MANCHE2, subst. fém.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1150 « partie du vêtement dans laquelle on passe les bras » (
Roman de Thèbes, éd. Raynaud de Lage, 4091); 1628, 16 févr.
fausses manches (cité par
H. Roy,
La Vie, la mode et le costume au XVIIes., p. 226); d'où fig.
a) 1480
avoir qqn en sa manche (
Guillaume Coquillart,
Les Nouveaulx droitz, 918, éd. M. J. Freeman);
b) 1611
c'est bien un autre paire de manches (
Cotgr.);
c) 1673, 1
erdéc.
être dans la manche (de qqn) (
Mmede Sévigné,
Corresp., éd. La Pléiade, I, p. 630);
d) 1769, 7 août
se faire tirer la manche (
D'Alembert,
Lettre au Roi de Prusse ds
Littré);
2. p. anal. de forme
a) technol. 1575 « large tuyau de toile servant de filtre » (
A. Paré,
Œuvre, XXI, 17, éd. J.-Fr. Malgaigne, II, 231); 1704
manche d'Hippocras (Trév.); 1690 mar. (
Fur. : se dit dans les Vaisseaux, d'un tuyau de cuir qui sert à vuider les liqueurs d'un tonneau dans un autre); 1831
id. manche à vent (
Will.); 1904 aéronaut.
manche à air (
Marchis,
Nav. aér., p. 351);
b) 1611 géogr.
La Manche d'Angleterre (
Cotgr.); 1671
La Manche (
Pomey);
c) 1690 hérald. (
Fur.);
3. 1617 « tour de cartes » (
D'Aubigné,
Avantures du Baron de Faeneste, ch. III, éd. E. Réaume et F. de Caussade, II, p. 396); 1803 terme de jeu (
Boiste); d'où 1834
être manche à manche (
Balzac,
E. Grandet, p. 23); 1844
gagner la première manche (
Id.,
Splend. et mis., p. 171). Du lat.
manicà (dér. de
manus « main ») « longue manche de tunique couvrant la main », « gant ».