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BOURSOUFLER, verbe trans.
A.− Emploi trans.
1. [En parlant du corps, des chairs] Rendre enflé, gros et mou par endroits, distendre. Deux larges bandes musculeuses (...) plissent cet intestin [le colon] et boursouflent ses parois (Cuvier, Leçons d'anat. comp.,t. 3, 1805, p. 488).
P. métaph. Le piton, cet espèce de renflement qui boursoufle la hauteur des Éparges, et le bois de sapins (Genevoix, Au seuil des guitounes,1918, p. 52).
2. Au fig. [En parlant princ. du style] Enfler, rendre ampoulé :
1. Une odeur de comptoir parfumait mon discours. Le sentiment banal qui boursouflait mes phrases Jetait ces braves gens dans de telles extases, Qu'en douleur de boutique on n'a jamais vu mieux Que les gros pleurs bourgeois qui tombaient de leurs yeux. Delavigne, Les Enfants d'Édouard,1833, I, 6, p. 31.
B.− Emploi pronom. (à sens réfl.)
1. [En parlant du corps hum.] Sa bouche se boursoufla (Montherlant, Le Démon du bien,1937, p. 1354):
2. Il [le roi] est fort vieilli depuis trois ou quatre ans. La partie inférieure de son visage se boursoufle comme cela est arrivé à Louis XVI et à Louis XVIII. Il a quelque chose de bienveillant dans la physionomie; ... Delécluze, Journal,1825, p. 107.
2. P. anal. [En parlant de choses concr.] Augmenter de volume. La crème affleure lentement; elle se boursoufle et se ride et le petit lait s'en dépouille (Gide, Les Nourritures terrestres,1897, p. 212).
[En partic., en parlant de pâtes] La surface (du chocolat) exposée au feu mollit, noircit, crépite et se boursoufle (Colette, Claudine à Paris,1901, p. 114);les pâtes (céramiques) se boursouflent considérablement à la cuisson (A. Brongniart, Traité des arts céramiques,1844, p. 274).
3. Au fig. [En parlant de la manière de s'exprimer, du style] :
3. Qu'y a-t-il là [devant les Pyramides] pour m'augmenter l'âme? On se boursoufle, on tomberait dans la rhétorique. Barrès, Mes cahiers,t. 6, 1908, p. 174.
PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [buʀsufle], (je) boursoufle [buʀsufl̥]. 2. Forme graph.Ortho-vert 1966, p. 118 : ,,Dans la famille de boursoufler, flatueux, on relève : enfler, gonfler, renfler, inflation et leurs composés, avec un seul f. Tous les autres mots de cette famille prennent deux f : essouffler, insuffler, souffler, souffleter...``. À ce sujet cf. aussi Lar. 19eet Littré : ,,L'Académie écrit boursoufler avec une seule f, tandis qu'elle écrit souffler avec deux ff.`` Boursoufler est écrit avec 2 f ds Fér. 1768, Land. 1834 et Gattel 1841.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1530 « enfler » (Palsgr., p. 669); 1579 pronom. (Garnier, Troade, éd. W. Foerster, 1905, t. 2, p. 145 dans IGLF Litt.); av. 1822 « faire grossir, amplifier » (MmeCampan dans Lar. 19e). Formé à partir de boursouflé* adj., pris pour un part. passé adjectivé.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 34.
BBG. − Nigra (C.). Metatesi. Z. rom. Philol. 1904, t. 28, p. 8.