CRÉDIT, subst. masc.
Étymol. et Hist. A. 1. 1489-91 « influence, considération, dont jouit une personne, une opinion, etc. » (
Commynes,
Mémoires, éd. J. Calmette et G. Durville, t. 1, p. 12);
2. 1539 « confiance qu'inspire quelqu'un ou quelque chose » (
Est.).
B. 1. [1481 subst. fém.
creditte « créance » (
doc. de Mehun s. Yèvre, d'apr.
K. Baldinger ds Z.
rom. Philol., t. 67, p. 22 :
credittes mobiliaires);
id. dans des coutumes de 1509, 1523, 1531,
ibid.];
ca 1508
vendre a credit « vendre sans exiger le paiement comptant » (
J. d'Auton,
Chron., IV, 395 ds
Barb. Misc. 20, n
o6); 1563
lettre de credit « lettre dont le porteur peut toucher de l'argent chez lui à qui elle est adressée » (ds
Kuhn, p. 179); 1819
crédit « somme mise à la disposition de quelqu'un dans une banque » (
Boiste); 1852 p. méton. « établissement de crédit » (date de création du
Crédit foncier d'apr.
Lar. 19e);
2. 1636
crédit « confiance en la solvabilité de quelqu'un » (
Monet);
3. 1675 terme de comptabilité, opposé à
débit* (
J. Savary,
Le Parfait négociant, Paris, t. 1, p. 257). Empr. à l'ital.
credito, attesté dep. le
xives. au sens de « emprunt, dette » (Sacchetti ds
Batt.,
cf. B; empr. au lat. class.
creditum «
id. », part. passé substantivé de
credere au sens de « confier en prêt »), « confiance en la solvabilité de quelqu'un » (
Id.,
ibid.), d'où « confiance » en gén. (
xives.,
Comment. sur la Divine Comédie, ibid.) et « influence, considération, etc. » (
xves., Bisticci,
ibid.; d'où A). Le lat.
creditum, proposé comme étymon de A par
Bl.-W.5, n'a pas ce sens (v.
FEW t. 2, p. 1310 b, note 52).