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CONCORDE, subst. fém.
Rapport moral, situation qui existe entre des personnes ayant même disposition de cœur, d'esprit, et vivant en harmonie, éventuellement en collaborant à une œuvre commune. Concorde parfaite. La concorde, ce beau mot tout neuf sous Louis XVI, (...) un mot girondin froid et blanc, apaisant, majestueux, un peu exsangue (Morand, Parfaite de Saligny,1947, p. 200):
1. Non, cette place [place de la Concorde] ne porte pas un nom usurpé : il existe une concorde entre les Français. Les arbres des Tuileries, eux, le savent, et les balustres, et ces anciens parapets d'où, si souvent, se pencha notre jeunesse, aux retours de l'aube, sur la Seine déserte. À leur insu, tous les cœurs s'accordent ici; ... Mauriac, Journal du temps de l'occupation,1944, p. 330.
2. Les inspirations de la bienveillance sont éloquentes et ingénieuses, étant sagesse infuse, docte nescience et gnose du cœur. Mettons-nous bien d'accord, disent les marchands et les disputeurs décidés, précisément, à n'être pas d'accord. Et voici que la fièvre du malentendu tombe comme par enchantement; là où étaient la raideur, la bouderie stagnante et les regards en coulisse, voici que s'anime la généreuse concorde, liquéfiant toutes les complications, faisant fondre, comme il arrive dans les songes de la nuit, l'affectation, la gêne et le bluff. Ne dirait-on pas l'immense, la rafraîchissante simplicité du premier baiser? Jankélévitch, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien,1957, p. 197.
PARAD. a) (Quasi-) synon. amitié, conciliation, entente, fraternité, (bonne) intelligence, union. b) (Quasi-) anton. antagonisme, désaccord, désunion, différend, discorde, dispute, dissension, dissentiment, dissidence, division, guerre, haine, hostilité, mésintelligence, scission, zizanie.
P. anal., rare, littér. [En parlant d'une pers. et d'une chose] [Masferrer] ayant Avec la ronce et l'ombre et l'éclair flamboyant Et la trombe et l'hiver de farouches concordes (Hugo, La Légende des siècles,Masferrer, t. 4, 1877, p. 648).
[Par personnification, avec une valeur symbolique (et une réf. plus ou moins nette à la déesse Concordia et aux temples qui lui furent élevés)] :
3. Voilà les hommes, les citoyens estimables, pour lesquels seuls cette académie nationale est fondée : le temple des muses n'est auguste et vénérable que parce qu'il est encore celui de la vertu; l'aimable innocence et la concorde y maintiennent l'ordre, la paix et la plus douce harmonie; elles en écartent l'intrigue, la licence et l'audacieuse impiété; ... Mmede Genlis, Les Chevaliers du Cygne,t. 1, 1795, p. 26.
Rem. Concordance/concorde : concordance s'emploie surtout pour marquer un rapp. entre des choses, tandis que concorde s'emploie presque exclusivement pour marquer un rapp. entre des personnes.
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃kɔ ʀd]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. [Ca 1125 (leçon du ms. A, 2emoitié xiiies.) « (?) harmonie en musique » (Grant mal fist Adam, éd. H. Suchier, 103)]; ca 1155 (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 1255); 1752 spéc. concorde évangélique (Trév.). Empr. au lat. lass. concordia « accord, harmonie ». Fréq. abs. littér. : 289. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 289, b) 508; xxes. : a) 381, b) 480. Bbg. Ernout (A.). Philologica. 2. Paris, 1957, pp. 179-184.