AVÉRER, verbe trans.
ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1125 « réaliser, accomplir » (
Ph. de Thaon,
Bestiaire, éd. Walberg, 557 : Tut
at Deus
averé Par la sue bunté Quant que sainte escripture Nus diseit par figure) − 1584 (
Ronsard,
Bocage Royal [III, 214] ds
Hug.);
2. a) ca 1260 « reconnaître, faire reconnaître pour vrai » (
De Jost. et de plet, XIX, 6, § 1 ds
Gdf. Compl. : Et l'offre a prover et a
averer); 1549 adj.
avéré « reconnu pour vrai » (
Est.);
b) 1836 pronom. « apparaître comme vrai » (
Land. :
S'avérer).
Empr. au lat. médiév.
a(d) verare attesté dep. 815 (
De Monsabert,
Ch. de Nouaillé, no. 10, p. 18 ds
Nierm .s.v.), dér. du lat.
vērus « vrai » (
Plaute,
Amph., 1, 1. 45 ds
Forc. Lexikon s.v. 961c); lat.
ad- (
cf. préf.
a-1); dés.
-are (v.
-er); plutôt que dér. de l'a. fr.
voir « vrai » (
Dauzat 1968;
Bl.-W.5), issu lui-même de
vērus, et dont la graphie
ver (p. ex.
La Passion du Christ ds
Bartsch,
Chrestomathie de l'a. fr., p. 8 : zo fu granz signa tot per ver) représente une forme occitane non diphtonguée qui correspond aux formes d'oïl
veir/voir (p. ex.
Alexis, éd. G. Paris, strophe 112, vers 561 : veirs miracles).