Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
TRÔLER, TROLLER, verbe
A. − Empl. intrans.
1.
a) VÉN. [Sous la forme troller] ,,Chasser en quêtant un peu au hasard, en suivant ses intuitions. Chasse à courre. Découpler les chiens sans avoir au préalable détourné un animal de chasse. (...) Chasse à tir au chien d'arrêt devant soi. Il s'agit moins de chasser au hasard que de chasser au mieux et librement en interprétant les circonstances et les réactions du gibier`` (Duchartre 1973).
b) Région. (Canada), PÊCHE. [Surtout sous la forme trôler] Pêcher à la cuillère. Toutes les grosseurs d'hameçons (...) et des cuillers pour trôler (M. Trudel, Vézine, 1946, p. 31 ds Richesses Québec 1982, p. 2370).On trolle: la cuillère argentée miroite à l'arrière du canot. Et tout à coup le fil de soie tressaute à l'attaque d'un brochet (Genevoix, Routes avent., 1958, p. 105).
2. Pop., vieilli. [Sous la forme trôler] Se déplacer sans but précis, flâner, traîner. Si c'est pas malh'reux qu' Mad'moiselle mette un' si belle rope et un si beau chapeau pour aller trôler dans les boutiques (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 352).V. piéter A 2 ex. de Goncourt.
B. − Empl. trans. [Sous la forme trôler] Traîner, promener quelqu'un partout avec soi. (Dict. xixeet xxes.).
REM.
Trôlée, trâlée, subst. fém.,vx ou région. (notamment Ouest et Canada). [Souvent sous la forme trâlée] Bande, troupe (de personnes, d'animaux). Je te rencontre dans le jardin (...) [une chatte], l'air fou, ridicule, une trôlée de matous autour de toi (Colette, Cl. école, 1900, p. 164).Ce n'est pas facile de se concentrer avec la trâlée de clients qui, les uns derrière les autres, se pointent le nez au guichet (J. Godbout, Salut Galarneau!1967, p. 13 ds Richesses Québec 1982, p. 2351).
Prononc. et Orth.: [tʀole], (il) trôle [tʀo:l]. Ac. 1694-1740: troller, dep. 1762: trôler. Étymol. et Hist. 1. 1561 intrans. cynégét. « aller de-ci de-là en parlant d'un chien qui court sans avoir aucune piste » balancer et troller (J. du Fouilloux, La Vénerie, éd. G. Tilander, chap. 58, ligne 26-27, p. 137); 1759 id. trôler (Rich.); 2. av. 1564 id. troller « aller de-ci de-là, aller en divers lieux » (Calvin, Serm. sur la prophétie de Christ, 3 [XXV, 627] ds Hug.); cf. 1640 (Oudin Curiositez); 1680 trôler (Rich. qui précise « mot burlesque du peuple de Paris »); 3. 1662 trans. « mener (quelqu'un) partout avec soi » qu'on vous trolle (Richer, Ov. bouff., 68 ds Brunot t. 4, p. 354); 1732 id. trôler (Trév.). Du lat. pop. *tragŭlare « suivre à la trace » (v. tracer), dér. de trahere formé soit à partir de tragula « herse » soit parallèlement à *traginare, dér. dir. de trahere, v. traîner d'où le m. fr. treler (var. traler, treiller) 1376 « chercher la bête avec les chiens sans avoir aucune piste et sans avoir quêté auparavant avec le limier » (Modus et Ratio, éd. G. Tilander, v. gloss.), trailler 1387-89 (Gaston Phébus, Livre de chasse, éd. G. Tilander, 19, 60: traillant sans limier); troller s'explique par une forme *tragŭllare sortie par changement de suff. de *tragulare et att. aussi par le cat. trahullar « se balader » (cf. sous *Brag, FEW t. 1, p. 492); hyp. contestée par Tilander ds Z. rom. Philol. t. 67, p. 175 et ds les Mél. d'étymol. cyn., p. 196 − qui suppose un double développement de tragulare dû à la chute plus ou moins tardive du atone: *tragulare > traglare > trailler et *tragŭlare > trauulare > trauler > troler sans donner les raisons d'une telle différence (v. FEW t. 132, p. 176). Fréq. abs. littér.: 14.
DÉR. 1.
Trôlerie, subst. fém.,rare. Action d'aller sans but précis, de vagabonder; résultat de cette action. Synon. errance, vagabondage.Cinq jours de trôleries dans les bois, à me griffer les bras et les jambes aux ronces (Colette, Cl. école, 1900, p. 245). [tʀolʀi]. 1resattest. 1611 trollerie (Cotgr.), attest. isolée, 1900 trôlerie (Colette, loc. cit.); de trôler, suff. -erie*.
2.
Trôleur, subst. masc.,peu usuel. Vagabond. Elle avait beau lui raconter que j'étais un trôleur, un failli de forêt, elle ne pouvait pas lui dire de se défier (La Varende, Dern. fête, 1953, p. 132). [tʀolœ:ʀ]. 1resattest. a) 1660 trolleur « vagabond » (Oudin Esp.-Fr.), 1878 trôleur (Rigaud, Dict. jargon paris., p. 335), b) 1852 « ouvrier qui promène des meubles qu'il fait pour les vendre » (Dr H. Meding, Paris médical, p. 260 ds Quem. DDL t. 14); de trôler, suff. -eur2*.
BBG.Nicholson (G.-G.). Étymol. du fr. Z. rom. Philol. 1936, t. 56, pp. 646-655.