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BRISEMENT, subst. masc.
Action de briser ou de se briser. Fait d'être brisé.
A.− Domaine concret
1. [Le compl. de nom désigne un corps solide] Le brisement d'une voiture (Stendhal, Journal,t. 4, 1801-18, p. 38).
2. [Le compl. de nom désigne la mer, les flots, etc.] Action de se réduire en écume, déferlement. Le brisement de la mer, qui augmentait par degrés contre le rocher, m'avertit que le vent s'était levé (Chateaubriand, Itinéraire de Paris à Jérusalem,1811, p. 232).
B.− Au fig.
1. Solution de continuité, rupture d'unité à l'intérieur d'un ensemble; abolition de certains liens sociaux ou affectifs :
1. ... plus tard les voyages d'Ampère en Allemagne, puis dans le Nord, y apportèrent [à ses relations avec MlleCuvier] un arrêt et un obstacle, peut-être un brisement et une rupture intérieure... Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 13, 1863-69, p. 197.
2. Ce soir à dîner, la conversation est allée je ne sais comment au Neveu de Rameau; et témoignant mon admiration pour la merveilleuse improvisation dans cette langue grisée, avec ces changements de lieux, ces brisements du récit, ces interruptions brusques et soudaines de l'intérêt, comme je comparais ce livre au livre de Pétrone, au festin de Trimalcion, avec ses lacunes, ses pertes du texte, ma comparaison avait un grand succès. E. et J. de Goncourt, Journal,1891, p. 74.
2. Destruction, anéantissement d'une force sociale, morale ou intellectuelle :
3. Pourras-tu supporter l'immense brisement De l'idéal, du vrai, du jour, du firmament? Hugo, Religions et religion,1880, p. 203.
Vieilli. Brisement de cœur. Affliction profonde et, dans la langue chrétienne, contrition :
4. L'après-midi, j'ai lu un vieux livre publié en 1717... Il y a des pages intéressantes sur la contrition et l'attrition. Est-on bien sûr d'avoir le cœur brisé après une faute grave? Cor Contrites ne veut pas dire autre chose. Ce brisement de cœur justifie le pécheur. Green, Journal,Le Bel aujourd'hui, 1955-58, p. 213.
3. Fatigue, lassitude extrême. Dans tout mon corps, c'est une lassitude, un brisement immense (J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1906, p. 336).
PRONONC. : [bʀizmɑ ̃].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Fin xiies. « action de briser » (Serm. de S. Bernard, 65, Foerster dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, p. 302), très rare en a. fr.; 1616 (D'Aubigné, Hist., I, 136 dans Littré); b) 1718 (Ac. : Brisement des flots); 2. av. 1704 fig. brisement de cœur (Port-Royal [divers ouvrages] dans Trév. 1704). Dér. du rad. de briser*; suff. -ement (-ment1*).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 53.