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TUTÉLAIRE, adj.
A. − Littéraire
1. Qui tient sous sa garde, qui protège contre l'adversité. Déesse, dieu tutélaire; patrons, génies tutélaires. Implorez la Madone surtout, car, semblable à la myrrhe qui consume la pourriture des plaies, elle guérit les ulcères d'âmes; de mon côté, je la prierai de mon mieux pour vous; vous pourrez ainsi, dans votre faiblesse, vous appuyer pour ne point tomber sur cette ferme, sur cette tutélaire colonne de l'oraison dont sainte Térèse parle (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 275).Les statues de Fabert et de Ney (...) étaient entourées du prestige qu'on accorde aux pierres tutélaires (Barrès, C. Baudoche, 1909, p. 2).
♦ Ange tutélaire (vieilli). Ange gardien. Vous êtes un homme sage, le digne fils de votre noble mère, le vrai neveu de mon ami le maréchal, vous êtes bien apprécié ici, mon cher ami, comme ailleurs. Soyez donc l'ange tutélaire de votre famille, acceptez le legs de votre oncle et le mien (Balzac, Cous. Bette, 1846, p. 327).
2. Qui est favorable, secourable. Bonté tutélaire. Mais ma gouvernante me fut toujours tutélaire et du meilleur conseil (Audiberti, Mal court, 1947, I, p. 142).
B. − DROIT
1. DR. CIVIL. Qui concerne la tutelle. Gestion tutélaire. Le code civil fixe les modalités de l'administration tutélaire (Davau-Cohen1972).
2. DR. INTERNAT. Puissance tutélaire. État chargé d'un territoire sous tutelle, aux termes de l'article 77 de la charte des Nations Unies (d'apr. Rob. 1985).
Prononc. et Orth.: [tytelε:ʀ]. Ac. 1694, 1718: tutelaire; dep. 1740: tutélaire. Étymol. et Hist. 1. 1550 dieux tutélaires (Rabelais, Sciomachie ds Œuvres, éd. J. Boulenger et L. Scheler, Paris, 1962, p. 921); 2. 1613 « qui concerne la tutelle » (J. Voult, Grand Dict. fr., lat. et gr. d'apr. FEW t. 13, 2, p. 450a); 1767 écon. pol. autorité tutélaire (Mercier La Rivière, Ordre naturel des soc. pol., II, p. 453 ds Brunot t. 6, p. 54, note 5). Empr. au lat.tutelaris « protecteur, tutélaire » dans la lang. class.; à basse époque, lang. jur. « de tutelle ». Fréq. abs. littér.: 155.