SÉCHER, verbe
Étymol. et Hist. A. Verbe trans.
1. a) 1
remoit.
xiies. « mettre à sec, assécher les fleuves » (
Psautier d'Oxford, 73, 16 ds T.-L.);
b) 1604
secher les larmes (
Montchrestien, Cartag., éd. Petit de Julleville, p. 132);
c) 1640
secher ses pleurs « dominer son chagrin » (
Corneille, Horace, IV, 7);
d) 1670
sécher les pleurs de qqn « le consoler » (
Racine, Bérénice, IV, 4);
e) 1881
sécher un litre « le boire en entier » (
Rigaud, Dict. arg. mod., p. 345);
2. a) ca 1145 « rendre sec » (
Wace, Conception Nostre Dame, éd. W. R. Ashford, 1655);
b) ca 1170 « dessécher les aliments pour les conserver » (
Livre des rois, éd. E. R. Curtius, 1. II, 17, 19);
3. a) 1865 « refuser un élève à l'examen de sortie d'une grande école » (ds
Esn.);
b) 1867 « priver un élève de quelque chose » (
ibid.);
c) 1878
sécher le lycee (
Rigaud, Dict. jargon paris., p. 309);
d) 1893
sécher le bazar « ne pas se rendre à son travail » (
Courteline, Ronds-de-cuir, Cumul, p. 44);
e) 1920 « manquer volontairement une réunion, un rendez-vous » (
L. Daudet, loc. cit.).
B. Verbe intrans.
1. ca 1150 « dessécher, dépérir, d'un être humain » (
Wace, Vie St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 1495);
2. ca 1170 « se tarir, des cours d'eau » (
Livre des rois, 1. III, 17, 7);
3. 1176-81
sechier de duel « se consumer de chagrin » (
Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 5958);
4. 1866 « être incapable de répondre à une question d'examen » (ds
Esn.).
C. Verbe pronom.
1. 1498-1515 « devenir sec » (
Gringore, Vie Monseigneur St Loys ds
Œuvres, éd. Ch. d'Héricault et A. de Montaiglon, t. 2, p. 115);
2. 1547 « se rendre sec, rendre sec ses vêtements » (
N. Du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 133);
3. 1735 « cesser de couler (des larmes) » (
Marivaux, Paysan parvenu, 7
epart. ds
Littré). Du lat.
siccare « rendre sec, faire sécher », « assécher, vider complètement », intrans. « se sécher ».