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CONSPUER, verbe trans.
A.− [Le suj. et le compl. désignent des pers.] Exprimer bruyamment et publiquement, généralement en groupe, de l'hostilité envers quelqu'un. Conspuer un acteur, l'auteur, l'orateur; conspuer un homme politique; se faire conspuer. Synon. partiels bafouer, huer, siffler, vilipender; anton. acclamer, applaudir.Il s'était vu conspué, flétri, repoussé (Hugo, Notre-Dame,1832, p. 180).On conspuait de concert les tyrans, les galonnards, les hobereaux d'épaulettes (A. Arnoux, Roi d'un jour,1956, p. 13).
[À l'impér.] Conspuez! Cri poussé par des manifestants. Synon. à bas!Conspuez le Semeur! Conspuez Barois! Conspuez! (R. Martin du Gard, Jean Barois,1913, p. 378).
[Par personnification de l'obj.] Un million de manifestants ont conspué l'ambassade russe (R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été 1914, 1936, p. 352).
B.− [Le compl. désigne une chose représentant une valeur culturelle ou symbolique] Exprimer publiquement et fortement du mépris et de l'hostilité envers. Conspuer l'argent, l'honneur; conspuer une doctrine, une pièce de théâtre. Synon. flétrir, honnir.Conspuer son passé (Flaubert, Correspondance,1852, p. 373):
1. ... prendre des airs, comme Théophile Gautier dans une préface connue, conspuer les pudeurs bourgeoises, les vertus rances et les chastetés. Lemaître, Les Contemporains,1885, p. 285.
C.− Emploi abs., rare :
2. Une grande foule se pressait à le contempler (le premier drapeau allemand capturé, en août 1914); on ne manifestait point, car on n'eût su dans quel sens, et s'il fallait applaudir ou conspuer. Gide, Journal,1914, p. 471.
Rem. 1. Certains emplois métaph. et littér. utilisent la valeur étymol. du mot « cracher sur... ». Il faut se faire souffleter, conspuer, flageller, crucifier (Bloy, Journal, 1901, p. 55). Cette valeur est rappelée ds qq. dict. Ac. 1878, Guérin 1892, Quillet 1965. 2. Comme le verbe, le part. passé reçoit parfois la signification étymol. « sur quoi on a craché ». Le resplendissement surnaturel de la face conspuée et souffletée de Jésus-Christ (Bloy, op. cit., 1902, p. 89), P. Métaph. Vaisseau conspué par les flots (Gide, Les Nourritures terrestres, 1897, p. 228).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃spɥe], (je) conspue [kɔ ̃spy]. Ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1530 (Postilles, 83b, édit. de 1546 ds Hug.). Empr. au lat. class. conspuere « salir de crachats » et « mépriser ». Fréq. abs. littér. : 82.