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COMPTOIR, subst. masc.
A.− Longue table, surface plane, où les commerçants exposent leurs marchandises, servent les clients, se font payer. Comptoir bastionné de viandes saignantes où trône la fraîche bouchère (Balzac, Œuvres div.,t. 2, 1850, p. 15).C'était le comptoir toujours pareil d'une maison de banque, avec ses guichets, ses grillages (A. Daudet, L'Évangéliste,1883, p. 72):
1. Mendelssohn déjà célèbre (...) était encore facteur dans une boutique de soieries. Lessing, venu exprès pour le voir, le trouva au comptoir, occupé à auner de la soie. Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 523.
SYNT. Comptoir-caisse; dame, demoiselle de comptoir (vieilli; synon. mod. vendeuse).
P. méton., littér., vieilli. [Symbole du (petit) commerce] Derrière la morale anglaise, il y avait toujours quelque raison de comptoir (Balzac, Œuvres div.,t. 3, 1850, p. 439).La placide petite bourgeoisie du comptoir (Jaurès, Europe incertaine (1908-1911),1914, p. 142):
2. La France a marché vite en juillet 1830 (...). Maintenant beaucoup sont essoufflés (...). C'est le commerce qui s'effarouche des systèmes (...) c'est la rue qui effraie le comptoir... Hugo, Le Roi s'amuse,1832, préf., p. 349.
En partic. [Dans un débit de boissons] Cf. zinc :
3. Deux ou trois hommes de la vieille ville, pendant que j'étais là, sont venus boire au comptoir; un comptoir de caractère rustique, sans bordure ni plateau de zinc, et que ne chargent pas des appareils luisants. Romains, Les Hommes de bonne volonté,La Douceur de la vie, 1939, p. 22.
Rem. Il semble que dans la lang. contemp. le mot soit concurrencé par guichet dans le domaine des administrations ouvertes au public et des établissements bancaires, et par rayon dans le domaine des grands magasins.
B.− P. méton.
1. Vx. Lieu où se font les recettes, où travaillent les commis. (Attesté ds Ac. 1835-1932).Synon. mod. bureau.
2. [Le mot désigne différents établissements comm. ou financiers]
a) Établissement commercial d'une société dans un pays d'outre-mer. Comptoir des Indes :
4. Le commerce maritime n'avait d'abord qu'effleuré les côtes. Mais au delà du rivage où s'étaient élevés des comptoirs, où s'étaient fondés des ports, l'intérieur a été sollicité de s'ouvrir. Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 271.
b) Succursale d'une banque, en particulier de la Banque de France. La banque Haviland fut sauvée de la ruine (...). Mais la maison de la Butte-des-Moulins cessa d'en être un des comptoirs (A. France, Jocaste,1879, p. 15).
Rem. Le mot sert à former des noms d'établissements financiers : Comptoir des entrepreneurs, Comptoir national d'escompte, etc.
c) Comptoir (de vente en commun). Entreprise commerciale vendant les productions de ses sociétaires sans faire de bénéfices propres (cf. coopérative).
Rem. Attesté ds Rob., Lar. encyclop., Lar. Lang. fr.
d) Comptoir central d'achats. Entreprise privée effectuant des opérations d'achat, de stockage, de cession pour le compte de l'État ou d'entreprises publiques (d'apr. Cap. 1936).
Prononc. et Orth. : [kɔ ̃twa:ʀ]. Pour la non-prononc. de p, cf. compte. Ds Ac 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1345 comptoer « table sur laquelle le marchand montre sa marchandise et compte l'argent » (Compt. du chât. Gaillard, A.N. K 44, pièce 6 ds Gdf. Compl.); 2. xive[ms. xves.] comptouer « pièce, cabinet » (Troilus, Nouv. fr. du XIVes., p. 120) − 1636 (Monet : contoir); à nouv. 1835 (Ac. : Comptoir [...] se dit aussi, dans les maisons de Commerce, de Banque, Du lieu où travaillent les commis, où se font et se reçoivent les payements, etc. Le comptoir d'un négociant. Dans ce sens, on dit plus ordinairement, Bureau); 3. 1687 « bureau général de commerce aux Indes » (Du Casse, p. 29 ds R. Ling. rom., t. 25, p. 277). Dér. de compter*; suff. -oir*; cf. lat. médiév. computorium « table où l'on fait les comptes » (1274 ds Latham). Fréq. abs. littér. : 1 294. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 071, b) 2 365; xxes. : a) 2 629, b) 1 740. Bbg. Flutre (L.F.). De Qq. termes de la lang. comm... R. Ling. rom. 1961, t. 25, pp. 274-289. − Termes techn. fr. Paris, 1972, p. 103.