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BURNOUS, subst. masc.
Manteau de laine à capuchon, sans manches, porté par les arabes, ou par les anciens régiments de spahis :
1. Contre les inégalités du soir et du matin, du soleil et de l'ombre, la chlamyde velue en peau de mouton, la mastruca sarde, le capuchon du burnous protègent les épaules et complètent l'image toujours vivante de types connus, que figurent les terres-cuites antiques. Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 129.
P. méton. Porteur de burnous :
2. Pas une âme qui vive au milieu de ces décombres devenus le domaine du scorpion et du lézard. Dans les ruelles, sous les passages, plus de burnous étendus. Les mouches elles-mêmes avaient déserté ces parages que n'habitaient plus les hommes. J. et J. Tharaud, La Fête arabe,1912, p. 112.
Loc. pop. [En parlant des colons d'Afrique du Nord] Faire suer le burnous. Faire travailler, souvent sans ménagement, la main-d'œuvre indigène :
3. ... ces quelques familles dont je parlais tout à l'heure, et qui sont habituées à « faire suer le burnous » depuis des siècles. J. et J. Tharaud, Alerte en Syrie!1937, p. 298.
P. ext. Exploiter un travailleur, un employé, de façon à en tirer un profit injuste.
Rem. Attesté dans Dub. et Lar. Lang. fr.
P. ext.
Grand manteau adopté par la mode à certaines époques :
4. [Émile à son père :] Vêtue de blanc et la taille enveloppée d'un léger burnous de cachemire, elle [Lucie] cherchait à dérober sa figure sous le capuchon à floches de soie... G. Sand, Mademoiselle de la Quintinie,1863, p. 62.
Manteau enveloppant, à capuche, à l'usage des nouveaux-nés :
5. ... je vis que le burnous n'était plus un burnous d'enfant, mais un ample et solide vêtement d'homme fait. G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1949, p. 177.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [byʀnu(s)]. [s] final dans Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Warn. 1968 (cf. aussi Littré et DG); [-u] ou [-us] à la finale dans Dub., Pt Rob. et Pt Lar. 1968. Pour la prononc. de [s] final dans burnous, couscous, etc., cf. aussi Fouché Prononc. 1959, p. 402, et Kamm. 1964, p. 197. 2. Forme graph. − Ac. 1878 et 1932 (cf. aussi Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop., DG, Rob., Quillet 1965 et Dub.) écrivent burnous. Ac. Compl. 1842 : bournous v. bornous; Besch. 1845 : bornous v. bournous (cf. aussi Guérin 1892 qui enregistre encore bournou v. bornou, et burnous); Lar. 19e: bornous v. burnous. Littré a 3 entrées : bornous v. bournous, bournous (avec la précision : ,,on dit actuellement de préférence burnous``), et burnous.
ÉTYMOL. ET HIST. − A.− 1478 albernoux (Les Comptes du roi René, éd. G. Arnaud d'Agnel, t. 2, p. 379); 1507, albrenousse (Archives du Nord, B 3496, no123697 : une albrenousse d'Espaigne); 1556 bernucium (Richard Le Blanc, Les livres de Hierosme Cardanus, intitulés de la Subtilité et subtiles inventions, 17, p. 413 dans Gay, s.v. berne); 1556 barnusse (J. Léon Africain, Description de l'Afrique, trad. de J. Temporal d'apr. Arveiller dans Fr. mod., t. 17, pp. 130-131). B.− 1. 1617 albornoz (P. Davity, Les Estats, empires et principautez du monde ... par le Sr D.T.V.Y., 1345 d'apr. Arveiller dans Z. rom. Philol., t. 86, p. 357 : leurs manteaux à la Moresque, qu'ils nomment Albornoz), repris sous cette forme par Rich. 1706-59 et Trév. 1721-71 (d'apr. FEW t. 19, p. 27a, s.v. barnūs) − 1826 alburnos (Chateaubriand, Aventures du dernier Abencérage, éd. P. Hazard et M.-J. Durry, p. 7); 2. 1686 bornoz (Description de l'Afrique traduite du Flamand d'O. Dapper d'apr. Arveiller dans Z. rom. Philol., t. 86, pp. 358-359), forme isolée, prob. à la source des formes bornose et bornoze condamnées par Rich. 1706-59 et Trév. 1721-71, s.v. albornoz (cf. FEW, loc. cit.); 3. 1735 bournous (Mém. du chevalier d'Arvieux..., t. 5, p. 281 dans Dozy Vêt., p. 75, s.v. barnūs), forme isolée, reprise par Mérimée en 1830 (Le Vase étrusque, Mosaïque, éd. Levaillant, p. 158 dans Quem.); 1839 burnous (Barbey d'Aurevilly, 2eMemorandum, p. 367). Mot empr. plusieurs fois à l'ar. barnūs (cf. A), burnūs/burnus (cf. B) « bonnet long, sorte de capuchon; manteau muni d'un capuchon » par des voies différentes, avec ou sans déglutination de l'art. ar. al-. L'ar. burnus « bonnet long, sorte de capuchon », attesté dès le xes. (d'apr. Lammens, pp. 58-59) est lui-même empr. au gr. β ι ́ ρ ρ ο ς (v. béret et barrette2) par l'intermédiaire du syriaque. Av. son apparition en fr. le mot ar. avait été empr. dans les lang. rom. du sud sous diverses formes : esp. albornoz (ca 1350, Cor.), cat. albernuç (1366, Alc.-Moll), ital. brenuzio milieu du xves., Batt.). La plus anc. forme fr., albernoux, de par sa forme et la présence de l'art. ar., semble supposer un intermédiaire ibér. (cf. L. Deroy, L'Empr. ling., Paris, Les Belles Lettres, 1956, pp. 57-58 et 213-214). Les formes non agglutinées de 1556, bernucium et barnusse, sont issues de trad. fr. d'aut. ital. B 1 albornoz est vraisemblablement un empr. à l'esp. La forme alburnos est issue de l'adaptation fr. d'un récit esp. de la fin du xvies. (v. Chateaubriand, op. cit., p. 72). B 2 bornoz est parvenu par la transcr. néerl. de l'ar. Les formes mod. (B 3) résultent d'empr. dir. à l'ar. : voyages, campagne d'Égypte sous Napoléon, mais le mot ne s'est vraiment implanté en France qu'à partir de 1830 (Conquête de l'Algérie).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 144.
BBG. − Lammens 1890, pp. 58-59. − Quem. 2es. t. 4 1972, p. 39. − Sain. Sources t. 3 1972 [1930], p. 194.