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VIDUITÉ, subst. fém.
A. − Vieilli. [S'appliquait essentiellement à une femme] . Veuvage. Après la virginité, c'est la viduité qui a joui partout du respect des hommes (J. de Maistre, Pape, 1819, p. 272).L'état de viduité était envisagé comme sacré; les veuves constituaient un ordre ecclésiastique (Renan, Marc-Aurèle, 1881, p. 552).
DR. Délai de viduité. Délai que doit respecter une femme veuve ou divorcée avant de pouvoir se remarier, afin d'éviter toute confusion ou incertitude sur la paternité d'un enfant à naître (d'apr. GDEL).
B. − Au fig.
1. Littér., vieilli. État d'abandon; isolement affectif, solitude morale. Il seroit hors de la société, l'être malheureux qui naîtroit privé des sens de la vue et de l'ouïe (...) dont l'intelligence solitaire seroit condamnée à une éternelle viduité (Bonald, Législ. primit., t. 2, 1802, p. 2).Le pauvre vieux Jean Valjean n'aimait, certes, pas Cosette autrement que comme un père; mais (...) dans cette paternité la viduité même de sa vie avait introduit tous les amours; il aimait Cosette comme sa fille (...) comme sa mère (...) comme sa sœur (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 389).
2. État de ce qui est vide, sans valeur, sans intérêt. Synon. vacuité.La sculpture (...) se stérilise et finit par nous épouvanter de sa viduité (Castagnary, Salon, t. 1, 1864, pp. 183-184).C'est partout la même viduité (...). Cette pauvreté de pensée (...) ce manque de cœur (...) a (...) gagné tout le parti socialiste politique et de proche en proche le parti syndicaliste (Péguy, Argent, 1913, p. 1110).
Rem. Cet empl. est condamné par les puristes: ,,On se gardera de commettre cette confusion [viduité/vacuité] et d'employer viduité dans un sens abusif`` (Dupré 1972).
Prononc. et Orth.: [vidɥite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xives. [ms.] (De Judith, ms. Genève, 160 ds Brunet Latin, Trésor, éd. E. Chabaille, Append. III, p. 629: Judith osta les habillemens de sa viduité); xves. [id.] ([Jean Mansel], Fleur des hist., Maz. 1562, fo20c ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.viduitas, -atis « privation; viduité »; cf. le synon. de formation pop. a. fr. veveé (1243 ds Gdf.), et de là, par substitution du suff. -eté (-té*) − et malgré l'écart chronol. des ex. − veuveté (1160-74, Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 4230). Fréq. abs. littér.: 10.