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TRESSAUTER, verbe intrans.
A. − [Le suj. désigne une pers.] Être secoué d'un mouvement brusque et nerveux de tout le corps, sous l'effet de la surprise, d'une émotion vive. Synon. sauter, sursauter, tressaillir.Il tressauta: la porte s'ouvrait lentement (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 43).Immobiles comme des tireurs à la visée, entre leurs jets bouillonnants et l'hôtel Savoy en flammes, les pompiers tressautèrent soudain sur leurs échelles (...): une torpille venait d'éclater en arrière (Malraux, Espoir, 1937, p. 767).
[Dans une tournure factitive] La sourde n'a même pas entendu la porte s'ouvrir. Sa fille la fait tressauter en lui hurlant à l'oreille: « Maman, c'est le facteur, pour une signature » (Martin du G., Vieille Fr., 1933, p. 1046).
B. − Sauter, être agité de secousses sous l'effet d'une cause physique.
1. [Le suj. désigne une pers. ou une partie de son corps] La fièvre l'avait pris, car tout son corps tremblait, tressautait (Malot, Sans fam., t. 2, 1878, p. 125).Elle laisse aller sur son épaule sa tête qui tressaute aux cahots [de la voiture] (Vialar, Fins dern., 1953, p. 90).
[Dans une tournure factitive] Il éclatait d'un gros rire qui faisait tressauter son menton dans son faux-col (Daniel-Rops, Mort, 1934, p. 133).
2. P. anal. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Les misérables ou ridicules petits tramways couverts de panneaux de publicité qui tressautent sur les rails (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 33).
[Dans une tournure factitive] Il y a le bruit de la vapeur qui fait tressauter le couvercle [de la bouillote] (Montherl., Pitié femmes, 1936, p. 1124).
REM.
Tressautant, -ante, part. prés. en empl. adj.a) Qui tressaute. Une soirée où (...) la façon dont il s'exhibait à côté d'une femme élégante qui passait pour être sa maîtresse, où il s'attachait à elle, (...) me faisait penser, avec quelque chose de plus nerveux, de plus tressautant, à une sorte de répétition involontaire d'un geste ancestral (Proust, Fugit., 1922, p. 685).b) Qui incite à sauter. La grosse musique continuait à moudre à grand fracas une polka tressautante (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 191).c) Qui est agité. Pourquoi ces nuits tressautantes? Pourquoi toujours ces douloureux cauchemars? (Goncourt, Journal, 1871, p. 739).L'histoire sainte transportée dans la société florentine, toute tourmentée et tressautante du drame qui la décomposait (Faure, Hist. art, 1914, p. 376).
Prononc. et Orth.: [tʀesote], [tʀ ε-], (il) tressaute [-so:t]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. a) 1544 fig. (M. Scève, Délie, 159 ds Hug.: Ma pensee endormye tressaulte en moy); b) 1606 « sursauter, éprouver une secousse musculaire » (J. Bertaut, Rec. de qq. vers amoureux, p. 201: mon cœur tressauta d'aise); 1871 part. prés. adj. p. ext. nuits tressautantes [d'un insomniaque] (Goncourt, Journal, p. 739); 2. 1866 « s'agiter de manière désordonnée » (Verlaine, Poèmes saturn., p. 72: ils vont toujours, les fébriles fantômes, [...] tressautant Comme dans un rayon de soleil des atomes). Dér. de sauter*; préf. a. fr. tres- (lat. tra(n)s « au delà, par delà »). Fréq. abs. littér.: 69. Bbg. Quem. DDL t. 20 (s.v. tressautant).