,L'Initié, 1848, p. 406):
2. − Eh bien! reprit Madame de Farkley en continuant ce manège de coquetterie physique pour ainsi dire, qui consiste dans une attitude de corps, dans des inflexions de voix, dans une main ravissante habilement dégantée pour relever une barbe de masque qui découvre des lèvres pleines de volupté jouant sur des dents virginales, dans ces mille petites ruses qui détaillent une femme, beauté à beauté, aux yeux d'un homme qui l'examine. Soulié, Les Mémoires du diable,t. 2, 1837, p. 268.
Être en coquetterie avec qqn.Entretenir des relations amoureuses ou simplement amicales avec quelqu'un. Il (...) est en coquetterie suivie (...) avec une cousine de sa femme (Sainte-Beuve, Nouv. lundis,t. 7, 1863-69, p. 384).
En partic., souvent péj. Désir de plaire, d'inspirer un sentiment tendre à une personne de l'autre sexe, sans le payer de retour. Les artifices de la coquetterie, le manège des courtisans, l'art perfide et frivole de séduire et de tromper (Genlis, Chev. Cygne,t. 1, 1795, p. 2).C'est coquetterie d'homme qui veut se faire désirer et me laisser en même temps (Colette, Vag.,1910, p. 176):
3. ... on pourroit désirer de plaire à ceux même à qui l'on feroit beaucoup de mal, et c'est précisément ce qu'on appelle de la coquetterie; cette coquetterie n'appartient pas exclusivement aux femmes, il y en a dans toutes les manières qui servent à témoigner plus d'affection qu'on n'en éprouve réellement. Mmede Staël, De l'Allemagne,t. 1, 1810, p. 163.
Sans coquetterie. Franchement, sans manège. Je me suis engagée, promise joyeusement, sans coquetterie (Colette, Vag.,1910p. 171).
P. ext. (gén. non péj.) Soin, zèle raffiné.
Être plein de coquetterie pour qqn. Être d'une extrême prévenance. La reine de Prusse est réellement charmante : elle est pleine de coquetterie pour moi (Napoléon Ier, Lettres Joséph.,1807, p. 154).
Mettre sa coquetterie à.Mettre tous ses soins, engager son amour propre à. Nous mettrons toute notre coquetterie à bien mourir (Renard, Journal,1894, p. 196).Je mets ma coquetterie à ne pas rougir (Gide, Faux-monn.,1925, p. 1050).
2. P. anal. [Gén. suivi d'un compl. de nom]
a) Aspect coquet, élégant d'une chose, par exemple d'une toilette, d'un vêtement, d'une coiffure, d'un intérieur :
4. Elle ne manquait point, il est vrai, de lui prodiguer toutes sortes d'attentions, depuis les recherches de table jusqu'aux coquetteries du costume et aux langueurs du regard. Flaubert, Madame Bovary,t. 2, 1857, p. 134.
Sans coquetterie. Sans ornement, sans recherche dans la disposition. La table était dressée sans coquetterie (Billy, Introïbo,1939, p. 245).
b) ARTS ET LETTRES. [Appliqué à un style, littér., musical ou pictural] Recherche élégante, parfois maniérée et précieuse dans l'expression d'un art. Synon. afféterie.La coquetterie de la phrase [musicale] (Berlioz, À travers chants,1862, p. 48).H.C. m'accusa certain jour de coquetterie dans l'arrangement de mes phrases : rien n'est plus faux. Je n'aime que le strict et le nu (Gide, Feuillets,1921, p. 717).
B.− P. méton. [Gén. au plur., ou au sing. précédé de l'art. indéf.]
1. [Appliqué à l'aspect physique d'une pers.]
a) Costume, toilette, ornement raffinés et élégants. Le mouchoir (...) était (...) une de ces pauvres coquetteries à bon marché qui se vendent par milliers dans les grands magasins (Zola, Fécondité,1899, p. 640):
5. Ils [les pasiegas] (...) ont pour coiffure un madras bariolé de couleurs éclatantes, le tout avec accompagnement de bijoux d'argent et autres coquetteries sauvages. T. Gautier, Tra los Montes,Voyage en Espagne, 1843, p. 94.
Au fig., p. plaisant. Avoir une coquetterie dans l'œil. Être atteint d'un léger strabisme. Elle ne louchait pas, elle avait ce que l'on appelle une coquetterie dans l'œil (Pagnol, Fanny,1932, p. 150).
b) P. anal., ARTS ET LETTRES. Éléments recherchés ou précieux d'un style (littéraire, musical, pictural). Les amoureuses coquetteries de Watteau (Champfl., Avent. MlleMariette,1853, p. 76):
6. Jamais personne, dans la conversation, ne m'a donné cette impression de force naturelle, de « génie... » peut-être tout ce brio me serait-il insupportable, si j'y décelais de l'artifice; mais, jusque dans ses préciosités et ses coquetteries, Gide m'apparaît profondément authentique, et je m'abandonne avec ravissement à la séduction. R. Martin du Gard, Notes sur André Gide,1951, p. 1362.
2. [Appliqué au comportement] Moyens divers employés pour plaire ou se mettre en valeur.
a) Raffinement dans l'élégance, soins apportés à sa toilette en vue de séduire. Daudet a eu des coquetteries de femme pour sa toilette (Goncourt, Journal,1890, p. 1216).
b) Mines, gestes, paroles visant à se faire valoir ou à attirer l'attention sur soi. Mille grimaces, des coquetteries de perruche, des mines de singe gâté (Goncourt, Ch. Demailly,1860, p. 181).
c) Gén. péj. Manèges galants ou frivoles pour séduire une personne de l'autre sexe. [Le sexe femelle] avec ses coquetteries, ses manœuvres pour capter l'attention, ses vanités, ses jalousies (Benda, Fr. byz.,1945, p. 161):
7. Une femme, qui n'a plus d'intérêt à vous aimer, ne vous aime pas longtemps. Toutes les coquetteries qui les font exquises, quand elles ne nous appartiennent pas définitivement, cessent dès qu'elles sont à nous. Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, La Porte, 1887, p. 1077.
Faire des coquetteries à qqn. Lui faire des avances, tenter un rapprochement par de savants manèges. Elle lui aurait fait des coquetteries, et il y aurait répondu (Musset, Chandelier,1840, p. 74).
Avoir une coquetterie pour qqn. Avoir une tendresse particulière pour quelqu'un. Elle avait pour lui une coquetterie toute particulière tant qu'il était présent (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène,t. 1, 1823, p. 414).
P. anal. Manœuvres de séduction avec une intention de profit. Un charmant secrétaire (...) qu'elle a réussi à extorquer pour trois cents francs, après deux mois de négociations intermittentes et de coquetteries, à une vieille rentière (Romains, Hommes b. vol.,1932, p. 36).
Prononc. et Orth. : [kɔkεtʀi]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1657 « recherche du seul plaisir de séduire » (Segrais, Les Nouvelles françoises, 3enouvelle, 209-210 ds Brunot t. 4, p. 468); 2. av. 1680 « manière affectée » (La Rochefoucauld, Maximes, éd. 1789, 107 ds Littré); 3. 1762 « recherche de l'élégance vestimentaire » (J.-J. Rousseau, Émile, éd. Musset-Pathay ds Œuvres, V. ibid.). Dér. de coquet*, -ette; suff. -erie*; cf. au xviies. la forme coquet(t)isme (Scarron, Virgile Travesti, I, 82 b ds Richardson). Fréq. abs. littér. : 954. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 445, b) 1 706; xxes. : a) 1 399, b) 1 067. Bbg. Bourciez (E.). L'Âge des mots en fr. R. de Philol. fr. 1928, t. 40, pp. 137-138. − Duch. Beauté 1960, p. 150.