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BILLARD, subst. masc.
A.− Jeu d'adresse, qui se joue à l'aide de trois boules d'ivoire (ou billes) que l'on pousse, l'une contre les deux autres, à l'aide d'une « queue », sur une table rectangulaire, munie de rebords, et recouverte d'un tapis vert :
1. ... deux joueurs de billard marchaient autour du tapis vert où roulaient les billes en se heurtant. On entendait leurs voix compter : « Dix-huit, − dix-neuf. − Pas de chance. − Oh! Joli coup! Bien joué! − Onze. − Il fallait prendre par la rouge. − Vingt. − Bille en tête, bille en tête. − Douze. Hein! J'avais raison? » Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, Une Soirée, 1887, p. 585.
SYNT. Boule de billard (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. XLII; Montherlant, Le Songe, 1922, p. 67); faire un billard (Romains, Knock, 1923, II, 2, p. 9), une partie de billard (Renard, Journal, 1903, p. 847); salle de billard (A. Dumas Père, Le Comte de Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 333); Académie de billard (Morand, Londres, 1933, p. 197 et Académie* ex. 29); billard japonais (Céline, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 535).
B.− P. méton.
1. La table sur laquelle on joue :
2. Ne demandez pas quel est ce meuble dont les angles tranchants luisent au fond de la pièce voisine, ce bloc glissant d'acajou, orné de têtes de monstres en cuivre ciselé, c'est le billard; le billard, meuble indispensable, inévitable à Chantilly; Dieu domestique, vous le trouverez dans la maison du riche comme dans la cabane du pauvre. Il a sa pièce dans chaque maison, la plus belle pièce du logis. Hommes, femmes, enfants de Chantilly excellent au jeu de billard, les femmes surtout. À telle heure de l'après-dîner, le bourg entier fait la poule. Gozlan, Le Notaire de Chantilly,1836, p. 120.
Billard électrique. (Attesté dans Rob. Suppl. 1970; cf. bille1, ex. 4).
2. Pièce où est installé un jeu de billard; spéc., lieu public où l'on joue au billard. après avoir tenu un billard, mon grand-père maternel vendit des oiseaux. (G. Sand, Histoire de ma vie,t. 1,1855, p. 80);elle entra dans le billard (Chardonne, L'Épithalame,1921, p. 436).
Région. Jeu de quilles (cf. Pesquidoux, Chez nous, 1923, p. 30).
C.− Au fig., arg.
1. Lit (cf. Esn. Poilu 1919, p. 78; X, Notes manuscrites ajoutées sur les feuillets des notes de Nouguier, p. 36);table d'opération. Passer sur le billard (G. Esnault, Notes complétant et rectifiant« Le poilu tel qu'il se parle », 1956) :
3. ... quand il s'éveillait le matin, l'amère pensée, aussitôt, lui pinçait le cœur. − Mince... le billard. Le café lui semblait moins bon − il lui trouvait un goût − et il lisait sans s'amuser les journaux de Lyon, que la marchande portait de salle en salle. Il ne pensait qu'au billard, et ces dix minutes de souffrance lui gâtaient sa matinée, ... Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 300.
2. Arg. milit. Terrain plat; terrain d'exercice ou de combat (cf. Esn. Poilu 1919, p. 77; P. Vialar, La Mort est un commencement, Les Morts vivants, 1947, p. 176);spéc., ,,espace libre entre les tranchées adverses`` (A. Dauzat, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 245). Monter sur le billard. ,,Sortir de la tranchée pour l'assaut`` (Esn. Poilu 1919, p. 77).
3. P. ext. et fam. Chose facile. C'est du billard :
4. [Cerutti à Angélo :] − (...) Dès que les amateurs s'en mêlent, tout foire. En principe, c'était du billard : on jouait sur votre tempérament. On avait votre frère de lait dans la manche. Il nous expliquait tout. Giono, Bonheur fou,1957, p. 295.
4. Pop. Dévisser son billard (Flaubert, Correspondance, 1869, p. 29 et 1875, p. 230). Mourir. Casser sa queue de billard (A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 325). Mourir.
PRONONC. : [bija:ʀ].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1399 jeux « bâton recourbé pour jouer aux billes ou boules » (Pièces relat. au règ. de Ch. VI, II, 241 dans Gdf.); 2. 1558 jeu de billart (Inv. de Philippe II, fo37 dans Gay); 3. 1680 (Rich. : Billard. Table qui a des rebords tout autour, garnie d'un tapis avec six blouses, une passe et une sonnette); 4. 1752 (Trév. : Billard. On donne ce nom [...] à la maison où l'on tient le jeu et au jeu même). Dér. de bille2* « pièce de bois »; suff. -ard*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 496. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 578, b) 1 174; xxes. : a) 636, b) 604.
BBG. − Baudez (J.). La Fête foraine et son lang. Vie Lang. 1968, p. 567. − Duch. 1967, § 42, 62. − Rog. 1965, p. 109. − Sain. Lang. par. 1920, p. 367, 455. − Wexler (P.-J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, pp. 213-214.