PROTÉGER, verbe trans.
Étymol. et Hist. A. 1. a) Fin
xives. « défendre (quelqu'un) contre un danger, un risque » (
Eustache Deschamps,
Œuvres compl., éd. G. Raynaud, t. 7, p. 145 : Douce Vierge [...] nous deffen,
protege et garde); 1395 « défendre (quelque chose) » (
Monum. de l'hist. de Neuchâtel, 1126 ds
Gdf. Compl. : le prenommé hostel Dieu garder,
proteger), rare av. le
xviies.; 1756 pronom. (
Voltaire,
Essai sur l'hist. gén., t. 3, p. 303);
b) 1763 « constituer, par sa présence physique, un rempart, un abri » (
J. Cazotte,
Ollivier, p. 153);
c) 1969 informat. « interdire l'accès à un fichier, à une mémoire » (
Guilh.,
s.v. protection);
2. a) 1671 « faciliter la carrière, les intérêts de quelqu'un » (
Pomey : ce grand qui te
protege);
b) 1838 spéc. « entretenir une femme » (
Balzac,
Mais. Nucingen, p. 615);
3. 1754 « encourager, favoriser une activité » (
Encyclop. t. 4, p. 734b :
protéger les sciences et les arts);
4. 1754 écon. pol. « favoriser l'économie nationale » (
ibid. : un roi sage et puissant doit
protéger le commerce dans ses états).
B. 1. 1741 part. passé subst. « personne qui a un protecteur » (
Caylus,
Féeries nouvelles, p. 416 : mariage de Grenadin avec sa
protégée);
2. 1859 part. passé adj. pol.
pays protégé (
Bonn.-Paris); 1875
État protégé (
Lar. 19e, s.v. protectorat);
3. [
ca 1955
passage protégé (d'apr.
Lar. Lang. fr., s. réf.)] 1962 (
Rob.). Empr. au lat.
protegere « couvrir devant, en avant, abriter; fig. garantir, protéger », dér. de
tegere « couvrir, recouvrir; abriter; garantir, protéger »; préf.
pro- « devant, en avant ».