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TITILLER, verbe
A. − Empl. intrans., rare. Qqc. titille
1. Vieilli. [Le suj. désigne un liquide] Présenter une légère agitation, un mouvement doux et sautillant, une effervescence. Ce vin titille dans le verre (Ac. 1798).
2. P. anal. [Le suj. désigne une chose concr.] Remuer légèrement, être le siège de titillations, de chatouillements légers. Paupière qui titille. Avec son casque de cheveux opulemment roux, ses lèvres qui titillaient, humides, voraces, rouges, elle enchantait, irrésistiblement séduisante! (Huysmans, Marthe, 1876, p. 16).
B. − Empl. trans., littér. ou p. plaisant.
1. [Le compl. désigne une partie du corps]
a) [Le compl. désigne le système gustatif] Chatouiller de manière à provoquer une démangeaison légère, une sensation généralement agréable. Titiller la luette. Ce vin titille agréablement le palais (Ac. 1835, 1878).
b) [Avec une résonance érotique; le compl. désigne la peau; la sensation est agréable] Caresser, chatouiller légèrement et de manière répétée. La muqueuse de votre verge qui demande à être perpétuellement titillée par les grandes lèvres de celle que vous aimez (Goncourt, Journal, 1885, p. 468).
P. métaph. On titille ensuite les violoncelles d'un doigt savant, les grandes cloches sont mises en branle, tout l'orchestre est en l'air (Willy, Notes sans portées, 1896, p. 104).
2. Exciter légèrement, en produisant un plaisir physique. Une fauve et excitante odeur d'homme, titillant les sens féminins aux heures troubles et lubrifiées (E. de Goncourt, Faustin, 1882, p. 124).
3. Au fig. Titiller qqc.Exciter, provoquer. Tu penses bien, dit-il, que je ne déploie pas cette monnaie pour irriter et titiller tes convoitises à la mode de Tantale. Prends cet argent sans scrupule (Gautier, Fracasse, 1863, p. 181).Dès la porte, un relent douceâtre et gratiné, venu du monte-plats, annonçait les œufs brouillés ou l'omelette, et titillait la faim (Martin du G., Devenir, 1909, p. 82).
REM. 1.
Titillant, -ante, adj.Qui titille. a) [Corresp. à supra A 1; en parlant d'un liquide, en partic., d'un vin] Un vin de Champagne frais et titillant (Ac. 1798). P. anal. [En parlant d'un son] Sautillant. Une légèreté de main étonnante, quand on la comparait au toucher des vielleux ordinaires, pianoteurs de pauvres notes titillantes (La Varende, Manants du Roi, 1938, p. 34).b) Littér. ou p. plaisant. [Corresp. à supra B 1] α) Qui chatouille de manière à provoquer une démangeaison légère. Remède titillant. Saveur titillante (Ac. Compl. 1842). β) Qui caresse, chatouille légèrement et de manière répétée. Des fillettes dévoilent à leurs compagnons de jeux les secrets titillants et malpropres d'une chair précoce (Milosz, Amour. init., 1910, p. 37).c) Au fig. Excitant. Cette femme est incontestablement malheureuse, quoique après tout, peut-être, les jouissances titillantes de la gloire ne lui soient pas inconnues (Baudel., Poèmes prose, 1867, p. 54).Au plus fort de mes souffrances et de mes emportements, je ressentais, dans le secret de ma chair et de mon âme, une sorte de plaisir obscur et singulier qui me paraissait être composé de titillante angoisse et de délice rongeur (Milosz, Amour. init., 1910, p. 189).
2.
Titillement, subst. masc.Action ou fait de titiller, d'être titillé; résultat de cette action. a) [Corresp. à supra A] Légère agitation, mouvement doux et sautillant. De nouveau maître de lui, il ne laissait paraître son émotion qu'à l'irrépressible titillement d'un petit muscle de sa joue (Gide, Isabelle, 1911, p. 643).b) Littér. ou p. plaisant. [Corresp. à supra B 1] Synon. de titillation (v. ce mot B 1).Il suivait les femmes (...) et leur coupait leurs chevelures (...) qu'il emportait (...) pour les vendre?... non, pour les garder et se caresser le corps et les mains à leur soyeux contact, comme d'autres (...) attardent le titillement de leurs doigts dans des frissons de velours et de soies (Lorrain, Âmes automne, 1898, p. 20).
Prononc. et Orth.: [titije], (il) titille [-tij]. V. titillation. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. Ca 1175 tetiller ([Guernes de Pont-Ste-Maxence], Poème ds St Thomas, éd. E. Walberg, 1922, p. 214, vers 64); xves. titiller (Evrart de Conti, Probl. d'Arist., B. N. 210, fo404a ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.titillare « id. ».